Aide sociale : les libéraux sur la sellette
TORONTO – Le gouvernement libéral de l’Ontario est sur la sellette après que des milliers de bénéficiaires de l’aide sociale eurent reçu un chèque au montant erroné à cause d’un problème informatique.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault
Certains ménages auraient reçu un chèque d’aussi peu que 1,70 $ alors que leur prestation mensuelle d’aide sociale est habituellement de 170 $, selon l’opposition à Queen’s Park.
Le gouvernement de Kathleen Wynne a d’abord tenté de minimiser l’affaire, affirmant qu’il s’agissait d’un pépin informatique « mineur » qui s’était traduit par l’envoi de chèques trop généreux, en moyenne, de 1100 $.
Or, il semble que le problème informatique dont souffre le nouveau système de gestion de l’aide sociale dans la province, appelé SAMS, ait aussi pénalisé jusqu’à 6000 prestataires de l’aide sociale.
« À l’occasion, sur 570 000 chèques, il y a des erreurs administratives », a réagi froidement Helena Jaczek, ministre des Services sociaux, le mardi 2 décembre. « Le déploiement de ce nouveau système (informatique) a été mûrement réfléchi », a-t-elle ajouté.
Avertissement ignoré
Les libéraux ont confié au géant informatique IBM le contrat de développer un nouveau système informatisé de traitement des chèques d’aide sociale et des prestations aux personnes handicapées, au coût de 240 millions $.
Les syndicats de la fonction publique de l’Ontario ont prévenu le ministère des Services sociaux des dérapages possibles de SAMS pendant que le système était encore à l’essai, durant l’été. En vain.
L’opposition à Queen’s Park condamne l’attitude du gouvernement et réclame des excuses publiques.
« C’est déplorable », a pesté le progressiste-conservateur Bill Walker. « Quel sera le coût administratif pour résoudre ce problème? Combien d’employés de première ligne faudra-t-il pour nettoyer ce gâchis? Je crois, malheureusement, qu’il y aura encore plus de prestataires pénalisés par ce scandale ».
De l’avis des néo-démocrates, cette affaire montre à quel point le gouvernement « a perdu contact avec la réalité ».
« Nous avons un gouvernement si arrogant qu’il n’est même pas prêt à s’excuser pour cette erreur, ou encore garantir que ça n’arrivera plus », a commenté la chef néo-démocrate Andrea Horwath. « C’est incroyable que les libéraux ne réalisent même pas l’impact de ce problème sur les familles ».