1er Festival du film de plein air d’Ottawa : « une célébration de nos espaces verts »
[ENTREVUE EXPRESS]
QUI
Mélinda Gilhen-Baker est responsable des communications et de la sensibilisation pour la Société canadienne pour la nature et les parcs, section Vallée de l’Outaouais (SNAP-VO).
CONTEXTE
Le SNAP-VO organise, ce samedi et pour la première fois, le Festival du film de plein air, au cinéma Bytowne, à Ottawa.
ENJEU
Le festival vise à sensibiliser le public à la protection des espaces verts et à la biodiversité de la région, en particulier le parc de la Gatineau et la Ceinture de verdure qui s’étend sur 20 000 hectares dans la région de la capitale nationale, deux milieux fragiles menacés par l’urbanisation et l’absence de protection législative.
« Qu’est-ce qui a motivé la création de ce festival de films de plein air à Ottawa?
L’objectif principal est de donner de l’espoir aux gens. On sait que beaucoup ressentent de l’anxiété face aux changements climatiques et à la perte de biodiversité. On voulait rassembler des personnes partageant les mêmes valeurs pour leur montrer qu’ensemble, on peut faire une différence.
On voulait surtout démontrer deux projets auxquels nous tenons particulièrement en ce moment : le parc de la Gatineau et la Ceinture de verdure, ainsi que la fragmentation des habitats. Nous voulons aussi montrer que nous essayons de créer des connexions entre nos espaces verts pour que les animaux puissent bien voyager d’un espace à l’autre et pour s’assurer que leur habitat reste connecté. C’est un peu une célébration de nos espaces verts, ce qui rend la région d’Ottawa si spéciale.
Pourquoi avoir choisi le cinéma comme moyen de sensibilisation?
Le cinéma est un outil puissant pour toucher les gens émotionnellement et transmettre des messages complexes. À travers l’histoire, l’art a toujours été un moyen de sensibiliser, que ce soit la littérature ou la peinture. Aujourd’hui, le cinéma nous permet de combiner l’information et l’émotion, d’éduquer sans être trop scientifique et de créer un moment de réflexion et d’inspiration pour le public.

Pourquoi avoir sélectionné ces trois films en particulier?
Tous les films sont canadiens et indépendants, chacun mettant en lumière différents aspects de la nature et de notre culture. Electric Greg et Wildflowers montrent comment profiter de la nature de manière responsable, tandis que Traversée explore également des aspects culturels et environnementaux. On a aussi tenu à ce que la cinématographie soit inspirante pour capter l’attention et susciter des émotions.
Quelle sera la langue des projections et y aura-t-il des activités d’accompagnement?
Electric Greg et Wildflowers seront en anglais avec des sous-titres en français, et Traversée sera bilingue. Bien que ce soit la première édition et que le temps nous ait un peu limité pour organiser des conférences ou des questions-réponses, nous aurons tout de même une courte discussion avec l’équipe de la SNAP et une introduction par notre directeur général, John McDonnell, pour présenter nos projets.
Quels sont les principaux enjeux pour le parc de la Gatineau et la Ceinture de verdure?
Le problème majeur est l’absence de protection législative. Même si le parc de la Gatineau porte un nom officiel, il n’existe pas de loi formelle pour le protéger. Cela signifie que des parcelles de terre pourraient être vendues ou utilisées pour de nouvelles constructions, réduisant ainsi l’espace disponible pour les animaux et fragilisant leurs habitats naturels. La Ceinture de verdure fait face à des enjeux similaires, et nous cherchons à mobiliser la population pour demander une protection législative.

Quels gestes concrets espérez-vous voir de la part des participants après le festival?
Nous encourageons les citoyens à signer des pétitions pour soutenir des projets de loi visant à protéger ces espaces, à suivre nos campagnes via l’infolettre et, si possible, à soutenir financièrement la SNAP. L’argent recueilli grâce à la vente de billets servira directement à financer nos initiatives. Nous aurons aussi des tirages avec des prix offerts par nos commanditaires pour remercier les participants.
Pensez-vous que ce festival pourrait devenir un rendez-vous annuel?
Absolument. Nous espérons élargir la programmation, trouver une salle plus grande, prolonger l’événement sur deux jours et collaborer avec plus de partenaires. Plus nous aurons de personnes impliquées et d’idées, plus nous pourrons avoir un impact concret sur la protection de nos espaces verts. »