Accusé d’inconduites sexuelles, Patrick Brown démissionne

L'ancien chef progressiste-conservateur, Patrick Brown. Archives #ONfr

TORONTO – À cinq mois de l’élection provinciale, Patrick Brown a démissionné de son poste de chef du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario après que deux femmes l’aient accusé d’inconduites sexuelles alors qu’il était député fédéral. 

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Selon le réseau CTV, le chef Patrick Brown aurait eu des gestes déplacés envers deux femmes lorsqu’il siégeait comme député fédéral dans les rangs du Parti conservateur du Canada. L’une des victimes aurait été âgée de 18 ans au moment des faits.

Tard en soirée, le mercredi 24 janvier, M. Brown a nié les accusations.


« Ces allégations sont fausses. Chacune d’entre elles. Je vais me défendre par tous les moyens. » – Patrick Brown


« Sans pouvoir spéculer sur les motifs de ces allégations, je peux uniquement dire que ce n’est pas vrai », a-t-il ajouté.

Patrick Brown a spécifié qu’il avait demandé à ses avocats de répondre à ces allégations.

Face à la pression, il a fini par remettre sa démission comme chef du Parti PC au cours de la nuit.


« Battre Kathleen Wynne en 2018 est plus important qu’un seul individu. Pour cette raison et après avoir consulté mon caucus, ma famille et mes amis, j’ai décidé de démissionner comme chef du Parti PC de l’Ontario. » – Patrick Brown


M. Brown s’est dit confiant que la formation politique qu’il dirigeait allait choisir son successeur rapidement.  Il a toutefois choisi de rester à titre de député provincial de Simcoe-Nord.

Sylvia Jones et Steve Clark, les chefs adjoints du Parti PC, ont appuyé la décision de M. Brown de démissionner.


« M. Brown a droit à une défense légale selon la procédure, mais il ne peut pas nous mener vers une élection avec ces allégations. » – Sylvia Jones et Steve Clark.


Mme Jones et M. Clark ont indiqué que le Parti PC allait se consulter « rapidement » pour trouver la meilleure solution « afin de battre les libéraux de Kathleen Wynne en 2018 ».

« Nous n’allons pas nous détourner de notre mission pour que notre équipe puisse mettre de l’avant son message de changement », ont-ils insisté, avant d’ajouter : « Le Parti PC est une formation politique qui respecte le droit de chacun de vivre dans une société respectueuse et sécuritaire. »

Son équipe l’a abandonné

Dans une déclaration conjointe, Andrew Boddington, Alykhan Velshi et Dan Robeston, qui occupaient respectivement les postes de directeur de campagne, de directeur de cabinet et d’assistant de directeur de campagne, ont annoncé qu’ils quittaient leurs fonctions à la suite de ces allégations.

Son attaché de presse, Nicholas Bergamini, a également annoncé sur Twitter, qu’il quittait ses fonctions.

« Il est dans le meilleur intérêt du Parti PC qu’il démissionne. Il a choisi une voie contraire », avait-il écrit sur le réseau social au moment de son départ, survenu avant la démission de M. Brown.

Après ces révélations, les proches du chef du Parti PC lui auraient conseillé de quitter son poste. M. Brown aurait toutefois d’abord refusé, ce qui a mené au départ de ses proches.

Son départ était réclamé

En fin de soirée, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a souligné la bravoure des deux femmes qui ont accusé M. Brown. Sans vouloir commenter directement, Mme Wynne a indiqué que son gouvernement s’était toujours montré ferme contre les abus et le harcèlement sexuel.

La chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, Andrea Horwath, a été la première à demander le départ de M. Brown. Par voie de communiqué, elle s’est dite solidaire des deux victimes alléguées.


« Je suis dégoûtée et perturbée par ces allégations. Patrick Brown doit démissionner. » – Andrea Horwath


Le chef du Parti conservateur du Canada, Andrew Scheer, a, pour sa part, demandé une enquête complète sur cette affaire.

« Les cas de harcèlement et d’inconduites sexuelles n’ont pas de place au Canada, spécialement dans notre système politique », a-t-il déclaré.