Collège Boréal à la Distillerie : repoussé à 2023
TORONTO – Le Collège Boréal confirme dorénavant que son déménagement dans le quartier de La Distillerie, à Toronto, est repoussé de trois ans.
L’emplacement est prestigieux. Mais les contraintes de construction nombreuses.
« À la Distillerie, le nouvel immeuble sera proche des rails, c’est plus complexe qu’on pensait. Il y a l’aspect historique du quartier. On ne veut pas non plus bâtir un immeuble qui contraste trop avec l’esprit du quartier », explique le président du Collège Boréal, Daniel Giroux.
En octobre 2018, le jour même de l’annonce du nouveau campus, ONFR+ rapportait qu’il serait impossible d’y offrir des cours avant 2023, citant les promoteurs immobiliers responsables du projet. Une information alors démentie avec vigueur par le Collège Boréal. Aujourd’hui, les dirigeants de Boréal disent avoir réagi de « bonne foi », croyant alors eux-mêmes qu’une rentrée en 2020 était bel et bien réalisable.
Il faut dire que le Collège Boréal était dans une situation impossible, car il devait normalement quitter ses locaux dans l’immeuble du Toronto Star, dès cette année.
Mais coup de chance : le chantier de transformation de l’immeuble du Toronto Star a… aussi été repoussé.
« Donc, on a pu renouveler le bail ici jusqu’en 2023 », lance M. Giroux. Dans le cas contraire, le Collège Boréal aurait dû déménager dans un campus temporaire pour trois ans. « Déménager un campus de 50 000 pieds carrés ailleurs à Toronto pour seulement trois ans, ça aurait été impossible », tranche-t-il, soulagé par le dénouement actuel.
Le déménagement prochain du Collège Boréal à la Distillerie suscitait énormément d’excitation chez bien des acteurs communautaires franco-torontois. Certains espèrent que le quartier de la Distillerie devienne un nouveau petit quartier aux influences francophones.
Daniel Giroux salue cet enthousiasme et dit comprendre la déception qui accompagnera cette nouvelle.
« Moi aussi, je suis excité. Et je le suis encore. Mais je veux bien faire ce déménagement. Au lieu de forcer les choses, on a de la flexibilité pour bien le faire. Avec du recul, je crois que c’est correct », confie-t-il.
Il affirme que ces changements à l’échéancier prévu n’affecteront pas le financement accordé par le gouvernement de l’Ontario pour le projet.
En mode francophonie internationale
Lors de la présentation de son plan stratégique, lundi soir, le Collège Boréal a évoqué à plusieurs reprises son désir de séduire encore davantage d’étudiants issus de la francophonie internationale.
« Le Collège Boréal a mis beaucoup d’énergie au recrutement d’étudiants étrangers. Avant, la priorité était de s’occuper des nouveaux arrivants déjà en sol canadien. Mais on réalise qu’on a une responsabilité au Canada, mais aussi à l’international », affirme M. Giroux.
La francophonie internationale constitue un bassin exceptionnel pour son institution, croit-il.
« On prévoit 750 millions de francophones en 2050! Nous pouvons former une partie de cette jeunesse », a-t-il soutenu.