Anne Vinet Roy, présidente de l'AEFO. Gracieuseté

TORONTO – Alors que la rentrée débute dans la province, l’Association des enseignantes et des enseignants francophones de l’Ontario (AEFO) et ses 13 000 membres s’apprêtent à entrer dans ses dernières rondes de négociations cette semaine avec le gouvernement pour la renégociation de la convention collective.

Vendredi dernier, la Fédération des enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (OSSTF-FEESO) acceptait une offre du gouvernement visant à prolonger les négociations jusqu’au 27 octobre prochain sans possibilité de grève. Alors que le syndicat, qui compte 5 000 membres francophones, et le ministre de l’Éducation Stephen Lecce avaient annoncé cet accord, ce dernier laissait aussi entendre qu’il ferait cette offre à tous les autres syndicats dès ce début de semaine pour « garder les élèves dans les salles de classe ».

Faisant front commun, l’AEFO et les syndicats anglophones l’Elementary Teachers’ Federation of Ontario (ETFO) et l’Ontario English Catholic Teachers’ Association (OECTA) réagissent par la négative via une déclaration commune.

« L’annonce faite aujourd’hui par le ministre de l’Éducation Stephen Lecce et OSSTF/FEESO, selon laquelle les parties se soumettront à un arbitrage exécutoire, n’est pas une solution que l’AEFO, l’ETFO et l’OECTA peuvent envisager à nos tables de négociations respectives pour le moment. »

Et d’expliquer : « Le recours à l’arbitrage exécutoire à ce stade n’aiderait pas les élèves – en particulier ceux qui fréquentent des écoles élémentaires et secondaires – car cela garantirait pratiquement que les questions clés que nous avons soulevées à nos tables de négociations respectives, et qui sont essentielles à l’apprentissage et aux conditions de travail dans nos écoles, ne seraient pas abordées. »

Parmi les arguments évoqués, les difficultés que rencontre l’éducation publique en Ontario : l’augmentation de la violence dans les écoles, les ressources pour la santé mentale des élèves, l’utilisation par les enseignants de leur jugement professionnel, et la lutte contre la pénurie du personnel. 

L’ETFO annonçait déjà la semaine dernière qu’il tiendrait un vote de grève dès la mi-septembre pour ses 83 000 membres.

Les négociations de la dernière chance?

Après avoir rencontré le gouvernement les 10 et 11 juillet dernier avec le Conseil des associations d’employeurs (CAE), les prochaines négociations pour le syndicat de 13 000 enseignants francophones sont prévues cette semaine, de mercredi à vendredi, pour le renouvellement de la convention collective du personnel enseignant et suppléant.

Sans un accord qui serait « la meilleure entente possible pour nos membres qui soit juste et équitable, qui protège leurs acquis et leurs droits et qui améliore leurs conditions de travail », le syndicat francophone n’exclut pas la possibilité d’une grève.

« Nous espérons que nos prochaines dates de négociation seront concluantes, car nous pouvons vous dire que si ce n’est pas le cas, nous n’excluons pas la possibilité de déclencher un vote de grève auprès de nos membres. Nous continuons donc à évaluer toutes les options possibles pour faire avancer les négociations plus rapidement », nous confie Anne Vinet-Roy, la présidente de l’AEFO.

Celle-ci avait précédemment déclaré inacceptable que le rythme des négociations soit si lent et que leurs membres commencent la nouvelle année scolaire sans contrat de travail.

La déclaration des trois syndicats, donnant le ton, conclut ainsi : « Les travailleuses et les travailleurs en éducation représentés par l’AEFO, l’ETFO et l’OECTA continueront leurs efforts pour obtenir des accords négociés et équitables qui défendent et protègent l’éducation financée par les fonds publics et qui soutiendront tous les élèves, le personnel et les familles de cette province. »