
« Plus de francophonie dans la programmation » : une ambition de l’AfroFest Sudbury

[ENTREVUE EXPRESS]
QUI :
Emmanuel Ngoma est le porte-parole francophone, responsable des finances et membre du comité en charge de l’organisation de l’AfroFest Sudbury.
LE CONTEXTE :
Depuis sa création en 2018, l’AfroFest Sudbury est devenu un rendez-vous annuel incontournable pour la communauté afro-descendante de Sudbury et au-delà, selon Emmanuel Ngoma. La sixième édition de l’événement a lieu ce vendredi et samedi au Parc Bell de Sudbury.
L’ENJEU :
Les organisateurs de cet événement, qui promeut des artistes émergents, l’art, la musique et la gastronomie, affirment vouloir augmenter la portion francophone de la programmation, laquelle est encore modeste.
« Qu’est-ce qui a motivé la création de l’AfroFest Sudbury?
Le festival a été créé pour partager la culture afro-caribéenne avec l’ensemble de la communauté de Sudbury, car il existait un vide en matière d’activités culturelles de ce type dans la ville. L’idée est de mettre en valeur la musique, la danse, l’art, la gastronomie et les traditions afro-caribéennes, tout en favorisant la participation et la cohésion de la communauté.
Comment le présenteriez-vous à quelqu’un qui ne le connaît pas?
L’AfroFest présente des artistes locaux et internationaux, anglophones et francophones, et expose des œuvres d’art créées par des bénévoles, souvent des jeunes, qui participent à des ateliers tout au long de l’année. De nombreuses œuvres sont mises en valeur pendant le festival et peuvent être utilisées par d’autres événements culturels locaux. Le festival se déroule chaque année au mois d’août, au Parc Bell, et l’entrée est gratuite.

Comment le festival inclut-il la communauté francophone de Sudbury?
Depuis l’intégration récente de membres francophones au comité, le festival collabore avec différents groupes culturels africains francophones, comme des associations ivoiriennes, congolaises et béninoises, pour améliorer la représentation et rendre l’événement plus inclusif. Tous les documents promotionnels sont désormais en français et en anglais, et le festival souhaite intégrer de plus en plus la francophonie dans sa programmation.
De nombreuses interactions et retours ont permis d’identifier les points à améliorer. La présence franco-africaine sur le site du festival l’année passée était remarquable, à l’image des arrivées d’immigrants dans la ville, et nous espérons que cet impact se poursuivra cette année.
Qui sont les artistes francophones à l’affiche cette année?
Cette année, il y a deux artistes francophones sur les 16 qui se produiront cette année. Bel & Quinn est un duo de sœurs Québécoises d’origine haïtienne qui chante en français, en créole et en anglais, mariant les rythmes haïtiens au jazz et à la soul. Ya Cetidon est un artiste congolais basé à Montréal qui mêle rap, chant et danse en explorant des genres comme le hip-hop, l’afrobeat et le dancehall.

Qu’est-ce qui distingue l’AfroFest des autres événements culturels africains de Sudbury, comme le Cabaret africain?
Contrairement au Cabaret qui a lieu en hiver dans une salle, l’AfroFest se déroule en été et en plein air. Le festival met l’accent sur la promotion de l’art, de la musique et de la gastronomie en direct, à l’inverse du gala organisé par Afro-Héritage de Sudbury, où les participants sont assis et où l’expérience est davantage centrée sur des présentations ou des discussions culturelles.
À l’AfroFest, la musique est jouée en direct et les œuvres d’art sont exposées sur le site, offrant une expérience immersive et participative pour les visiteurs.
Comment le festival est-il financé malgré l’entrée gratuite?
Le financement provient principalement de subventions, dont celle du programme Héritage de la ville de Sudbury, ainsi que de contributions d’entreprises et de sponsors locaux. L’événement est à but non lucratif, et tout l’argent reçu est réinvesti dans l’organisation.

Quels sont les principaux défis liés à l’organisation de l’AfroFest?
Le financement reste le principal défi, surtout avec l’agrandissement de l’événement à deux jours et l’augmentation du nombre d’artistes, incluant la volonté d’inviter un artiste international d’Afrique.
Le recrutement de bénévoles est également un enjeu majeur, car le montage des œuvres d’art, la sécurité et le nettoyage nécessitent beaucoup de main-d’œuvre. La préparation des œuvres mobilise presque toute une année, avec des bénévoles majoritairement jeunes, et nécessite également de trouver des lieux de stockage adaptés. »