La Franco-Fête en quatre mots vue par les artistes eux-mêmes
TORONTO – Pas de grand rassemblement sur la place Yonge-Dundas cet été encore : la Franco-Fête revient, comme en 2020, en mode virtuel. Abel Maxwell ouvre le bal du 39e festival franco-torontois qui débute ce jeudi après-midi. Suivront, chaque jeudi du mois de juillet, Mélanie Brulée, Julie Kim et Yao. Au moment de l’enregistrement de leur tournage, ONFR+ leur a lancé le défi de définir l’événement en un seul mot.
Abel Maxwell : « Diversité »
Béret coloré vissé sur la tête et lunettes branchées différentes tous les jours, Abel Maxwell pose souvent avec un sac de voyage, probablement rempli de notes musicales qu’il trimbale d’un bout à l’autre de l’Atlantique. Entre Togo et Ontario, le pianiste carbure à l’afrobeat, son langage de prédilection pour convaincre les jeunes de s’accrocher à leurs rêves. Si la Franco-Fête est une terra cognita pour l’auteur de Never give up, le Torontois revient cette fois en tête d’affiche.
Et il ne cherche pas longtemps pour qualifier l’événement en un mot : « Diversité! » lance-t-il. « Cette année, la Franco-Fête a choisi de mettre en lumière le Togo et j’en profiterai pour chanter des morceaux qui sont en rotation dans ce pays depuis ma tournée là-bas. Ça sera comme un rappel de cette tournée, avec à l’affiche d’autres artistes tout au long du mois qui, mis ensemble, forment un mélange éclectique de la francophonie ontarienne. Afrobeat, folk, slam, ça fait une diversité intéressante. »
Mélanie Brulée : « Vitrine »
La folk, c’est le créneau de Mélanie Brulée, même si elle n’aime pas être mise dans une case. « À la base, je suis une artiste folk mais j’aime aussi beaucoup la musique psychédélique, électronique. Et, avec ma mère, j’ai grandi en écoutant du vieux country. Alors, tout ça ressort dans ma musique et définit qui je suis. »
L’auteur, interprète et compositrice originaire de Cornwall jouera quatre chansons, le 15 juillet, dont la plus récente, Crier, est sortie en avril dernier. Après une période consacrée à des ateliers auprès des jeunes durant la pandémie, elle retrouve un avant-goût de l’esprit de scène avec ce festival, en dépit du mode virtuel. Elle garde d’ailleurs d’excellents souvenirs lorsqu’il était sur la place Yonge-Dundas.
« La Franco-Fête, c’est très spécial, car la communauté franco-ontarienne à Toronto, c’est quelque chose de tout petit et c’est le fun de nous voir sur une grosse scène au cœur de la plus grande métropole du Canada. Ça montre qu’on existe et qu’on est talentueux. En un mot, pour nous, c’est une vitrine! »
Julie Kim : « Célébration »
Ce sera ensuite au tour de Julie Kim. L’artiste torontoise, chantera le 22 juillet des extraits de son album Portrait, sorti en 2018. Une soirée jazz, pop et R’n’B en perspective avec des chansons originales. « J’ai composé la musique et les paroles ont été écrites par Janie René », détaille l’artiste en perpétuel processus créatif.
« Chaque fois que j’ai une idée de mélodie ou de paroles, en ce moment, je m’assois devant le piano et j’enregistre avec mon téléphone » dit celle qui planche parallèlement sur un autre projet, avec le trio rétro-swing Les Chiclettes dont elle est membre. « J’aime faire plein de choses : les séries télé, les harmonies pour les Chiclettes, comédienne, chanteuse solo, en groupe… Ce sont toutes des parties de moi dans lesquelles je m’engage à 10 0%. »
La Franco-Fête en un mot? « Célébration! », glisse-t-elle. Je suis contente de participer à ce spectacle. Après tout ce qu’on a vécu ces derniers temps, ça va mettre de la fête dans le cœur des gens. C’est une célébration pour le public car ce festival a un gros impact sur la communauté, mais aussi pour nous, les artistes. Si on était tous ensemble sur une même scène, ce serait comme une fête de famille », rit-elle, « un moment de retrouvailles ».
Yao : « Osé »
« Osé », c’est le mot retenu par Yao pour décrire la Franco-Fête. « C’est osé car, comparativement aux autres festivals, je trouve qu’elle prend toujours un peu plus de risque. L’édition de cette année, par exemple, fait un focus sur le Togo. C’est assez surprenant et, en même temps, il y a une volonté de présenter les francophonies du monde. Je trouve ça très intéressant, et osé à la fois », juge le rappeur-slameur aux six albums.
L’artiste d’Ottawa, aux racines togolaises tout comme Abel Maxwell, bouclera donc les festivités le 29 juillet, en piochant pour cela dans son répertoire les chansons les plus fortes comme Nomade mais aussi des morceaux moins connus comme Zigzag.