La programmation de films en français du WIFF souffre de la pandémie

Le format ciné-parc d'été remplace le grand WIFF d'automne pour la deuxième année consécutive. Crédit image: WIFF

WINDSOR. Le Festival international du film de Windsor (WIFF) rouvre ses portes ce vendredi dans un format ciné-parc : sous les étoiles, pour la deuxième année consécutive, sur la Riverfront Festival Plaza, dans le centre-ville. À l’affiche, seulement deux films francophones. Avant la pandémie, le festival en affichait une quarantaine.

Une fois encore, la pandémie aura eu raison du traditionnel WIFF, qui a lieu chaque automne. Si les organisateurs ont su s’adapter pour garantir cet été encore une offre originale tenant compte de toutes les mesures de santé et de sécurité liées à la COVID-19, ils ont dû le faire en réduisant considérablement l’offre de films en langue française.

Habituellement, le festival propose 165 films, dont une quarantaine en français. Cette année, il faudra se contenter de 60 films, dont The Artist, le film muet oscarisé de Michel Hazanavicius mettant en scène Jean Dujardin et Bérénice Bejo, et la comédie Intouchables, réalisée par Olivier Nakache et Éric Toledano, mettant en vedette le tandem Omar Sy-François Cluzet. Les deux longs métrages français à succès seront visibles le 31 août.

« Ce n’était pas possible de faire notre festival typique à l’automne avec la situation de la COVID-19 », explique Vincent Georgie, le directeur du festival. « On a décidé de faire un retour au ciné-parc comme en 2020, avec deux films chaque soir, ainsi que dans la journée durant les fins de semaine pour les plus jeunes. Et ça nous impose des limites dans le nombre de spectateurs et de films, même si cette fois on va prolonger à trois semaines au lieu de deux, du 20 août au 11 septembre. »

L’Édition 2020 a rassemblé plus de 3000 véhicules, soit près de 10 000 spectateurs. Crédit image : WIFF

Le WIFF en 2019 (avant la pandémie) représentait 43 000 billets payés. Le ciné-parc, ce sont 3 000 voitures, soit près de 10 000 spectateurs.

Une autre raison du faible nombre de films en français réside dans le fait que le sous-titrage comporte des limites dans un ciné-parc, car il doit être visible depuis l’ensemble des véhicules.

« Dépendant de votre véhicule et du véhicule devant vous, ce n’est pas toujours garanti de bien voir le sous-titrage », souligne M. Georgie. « Avec The artist on n’aura pas de difficulté car c’est un film muet, tandis qu’avec Intouchables, film en français sous-titré en anglais, on va réorganiser le plan du ciné-parc pour s’assurer que tout le monde puisse lire les sous-titres. »

Une expérience qui pourrait continuer au-delà de la pandémie

Malgré le coup porté à la richesse de la programmation habituelle, M. Georgie met en exergue l’aspect original du WIFF sous les étoiles, une formule plébiscitée par le public depuis la première édition.

« Les gens nous disent qu’ils adorent ça et veulent que ça continue. Ils ont la chance de venir de bonne heure, d’aller manger dans un restaurant du centre-ville et de revenir pour voir leur film, au bord de l’eau. Ils aiment l’ambiance du lieu et en redemandent. En regardant des classiques, ils veulent revivre des souvenirs nostalgiques des meilleurs moments de la vie. On a donc choisi des films qui vont aller chercher ces émotions versus les films du WIFF de l’automne qui, lui, mise sur les nouvelles découvertes. »

Vincent Georgie, directeur général et programmateur en chef du WIFF. Archives ONFR+

À tel point que les organisateurs réfléchissent à l’éventualité de maintenir le WIFF sous les étoiles, au-delà de la pandémie, en plus du retour du WIFF traditionnel. « Il y a une discussion autour de ça, car on voit que les gens aiment les deux formats. Mais les deux événements seraient assez rapprochés l’un de l’autre. Alors on est en train de voir comment on pourrait faire. »

L’autre clé du succès WIFF sous les étoiles est de proposer des soirées thématiques en regroupant les films par paire de même genre, de même réalisateur ou de même acteur principal. Pour la soirée d’ouverture, ce vendredi, les amateurs d’Indiana Jones retrouveront ainsi Harrison Ford et son lasso. Il faut aussi s’attendre à une soirée Retour vers le futur, une soirée James Bond, une autre consacrée au réalisateur Christopher Nolan ou encore à l’acteur Brad Pitt… Des films en anglais.

Du 20 août au 11 septembre, 60 films à l’affiche, dont deux longs métrages français. Crédit image : WIFF