L’AEFO s’inquiète d’un changement aux négociations

Rémi Sabourin, président de l’AEFOArchives #ONfr

TORONTO – L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) se dit inquiète de voir les changements législatifs proposés par la ministre de l’Éducation de l’Ontario, Mitzie Hunter, dans le cadre de négociations collectives. On craint de perdre la voix francophone au détriment de l’anglais.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Parmi ces modifications, on y propose entre autres de centraliser le processus de négociation pour que tous les syndicats de travailleurs en éducation participent à une négociation centrale.

Rémi Sabourin, président de l’AEFO, craint que cette proposition dilue la voix des employés de soutiens représentés par l’association lorsque viendra le temps de négocier avec l’État.

« Ce qui nous importe beaucoup dans ça est le fait que certaines de nos unités de soutien pourraient être représentées par un groupe qui n’est pas l’AEFO (…) Pour nous, ces alliances (de groupe) peuvent poser un problème », a-t-il expliqué.

Rémi Sabourin affirme que son association est toujours en train d’étudier les changements législatifs proposés par la ministre Mitzie Hunter et qu’un mémoire pourrait être déposé par son organisme pour venir ajouter son grain de sel dans le débat.

Rémi Sabourin assure qu’il ne lâchera pas le dossier.

Présente lors de l’assemblée générale annuelle de l’AEFO dimanche dernier, Mitzie Hunter a indiqué que les changements législatifs proposés ne sont pas nécessairement définitifs.

« Nous avons consulté les partenaires en éducation et avons proposé ces changements à la lumière de ces propositions. Les changements législatifs que j’ai proposés suivent le cours. Il y aura une possibilité de débattre en Chambre et devant les comités », a expliqué la ministre Hunter.

« Nous voulons-nous assurer que nous ayons une législation qui est efficace et qui marche pour le secteur de l’éducation », a-t-elle ajouté.

Mitzie Hunter croit que les changements proposés sont un moyen de bâtir les relations de travail et qu’il est important qu’il y ait de la stabilité dans le secteur de l’éducation.

« C’est important que nos ententes négociées répondent à notre plan financier », a-t-elle laissé entendre.

M. Sabourin voit tout de même d’un bon oeil l’ouverture de la ministre Hunter dans ce dossier, qui semble ouverte aux préoccupations des enseignants francophones, a-t-il affirmé.

L’AEFO tient tout de même à faire un examen plus approfondi des modifications apportées par le gouvernement.

Des négociations en français

Du côté du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario (PC de l’Ontario), Patrick Brown dit comprendre les craintes soulevées par certains membres du milieu éducatif francophone ontarien.

Il a notamment souligné le fait que si une négociation collective se fait, les risques que cela se fasse uniquement en anglais sont bien réels.

« Je comprends que pour beaucoup de personnes sont troublés que toute la négociation se fasse en anglais. Pour le personnel de soutien francophone, je crois qu’il est important que nous ayons des négociations en français », a-t-il expliqué.

Récemment, des ententes provisoires prorogeant de deux ans les conventions collectives actuelles ont été conclues entre le gouvernement provincial et les différentes associations de conseillers scolaires ainsi que la majorité des fédérations d’enseignants et des syndicats de travailleurs en éducation.

Les membres de l’AEFO ont eu droit à une augmentation de 4 % sur cette période ainsi qu’une amélioration du financement des avantages sociaux. Une enveloppe de 10 millions de dollars pour appuyer la réussite des élèves avec des besoins particuliers a également été obtenue lors des négociations.