Mulroney a confiance en ses fonctionnaires, assure son bureau
TORONTO – Alors que des sous-ministres clés du gouvernement Ford ont laissé entendre ne pas avoir été consultés sur l’impact des coupes francophones, le bureau de Caroline Mulroney nie catégoriquement ignorer la fonction publique. La ministre des Affaires francophones respecte l’expertise de l’équipe de son ministère, dit-on.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg
Devant le comité permanent des langues officielles, Marie-Lison Fougère, sous-ministre au ministère des Affaires francophones, et George Zegarac, sous-ministre au ministère de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario, ont fait des révélations surprenantes.
Mme Fougère a soutenu ne pas avoir été consultée et ne pas avoir participé à la décision de transférer le Commissariat aux services en français vers le bureau de l’ombudsman. Celle qui évolue depuis plusieurs décennies au sein du gouvernement n’aurait pas non plus eu accès à des documents démontrant les économies alléguées par le gouvernement suite à ces changements.
Quant à son collègue, George Zegarac a indiqué avoir appris l’élimination du budget de l’Université de l’Ontario français en même temps que tout le monde lors du dévoilement de l’énoncé économique du 15 novembre.
Plusieurs observateurs y ont vu un manque de confiance du gouvernement Ford et des ministres responsables envers la fonction publique et ses plus hauts représentants.
Il n’en est rien, affirme Jessy Robichaud, directeur des communications de Caroline Mulroney. « Les fonctionnaires du ministère ont la confiance de la ministre », a affirmé le bureau de la ministre Mulroney, dans une déclaration envoyée à #ONfr. « Ils sont d’une aide inestimable pour la ministre dans son désir d’améliorer l’accès aux services en français en Ontario », indique M. Robichaud, parlant au nom de la ministre des Affaires francophones.
Guy Bourgouin « dégoûté »
Une déclaration faite quelques heures après une dénonciation sévère du Nouveau Parti démocratique à l’endroit de la manière dont le gouvernement Ford gère ses relations avec ses fonctionnaires.
« C’est vraiment affreux qu’aucune consultation n’ait été menée auprès des ministères, et qu’aucune espèce d’étude n’ait été entreprise avant que Doug Ford abolisse notre université et le Commissariat aux services en français », a affirmé Guy Bourgouin, porte-parole du NPD en matière d’Affaires francophones, se disant « dégoûté » par les actions du gouvernement.
« Doug Ford veut ramener cette province au temps où les francophones et les communautés francophones devaient se battre pour la survie de leur langue et de leur patrimoine », a poursuivi M. Bourgouin. Le NPD est convaincu que les coupes dans les services en français se poursuivront au cours des prochaines semaines.
Le porte-parole de Caroline Mulroney défend au contraire les décisions du gouvernement. « Le gouvernement de l’Ontario reconnaît les préoccupations clairement exprimées par les Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens à la suite des décisions difficiles que nous avons prises alors que le gouvernement devait composer avec un déficit de 15 milliards de dollars laissé par les gouvernements libéraux de Dalton McGuinty et de Kathleen Wynne. La communauté francophone de l’Ontario occupe une place importante et unique dans le passé, le présent et l’avenir de notre province, et nous nous engageons à respecter et à protéger les droits fondamentaux, les acquis et les progrès pour lesquels les Franco-Ontariennes et les Franco‑Ontariens ont travaillé au fil des générations », affirme Jessy Robichaud.
Les priorités du gouvernement
À quelques jours de la rentrée parlementaire, le bureau de la ministre aux Affaires francophones a aussi fait connaître les priorités de Caroline Mulroney en ce qui a trait aux enjeux franco-ontariens. « Nous travaillons à redonner à l’Ontario des bases financières solides afin de protéger les services de première ligne et d’améliorer ces services pour les francophones, y compris l’éducation, les services de soins de santé et de santé mentale, ainsi que l’accès à la justice en français », a indiqué Jessy Robichaud.
Comme il en a l’habitude, le gouvernement Ford a aussi insisté sur sa vision économique, qui toucherait également la prospérité de la communauté francophone. « Pour assurer la vitalité de la francophonie ontarienne, nous travaillons à créer les conditions propices à la croissance de l’économie et à la réduction des formalités administratives dans les communautés francophones tout en recentrant nos efforts pour attirer et retenir un plus grand nombre d’immigrantes et d’immigrants francophones », a soutenu Jessy Robichaud.
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