Société

Des lits francophones menacés : appel urgent aux Comtés unis de Prescott et Russell 

Le futur centre doit garantir la pérennité des soins de longue durée en français. Photo : Facebook / Reconstruction du Centre d'Accueil Roger-Séguin

Le Centre d’accueil Roger-Séguin (CARS), pilier des soins de longue durée en français dans l’Est ontarien, doit être entièrement reconstruit. Pour assurer sa survie et répondre à une demande grandissante, il sollicite une subvention annuelle de 750 000 $ sur 25 ans auprès des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR).

Une centaine de lits de soins de longue durée désignés en français sont menacés dans l’Est ontarien. Les administrateurs du Centre d’accueil Roger-Séguin (CARS) l’ont rappelé mercredi 24 septembre devant le conseil des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR).

« On ne veut pas fermer les portes du centre », a insisté la directrice générale, Joanne Henrie, évoquant la fermeture prochaine de la résidence Champlain à L’Orignal – prévue en décembre 2025 – et la disparition du foyer Saint-Jacques à Embrun en 2023, qui ont déjà entraîné la perte de plusieurs lits francophones.

Construit en 1975 par la communauté de la paroisse Sainte-Félicité de Clarence Creek, le CARS doit aujourd’hui être rebâti pour respecter les normes du ministère ontarien des Soins de longue durée. Le projet de construction, estimé à 72,8 millions de dollars, prévoit 128 lits, soit 13 de plus que la capacité actuelle (dont 113 subventionnés).

Pour financer ce chantier, l’organisme sollicite du CUPR une subvention annuelle de 750 000 $ pendant 25 ans. 

« Ce soutien est essentiel pour assurer la continuité des soins et réaliser un centre moderne, sécuritaire et adapté aux besoins des aînés », explique Roch Pilon, président du conseil d’administration de cette résidence à but non lucratif.

À ce jour, toutes les démarches préalables au début de la construction ont été complétées, ont assuré les administrateurs du centre, précisant que 2,8 millions de dollars ont déjà été investis.

Aussi, selon la même source, le montant maximal des subventions du ministère provincial est de 16,6 millions de dollars, tandis que 39 millions de dollars sont approuvés sous forme d’hypothèque. La réserve interne du centre atteint 1,8 million de dollars, et la Cité Clarence-Rockland annulera les frais de permis de construction et autres frais associés à la construction.

« Malgré ces appuis, l’établissement prévoit un déficit moyen d’environ 714 000 $ par an durant ses trois premières années d’exploitation », a expliqué M. Pilon. 

Selon lui, la demande, elle, ne cesse de croître : plus de 170 personnes sont en attente, contre 150 il y a trois mois, avec un délai d’admission d’environ trois ans. 

La majorité habite Clarence-Rockland, les autres venant de Wendover, Alfred, Curran, Hawkesbury, St-Isidore, St-Albert, Casselman, Limoges, Embrun et Russell.

Par ailleurs, le conseil des Comtés unis de Prescott et Russell doit étudier cette requête lors de sa prochaine séance consacrée aux décisions budgétaires de 2026.

Le futur centre sera érigé dans une zone où les subventions ministérielles comptent parmi les plus faibles de la province.