Culture

Au TIFF, on « influence le regard sur le monde par les auditoires », selon Julie Roy

Julie Roy, directrice générale de Téléfilm Canada, rappelle qu'une cinquantaine de films canadiens ont été sélectionnés au TIFF. Photo : Jackson Ho

Julie Roy est la directrice générale et cheffe de la direction de Téléfilm Canada, organisme fédéral qui finance et promeut le cinéma partout au pays.

Du 4 au 14 septembre, 291 films sont en compétition au 50e TIFF. De grosses productions internationales comme Frankenstein de Guillermo Del Toro, mais aussi des affiches canadiennes telles que Seule au front de Mélanie Charbonneau.

Le Canada, qui tente d’accroître son influence et sa place dans l’industrie, part à la rencontre des auditoires et compte nouer des ententes de coproduction.

Qu’est-ce que ce 50e anniversaire du TIFF représente pour vous, personnellement, et pour Téléfilm Canada?

C’est un moment extraordinaire parce que c’est la rencontre avec le public, l’effervescence des équipes, mais aussi un moment qui marque le début de l’automne et de la saison des festivals. Du point de vue de Téléfilm, en tant que partenaires du TIFF, j’aime beaucoup qu’on se rattache à la mission du festival qui veut, à travers les films, influencer le regard sur le monde par les auditoires. Et je trouve que c’est très beau et ça nous rejoint, à Téléfilm qui est soucieux de rejoindre les publics du Canada et ceux du monde entier.

Quel souvenir marquant retenez-vous d’une édition précédente du TIFF en lien avec Téléfilm ou le cinéma canadien?

L’année dernière, il y avait trois longs-métrages du Manitoba en compétition. J’ai eu le plaisir de présenter Rumours, le film de Guy Maddin sur scène avec Roy Dupuis et Cate Blanchett. On voit à quel point nos réalisateurs canadiens peuvent attirer des talents de haut niveau à l’international, et ça fait très plaisir à voir. C’était un moment marquant pour moi.

Quelle va être la présence de tels films cette année? Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur la sélection canadienne de cette année?

Pour son 50e anniversaire, le TIFF a sélectionné une cinquantaine de films canadiens, dont 24 longs-métrages présentés en primeur. C’est une importante et très significative sélection. Pour Téléfilm, ce sont aussi le début des rencontres professionnelles. On espère que des ententes de coproduction vont se décider, que des acheteurs vont acheter des films canadiens. Et Téléfilm participe à des panels chaque année.

Comment se traduit concrètement la présence de Téléfilm pendant les 10 jours du festival?

On a un panel où on explique si votre projet est prêt à être soumis et on nous a octroyé une salle plus grande cette année parce que ce panel est de plus en plus populaire. Ça montre à quel point les gens ont un intérêt à participer à la culture canadienne. Et on offre aussi un panel sur la distribution, un maillon important de la chaîne en cinéma parce qu’on a des voix diverses, nos histoires sont racontées, mais il faut rejoindre nos publics.

Projetons-nous maintenant en 2026. Avec le lancement de The Market l’année prochaine, quels changements majeurs anticipez-vous pour l’industrie canadienne?

L’officialiser vient dire à nos partenaires de la planète, à l’international, qu’il y a un rendez-vous en bonne et due forme à Toronto, au Canada. Ça change les choses parce qu’au niveau de la délégation, ça va inciter des gens à participer de manière plus formelle, plus structurée. Et à Téléfilm, on a l’intention de faire ce qu’on fait à l’étranger, que ce soit à Cannes ou à Berlin : être en charge du pavillon canadien et se faire l’ombrelle de l’ensemble des provinces, pour créer des conversations.

Quel voeu formulez-vous pour les films canadiens?

Évidemment j’ai un parti pris, mais je voudrais que le Canada se retrouve dans les lauréats, à la toute fin, reconnu par le jury. On se souhaite bonne chance!