Dépistage obligatoire aux frontières : l’Ontario fait sa loi
TORONTO – L’Ontario impose, par la loi, et avant toutes les autres provinces, le dépistage systématique à la COVID-19 des passagers venant de l’étranger à son aéroport international. Ottawa, de son côté, va durcir ses restrictions dans quelques jours en assignant à l’hôtel les voyageurs dépistés en attente de résultat, en suspendant les vols vers les destinations « Soleil » et en limitant à quatre le nombre d’aéroports canadiens autorisés à gérer les flux internationaux.
Alors que 51 cas du variant britannique de COVID-19 ont été détectés en Ontario, Doug Ford a pris de vitesse Ottawa en émettant un décret qui imposera, dès lundi prochain, à tout passager en provenance d’un autre pays de passer un test de dépistage, dès son arrivée à l’aéroport Pearson. Les réfractaires encourront une amende de 750 $.
Le plan ontarien dévoilé ce vendredi prévoit cinq autres mesures :
- l’accroissement de la capacité de dépistage des variants et le séquençage génomique de 10 % des échantillons positifs pour mieux les détecter
- le maintien des mesures de santé publique et de sécurité au travail jusqu’à une meilleure connaissance de la propagation des variants
- un 2e test pour les contacts asymptomatiques au 10e jour d’isolement
- un programme provincial de dépistage antigénique dans les foyers de soins de longue durée, les écoles et sur les lieux de travail
- une banque de données génomiques et un tableau de bord d’analyse pour améliorer la planification de la santé publique.
Le premier ministre ontarien a justifié le renforcement des contrôles à l’aéroport Pearson par l’urgence à agir face aux dégâts des variants de COVID-19, des virus « dévastateurs » à la « propagation rapide ».
Un peu plus tôt dans la journée, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé une mesure similaire dan les aéroports canadiens dans les jours à venir, exigeant en plus du test avant d’embarquer, un autre dépistage à l’arrivée, sur le sol canadien. Mais on ne peut pas attendre, a martelé Doug Ford : « Nous réclamons ce resserrement depuis des mois. Sa mise en place peut prendre des semaines. (…) C’est quelques semaines de trop! »
2 000 $ aux frais des voyageurs internationaux
Voulant à tout prix décourager les voyageurs non essentiels à prendre l’avion, Justin Trudeau a précisé ses intentions concernant le dépistage des voyageurs venant de l’étranger. En attendant le résultat de leur test, ils devront séjourner, à leurs frais, dans un hôtel approuvé et supervisé par Santé Canada.
Ce séjour forcé de trois jours maximum leur coûtera jusqu’à 2000 $. En cas de test négatif, ils poursuivront leur quarantaine chez eux, « sous surveillance accrue ». En cas de test positif, ils seront orientés vers un centre de santé publique pour un contrôle optimal de la période de quarantaine.
« Au cours des prochaines semaines, les voyageurs non essentiels devront montrer des résultats de tests négatifs à la frontière terrestre avec les États-Unis », a ajouté le premier ministre canadien, en conférence de presse.
Air Canada, WestJet, Suninwg et Air Transat se sont entendues avec Ottawa pour suspendre, à partir de ce dimanche et jusqu’au 30 avril, leurs vols à destination des Caraïbes et du Mexique. Les passagers canadiens bloqués sur place seront rapatriés.
Par ailleurs, à partir de la semaine prochaine, seuls quatre aéroports seront en mesure de recevoir des passagers internationaux : Toronto, Calgary, Montréal et Vancouver.
Ottawa attend 4 millions de doses Pfizer d’ici la fin mars. Plus d’un million de doses ont été livrées au Canada et 916 000 ont été vaccinées jusqu’ici. En Ontario, 61 619 personnes ont été entièrement vaccinées. Un chiffre deux moins élevé lié à une erreur de comptage de la province, révélée jeudi.
10 215 doses ont été administrées au cours des dernières 24 heures en Ontario, où le nombre de contaminations totales est désormais de 264 300, en hausse de 1 837 cas ce vendredi.
Objectif : tous les élèves en classe avant les fêtes
En accélérant le tempo de santé publique, M. Ford espère éviter de prolonger l’apprentissage des élèves à distance. « Que les élèves réintègrent les classes avant le congé du printemps est notre objectif ultime », a-t-il affirmé, comptant sur la généralisation des tests antigéniques pour déjouer la propagation des variants en milieu scolaire.
Les bureaux de santé publique doivent prochainement en être équipés pour les distribuer aux conseils scolaires.
Toujours au chapitre scolaire, Ottawa et les provinces et territoires se sont entendus autour d’une nouvelle aide fédérale en direction des écoles. Ce deuxième versement du Fonds pour une rentrée scolaire sécuritaire, à hauteur de un milliard de dollars, servira à adapter les milieux d’apprentissage, appuyer l’apprentissage à distance ou encore financer de l’équipement : ventilation, protection individuelle et désinfectant.