Des fêtes francophones oubliées par Kathleen Wynne
TORONTO – Des fêtes francophones n’ont pas été ajoutées aux calendriers communautaires distribués dans la circonscription de la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne. Une omission qui déçoit fortement la communauté franco-ontarienne.
JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72
Dans les cases du 24 juin et le 25 septembre des calendriers communautaires distribués aux milliers de familles résidents dans la circonscription électorale de Don Valley West, représentée par la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, on ne trouve aucune mention des deux journées dédiées à la francophonie en Ontario et au Canada.
Plusieurs fêtes civiles et religieuses, comme la Fête du Travail, qui a lieu le premier lundi de septembre, ou encore la Journée internationale de la littératie, le 8 septembre, sont cependant mentionnées.
Joint par #ONfr, un porte-parole du bureau la première ministre Wynne, n’a pas été en mesure d’expliquer ces oublis.
« En 2016, la première ministre a participé à de nombreux événements avec la communauté francophone et prévoit d’en faire autant en 2017. Nous sommes heureux de célébrer ces événements importants, car la première ministre est très fière de notre relation avec la communauté francophone de l’Ontario », a-t-il simplement expliqué par courriel.
Le cas des calendriers de la première ministre Kathleen Wynne fait écho à celui de son ministre de l’Énergie, Glenn Thibeault, qui avait éclaté au grand jour il y a quelques semaines. Ce dernier avait également omis les fêtes francophones dans le calendrier communautaire distribué par son équipe dans sa circonscription de Sudbury à la fin du mois de novembre.
Une opportunité ratée, croit Gélinas
Pour la député du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario et porte-parole aux Affaires francophones, France Gélinas, il s’agit d’une autre opportunité manquée de la part du bureau de la première ministre. Selon elle, l’ajout de ces dates aurait été facile, gratuit et aurait rapporté des dividendes auprès des francophones de la province.
« Quand je vois que dans le bureau d’une première ministre, avec toutes les ressources que cela suppose, il n’y ait pas eu à un moment donné un œil francophone qui soit passé au-dessus de son calendrier pour lui dire que les Franco-Ontariens brillent par leur absence, je trouve que c’est très dommage », explique-t-elle.
Celle qui est députée dans la circonscription de Nickel Belt rappelle que les Franco-Ontariens se sont battus longtemps pour que ces jours soient reconnus et que la moindre des choses serait que les élus accordent la même importance à ces journées que les francophones. Elle assure que son calendrier contient ces mentions.
« C’est par des petites actions comme celles-là que l’on peut embarquer la population dans son ensemble. En réalité, c’est une célébration pour tous les Ontariens, pas juste les francophones », conclut-elle.
L’AFO déçue
Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin, est déçu de ce manque.
« On est déçu qu’encore aujourd’hui, il y ait des manquements à ce niveau-là. Ce n’est pas quelque chose que l’on devrait lui rappeler constamment, mais ça devrait être un automatisme », s’est-il exclamé.
Après l’adhésion de l’Ontario à l’OIF, M. Jolin voit cet oubli comme un non-sens considérant l’avancer que cela représente pour les Franco-Ontariens.
« Ça démontre que l’on a encore beaucoup de sensibilisation à faire. On a encore du pain sur la planche pour s’assurer que les députés soient conscients qu’il y a 611 500 francophones en Ontario » – Carol Jolin
« Dans le cadre d’une refonte de la Loi sur les services en français, ça devrait être obligatoire que les députés communiquent dans les deux langues officielles », a-t-il ajouté.
Il déplore le message envoyé par cet oubli, bien qu’il souligne que ce n’est fort probablement pas une erreur de la part de la première ministre elle-même mais de son personnel politique. M. Jolin espère que le tir sera rectifié le plus rapidement possible.
Depuis 2010, le 25 septembre est officiellement reconnu comme le jour des Franco-Ontariens par le gouvernement provincial. Cette reconnaissance a été proclamée sous l’égide du gouvernement libéral de Dalton McGuinty, où siégeait Mme Wynne avant son accession au poste de première ministre.