Èva Blais est élue 50e présidente de la Fédération de la jeunesse Franco-Ontarienne. Gracieuseté d'Èva Blais

ALEXANDRIA – Élue 50ᵉ présidente de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), Èva Blais veut absolument représenter la jeunesse et appuyer ses diversités et ses accents. Auparavant représentante de l’Est pour la FESFO, la jeune élève, qui passera en 12ᵉ année à l’École secondaire catholique Le Relais à Alexandria, deviendra officiellement la présidente en juillet. Elle succède à Haïfa Zemni. 

C’est la troisième fois de suite qu’une présidente ou un président vient de l’Est ontarien. En effet, la présidente sortante est originaire d’Orléans, dans la banlieue d’Ottawa, tout comme son propre prédécesseur.

En entrevue avec ONFR, Èva Blais, originaire d’Alexandria dans la région de Sturmont – Dundas et Glengarry, admet avoir déjà hâte de commencer le travail. Dans la lignée de ses prédécesseurs à la tête de la FESFO, la jeune femme veut continuer à faire rayonner son organisme, porte-parole de plus de 25 000 jeunes en Ontario.

C’est d’ailleurs son intérêt pour l’avenir des jeunes qui l’a poussée à se présenter. Un de ses objectifs est de représenter tous les jeunes, dans toutes leurs diversités. « Pour moi, il est essentiel de représenter les jeunes qui n’ont pas la force de se faire entendre. Je pense qu’il est important de les représenter afin que chaque jeune ait une voix et puisse s’exprimer en français. C’est une des principales raisons pour lesquelles je me suis engagée. »

La FESFO est l’organisme porte-parole d’environ 25 000 jeunes francophones qui fréquentent l’une des écoles secondaires francophones de l’Ontario de la 9e à la 12e année. Gracieuseté de la FESFO

Durant son mandat, Èva Blais a pour priorité de s’attaquer à l’insécurité linguistique qui, selon elle, est un problème majeur. « Il est crucial de développer un sentiment d’appartenance, pour que les jeunes francophones s’affirment en français, que ce soit leur première langue ou non. »

Elle reprend : « Il faut que les jeunes se sentent à l’aise de parler leur français, que ce soit à l’école, dans leur communauté ou même à la maison. C’est ce que fait la FESFO en grande partie. Comme présidente, je vais continuer à offrir, à chaque jeune qui veut s’impliquer en français, le droit et la possibilité de le faire. »

Célébrer la diversité des accents

Èva Blais célèbre aussi les accents. Que l’on soit du Nord de la province, du Sud ou de l’Est, voire même de l’étranger, « peu importe notre accent ou notre origine, chaque personne qui parle français a un beau français », estime-t-elle.

C’est d’ailleurs son fer de lance : « Il faut généraliser cette idée : que tout le monde a un beau français, peu importe d’où vient son accent. »

Pour la jeune femme, les francophones de l’Ontario peuvent être fier de leur français et s’approprier la langue comme ils le souhaitent.

Ce nouveau mandat sera donc une opportunité de défendre les droits des jeunes franco-ontariens, mais aussi de faire valoir les intérêts de la jeunesse à un plus haut niveau.

« C’est important de rencontrer diverses personnes et d’entendre différentes opinions pour représenter correctement les jeunes, pense-t-elle. Je vais rencontrer d’autres jeunes, probablement des ministres, et d’autres acteurs afin de considérer chaque point de vue pour faire avancer la FESFO. Je veux vraiment être une présidente à l’écoute. »

Un avenir encore semé d’embuches

« Je pense que l’enseignement postsecondaire en français pose un réel problème. Il n’y a pas beaucoup d’universités francophones en Ontario, ce qui m’inquiète pour l’avenir de nos jeunes francophones », affirme la nouvelle présidente.

Des jeunes élèves de la FESFO lors d’activités organisées. Gracieuseté de la FESFO

D’après Èva Blais, beaucoup de jeunes à la sortie du secondaire sont contraints de poursuivre leurs études en anglais, soit parce que les établissements francophones ne sont pas assez proches de chez eux, soit pour d’autres raisons.

« Pour l’avenir des jeunes, c’est vraiment ce qui m’inquiète le plus. »