Municipales : coup de projecteur sur les courses du Sud-Ouest
Si Tecumseh a déjà réélu son maire par acclamation, dans d’autres municipalités où vivent de nombreux francophones, ce seront les urnes qui départageront les candidats, à l’image de Windsor où Drew Dilkens, en course pour un troisième mandat, doit se défaire six adversaires politiques.
À Windsor, Drew Dilkens vise un troisième mandat
Le maire sortant fait face à Benjamin Danyluk, Aaron Day, Matthew Giancola, Ernie Lamont et Louis Vaupotic. Mais son rival le plus sérieux est certainement Chris Holt, un conseiller municipal qui s’est opposé à M. Dilkens sur plusieurs dossiers lors du récent débat électoral et qui mise sur le développement communautaire et les transports.
Il défend la création d’un quartier culturel et historique noir le long de la rue McDougall et à proximité de l’aréna de Windsor qu’il veut rénover. Il est aussi partisan du nouvel hôpital mais regrette que le choix de son emplacement prenne une tournure politique.
Élu pour la première fois en 2014, M. Dilkens défend son bilan et plusieurs projets, dont la revitalisation du centre-ville, un meilleur accès à l’autoroute 401 et l’implantation d’une usine de batteries de véhicules électriques qui doit générer près de 3 000 emplois.
Comme dans l’ensemble des débats ayant opposé des candidats dans le Sud-Ouest, le rayonnement de la francophonie est totalement absent des enjeux. Windsor, où 3,6 % des résidents sont francophones, n’a pas échappé à la règle.
À Chatham-Kent et Lakeshore, le vote francophone compte
La critique la plus communément entendue à Chatham-Kent est que les investissements bénéficient plus à Chatham qu’au reste du territoire de la municipalité. Le sortant Darrin Canniff a-t-il entendu le message de ses concitoyens?
Dans cette municipalité qui compte 7 % de résidents bilingues et des localités fortement francophones comme Pain Court, deux rivaux politiques essayent de détrôner M. Canniff : Andy Fisher, un camionneur qui veut lutter contre le déclin économique et le sans-abrisme, ainsi que William Pickard, un septuagénaire de Thamesville très critique sur la transparence des conseils municipaux qui se sont succédé ces dernières années.
À Lakeshore, où 16 % des administrés parlent les deux langues officielles, la maire aux commandes depuis 16 ans, Tom Bain, tente de se maintenir face à sa propre adjointe et PDG du Centre de soutien communautaire du comté d’Essex, Tracey Bailey. Les deux candidats, qui ont affiché leurs divisions lors d’un récent débat, semblent inconciliables sur la question des infrastructures et du logement abordable, dans une municipalité où le vote francophone est non négligeable.
London : une course à dix, sans le maire sortant
Pas moins de dix candidats se disputent le fauteuil de maire. En renonçant à se représenter pour un second mandat, Ed Holder a ouvert la voie à une féroce guerre de succession dans laquelle deux candidats semblent se distinguer.
Le maire adjoint Josh Morgan, qui se présente après deux mandats au sein du conseil municipal, et Khalil Ramal, un ancien député libéral d’origine libanaise élu sous le gouvernement McGuinty, s’affrontent sur plusieurs dossiers, notamment celui des transports qui exaspèrent une partie de la population.
M. Ramal, pour sa part, promet de mettre en place un réseau de bus rapide et d’instaurer la gratuité pour les résidents de plus de 65 ans. Il s’engage aussi à faire du logement abordable et de l’environnement ses priorités.
M. Morgan a reçu le soutien du maire Holder et s’inscrit dans la continuité de son mentor. Il était un temps pressenti pour devenir député fédéral, mais c’est finalement la conseillère francophone Arielle Kayabaga qui s’était lancée dans la course et siège aujourd’hui à Ottawa.
À Sarnia, Mike Bradley indéboulonnable depuis 34 ans
À Sarnia, le chemin de la réélection semble tout tracé pour le sortant, Mike Bradley, un des maires les plus anciens de l’Ontario. L’élu aux dix mandats ininterrompus depuis 1988, est aussi président du conseil d’administration du parc de recherche de l’Université Western Ontario et de la Commission des services policiers de Sarnia.
Dans ce onzième combat électoral, ce vétéran de la politique municipale devra cette fois faire la différence sur Nathan Colquhoun, son seul rival. Conseiller municipal depuis les dernières élections de 2018, M. Colquhoun se place en défenseur des services publics et de la qualité de vie des résidents.
Pour espérer convaincre les électeurs de voter pour lui, ce gestionnaire d’entreprise met en avant les projets concrétisés par le conseil municipal ces quatre dernières années en matière de logement abordable, de loisirs et de transport. Il se positionne comme le candidat du changement et promet de faire prospérer les petites entreprises en éliminant la bureaucratie.
La ville s’est distinguée en décembre dernier en devenant la 27e région désignée en vertu de la Loi sur les services en français.
Tecumseh et LaSalle dans la continuité
Il faudra aussi garder un œil sur deux autres municipalités où la francophonie est implantée de longue date : Amherstburg et Kingsville où les maires sortants ne se représentent pas.
À Tecumseh, en revanche, pas de suspense dans ces élections. Le directeur du comté Gary McNamara a été réélu maire par acclamation dans ce coin de l’Ontario qui abrite 12,5 % de résidents bilingues. La course reste en revanche ouverte pour quatre sièges de conseillers.
Les jeux sont faits aussi à LaSalle où Crystal Meloche, adjointe au maire sortant, n’a rencontré aucun obstacle pour prendre le flambeau de Marc Bondy. Michael Akpata a été élu adjoint au maire par acclamation.