Université franco-ontarienne : « il est temps », dit Patrick Brown
TORONTO – Le candidat à la chefferie du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, Patrick Brown, se déclare favorable à l’établissement d’une université de langue française dans la province.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz
Dans une série de réponses données par écrit à un questionnaire de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) dans le contexte de la course à la direction du parti, l’élu fédéral de Barrie au nord de Toronto, dont le parti reste peu loquace sur le projet, a pour le moins surpris.
« Je crois qu’il est temps que le gouvernement de l’Ontario et le ministère de la Formation et des Collèges et Universités prennent des mesures pour établir une université de langue française dans la région du Grand Toronto. »
La position de M. Brown rejoint dès lors celle détaillée notamment par le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), le 10 février. L’organisme avait solennellement appelé ce jour-là à la création d’une université de langue française autonome, avec l’idée d’un premier campus dès 2018 dans la région de Toronto.
Les libéraux ont pour l’instant toujours renvoyé aux calendes grecques le projet d’une université franco-ontarienne, préférant pour le moment injecter de l’argent dans la création de programmes francophones dans la région du Centre-Sud-Ouest.
Si M. Brown rappelle dans le questionnaire qu’il est effectivement le seul des deux candidats « bilingues » dans la course à la chefferie (son adversaire Christine Elliott ne parle pas français), l’aspirant à la succession du chef intérimaire progressiste-conservateur Jim Wilson se montre beaucoup plus frileux sur d’autres sujets. À commencer par un statut bilingue pour l’Ontario.
« À cette époque, le bilinguisme officiel n’est pas une priorité. Cependant, comme chef du parti progressiste-conservateur de l’Ontario, je serai ouvert à avancer le soutien aux services en français et de travailler avec l’AFO et ses dirigeants pour s’assurer que les besoins des francophones soient compris et respectés à l’Assemblée législative de l’Ontario. »
Sur les pistes proposées pour pousser les entreprises à développer l’offre active en français, M. Brown se montre tout aussi vague : « Il est très important de former des étudiants pour les emplois de l’avenir et de former les entrepreneurs potentiels à démarrer leur propre entreprise dans leurs communautés d’origine et dans la langue de leur choix. »
Copie blanche pour Christine Elliott
Si M. Brown a fourni des réponses d’une quinzaine de lignes pour les différents thèmes abordés (démographie, économie, éducation, santé, culture, etc.), sa rivale Christine Elliott n’a pas eu la plume aussi facile.
« Elle ne nous a pas encore fait parvenir ses réponses à l’heure de cette publication », a fait valoir l’AFO dans son communiqué pour expliquer la copie blanche de l’élue de Whitby-Oshawa.
Longtemps considérée comme la favorite pour l’investiture, cette dernière a semblé marquer le pas dans les dernières semaines, notamment après le désistement de Monte McNaughton le 9 avril, jusque-là le « troisième homme » de la course, au profit de Patrick Brown.
Monte McNaughton affirmait avant cela avoir enrôlé 12000 nouveaux membres dans le Parti PC durant sa campagne. Un capital qui s’ajouterait alors aux 41 000 nouveaux abonnements de M. Brown, et pourrait suffire à l’élu de Barrie pour une victoire lors du congrès d’investiture à la direction de l’ancienne Big Blue Machine, le samedi 9 mai.