LGS, 25 ans à faire danser l’Ontario français
OTTAWA – La formation franco-ontarienne LGS fête ses 25 ans cette année. Sans sortir les canons à confettis, le duo formé de Michel Bénac et Jean-Philippe Goulet compte lancer plusieurs nouvelles chansons dans les prochains mois. L’EP 25 est d’ailleurs disponible depuis le 21 juin. ONFR s’est entretenu avec Michel Bénac pour parler de la démarche actuelle de LGS.
« C’est vraiment pour commémorer notre carrière qui perdure. Le fait qu’on est encore présents. On n’a pas disparu, malgré que, parfois, ça nous prend du temps », explique le chanteur en commentant le titre du nouvel EP.
Le dernier album complet de LGS date de 2021. Depuis, quelques extraits (souvent des reprises des chansons de l’album LGS) et le EP Le Gas Stop (avec des chansons tirées de la tournée Libre service) ont été déposés sur les plateformes numériques.
C’est en mars que la formation franco-ontarienne a annoncé son retour avec la chanson VIP. Tellement O.G. et À l’envers – remix ont suivi.
L’idée de rendre disponibles les chansons au compte-goutte, puis de les regrouper sur un EP vient d’une volonté de s’adapter à l’industrie musicale. « Si tu sors dix chansons en même temps, les gens vont les écouter cette semaine-là, puis les oublier. La nouvelle façon d’opérer, c’est de donner de la musique régulièrement aux gens, un peu de la façon dont on partage nos histoires sur les médias sociaux », explique Michel Bénac.
En même temps, un extrait seul ne « fait pas sérieux », donc les EPs permettent d’ajouter une certaine ligne directrice.
Des chansons qui attendaient
All I want C être avec toi a été écrite par Michel Bénac avant même de former Le Groupe Swing (ancien nom de LGS). L’artiste commençait à vouloir faire de la musique plus populaire, pour jouer pour les autres et non seulement pour lui. Mais l’air ne l’a jamais quitté.
« Ça doit faire 30 ans qu’elle traine dans ma tête et qu’elle ne s’en va pas. Je me suis donné le droit de l’enregistrer pour ce disque-ci. J’ai fait une version francophone, car l’originale était uniquement en anglais. Je suis fier de ça. »
Un autre air qui le suivait depuis plusieurs années était celui de la chanson It’s possible, écrite par Benoit Babin. Ce dernier a réalisé plusieurs extraits du groupe par le passé, comme La goutte (2008) ou Au nom du père, du fils et du set carré (2004). Il avait fait entendre sa composition à Michel Bénac, qui l’écoute régulièrement avec sa conjointe depuis cette époque.
« C’est un message d’amour. C’est l’espoir de pouvoir dire qu’on va passer le reste de notre vie ensemble, même si c’est difficile, même s’il y a des embûches, même si ça a l’air impossible. Cette chanson est importante pour moi. »
La musicienne gatinoise Laurence Nerbonne a été recrutée pour jouer et réaliser la version LGS de It’s possible, première chanson complètement anglophone de la formation.
It’s possible est un peu la fusion entre l’intelligence artificielle et le boys band, avec une petite touche de Barbie Girl, méga succès du groupe scandinave Aqua en 1997.
La chanson est interprétée par Adam et Lisa, deux personnages créés par un générateur de voix. Au premier degré, c’est l’histoire de deux intelligences artificielles qui tombent amoureuses l’une de l’autre. Mais le message derrière est simplement celui de l’amour.
« L’intelligence artificielle, on a très peur de ça, et avec raison. Je pense que les humains ont la responsabilité de s’assurer que ça se passe bien, de mettre des paramètres, explique Michel Bénac. Par contre, je voulais apporter un autre côté. Oui, il y a la peur, mais il y a aussi l’amour. Et chaque fois, l’amour finit par gagner. »
Encourager la relève
Une autre collaboration est celle avec le DJ de Windsor, Tunasi. C’est ce dernier qui a abordé LGS après un concert. Michel Bénac a trouvé le geste « brave, d’une bonne façon » et l’a encouragé à lui envoyer des exemples de la musique qu’il produit.
Après avoir constaté le talent de Tunasi, Michel Bénac avait envie d’encourager ce « jeune Franco-Ontarien, comme moi je l’étais. »
La chanson À l’envers, tirée de l’album précédent, a donc connu une nouvelle version qui s’inscrit parfaitement dans l’univers de 25, un album particulièrement pop et dansant.
« C’est une belle relation qui va continuer, on est en train de travailler sur un deuxième remix ensemble », confie-t-il en nous suggérant de garder l’oreille ouverte en septembre.
LGS a bien évolué depuis ses débuts, alors que le groupe s’appelait Le Groupe Swing et donnait dans le techno-trad. « Tu pourrais presque dire que ce n’est pas le même band. Mais c’est correct. On évolue, dans la vie », commente Michel Bénac, qui soutient que le côté déstabilisant des changements de style le rend plus créatif.
Il promet de la créativité pour le reste de 2024, pour souligner la longévité « inimaginable » de LGS.
Le groupe avait annoncé sa dissolution en 2018, avant de se raviser devant le succès de la chanson On perd la tête, composée avec John Nathaniel, qui met aussi sa touche sur trois des titres de 25. Aujourd’hui, Michel Bénac affirme vouloir continuer tant qu’il y aura une demande.
« Jusqu’à présent, on a été très chanceux. Les gens continuent à cogner à notre porte, à nous inviter chez eux et à consommer notre nouvelle musique. »