Andrea Horwath en campagne à Ottawa

La chef du Nouveau Parti démocratique, Andrea Horwath. Crédit image: Benjamin Vachet

OTTAWA – La chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Andrea Horwath, était en visite pour la première fois de la campagne à Ottawa, ce dimanche, pour présenter sa plateforme pour l’Est de la province où son parti espère faire des gains.

BENJAMIN VACHET
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Assurances médicaments et dentaire, contrôle du prix de l’essence, investissements dans les hôpitaux, les soins de longue durée, pour les aînés… Mme Horwath n’avait rien de nouveau à présenter pour les électeurs qui ont déjà lu sa plateforme électorale, pas plus que pour répondre à des enjeux spécifiques de la région. Pour son premier passage dans la capitale nationale, elle a surtout martelé son message.

« Les gens ne veulent plus de libéraux et de Kathleen Wynne. Leur choix est donc entre Doug Ford et moi. Nous leur proposons de voter pour l’espoir. »

Michael, militant néo-démocrate « depuis toujours », dit qu’il n’a jamais été aussi enthousiaste.

« La plateforme est excellente et s’adresse vraiment aux travailleurs et aux personnes qui ont besoin d’aide en proposant des programmes qui vont faire une différence. J’ai vécu en Saskatchewan à l’époque où il y avait une assurance médicaments et dentaire pour tous et j’aime cette idée que tout le monde puisse être en bonne santé et avoir de bonnes dents! »

Andrea Horwath salue des militants à Ottawa. Crédit image : Benjamin Vachet

S’il n’a pas nécessairement toujours voté néo-démocrate et ne se dit affilié à aucun parti, Jeffrey, électeur dans Orléans, appuiera les troupes d’Andrea Horwath le 7 juin prochain.

« Je pense que c’est une course très ouverte. Beaucoup de gens n’aiment pas comment les choses se passent en ce moment. On sent que le NPD se soucie vraiment des gens. Ce qui sera décisif, ce sera de faire sortir le vote. »

Le jeune homme de 32 ans fait de l’accès au logement abordable un des enjeux majeurs de la campagne.

 

Le NPD à la traîne dans la région

Dans Orléans, Barbara Zarboni aura toutefois fort à faire face à l’ancienne ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, et au progressiste-conservateur, Cameron Montgomery, qui mène la course dans la circonscription. Mais Jeffrey se dit confiant.

« Je pense qu’elle a une chance même si ça va être dur, car le français est un enjeu important dans Orléans et qu’elle est unilingue anglophone. Il faut voir si les électeurs peuvent l’accepter et réalisent que le français et les francophones sont importants pour elle. »

Résident de la partie rurale d’Ottawa, Michael est persuadé que le NPD a une carte à jouer dans la région.


« On entend de bonnes choses au porte-à-porte. Les progressistes-conservateurs n’ont pas de vrai ancrage dans la région et les appuis des libéraux ralentissent. » Michael, militant NPD


Mais selon les dernières projections du site de sondage Ontario.qc125.com, en date du 16 mai, le NPD est loin derrière les deux autres principaux partis dans la majorité des circonscriptions de la région, d’Orléans, à Ottawa Sud, en passant par Carleton, Kanata-Carleton, Stormont-Dundas-South Glengarry ou encore Nepean.

« Les gens auront un choix à faire et le plus important dans cette campagne, c’est de savoir quels changements ils veulent pour l’Ontario », insiste Mme Horwath.

Un mince espoir réside pour les troupes de Mme Horwath dans Ottawa-Vanier, Ottawa-Centre et Glengarry-Prescott-Russell.

La candidate dans Ottawa-Vanier, Lyra Evans, qui dit parler « un petit peu le français », en est à sa première campagne. Elle appuie sans hésiter les propos de la chef du parti, insistant sur un choix entre « la peur et l’espoir ».

« Localement, je vais me battre pour défendre les droits linguistiques, pour empêcher les fermetures d’écoles, pour lutter contre l’itinérance. »

 

Des chances dans Ottawa-Centre

Les meilleures chances du NPD se situent dans la circonscription de l’ancien procureur général Yasir Naqvi. Le député libéral sortant est en avance dans les sondages, mais il est talonné de près par Joel Harden.

« Nous sommes dans une circonscription progressiste. Or, depuis 15 ans, nous avons un gouvernement qui dit des choses progressistes, mais qui ne le démontre pas dans ses actions. Le moment est opportun », explique l’enseignant anglophone en science politique à l’Université Carleton.

Le candidat néo-démocrate dans Ottawa-Centre, Joel Harden. Crédit image : Benjamin Vachet

Candidat pour la première fois, M. Harden, originaire de Vankleek Hill, dit avoir quitté son emploi pour travailler sur sa campagne depuis plus de neuf mois. Son équipe compte plus de 700 bénévoles, ajoute-t-il. Confiant, il rappelle également qu’au niveau provincial, Ottawa-Centre a déjà été néo-démocrate. De 1975 à 1987, puis entre 1990 et 1995, la circonscription était représentée à Queen’s Park par Evelyn Adelaide Gigantes.

« L’environnement, la santé, la situation de nos aînés sont des enjeux qui me touchent. Mais je ne me présente pas pour moi, je veux représenter les gens d’ici et travailler avec eux pour faire valoir leurs talents et leurs idées. »

Capable de s’exprimer en français, M. Harden esquive la question d’une province officiellement bilingue, appuyée par la candidate Evans.

« On doit chercher des services en français pour les gens, c’est important pour moi. »

 

Le français absent

Si le NPD se dit sensible à la francophonie, la présentation de Mme Horwath, ce dimanche à Ottawa, s’est déroulée uniquement en anglais, à part un timide « Bonjour! » de la chef au début de son allocution.

« Je pense que d’un point de vue francophone, tous les partis ont un peu de chemin à faire sur ce plan-là. Le NPD fait beaucoup d’efforts pour essayer de traduire son matériel et rejoindre les communautés francophones », soutient toutefois Anne-Marie. « Mais on le voit avec l’Université de langue française, les bons coups des libéraux pour les communautés francophones se sont aussi des initiatives que le NPD soutient. »

Cette francophone d’Ottawa a décidé pour la première fois de militer pour le parti, en travaillant sur la campagne de M. Harden.

« J’ai une dette étudiante, je pense à mon avenir et je trouve que le NPD a un plan qui répond à plusieurs de mes besoins. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de m’impliquer. »