L’AFO recommande plusieurs avancées dans les soins de santé en français

Parmi les propositions: plus de désignations sous la LSF, un mandat clair des entités de planification, imputabilité, main-d'œuvre et collecte de données. Source: Canva

TORONTO – Dans deux lettres adressées lundi au ministère de la Santé et à Santé Ontario, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) relance plusieurs propositions « novatrices et concrètes » s’appuyant sur le cadre législatif existant pour améliorer l’accès aux soins de santé en français.

L’AFO demande notamment au ministère de s’assurer que l’identification de fournisseurs de services s’accompagne d’une réelle responsabilité à offrir ces services et chemine, en bout de ligne, à la désignation sous la Loi sur les services en français (LSF).

Or, dans plusieurs régions, des organismes de santé ne sont pas désignés comme offrant de tels services.

L’organisation représentant les intérêts des Franco-Ontariens presse d’un même souffle le gouvernement à identifier les Équipes Santé desservant les régions désignées, avant une désignation à terme. Une désignation qu’elle aimerait aussi voir s’appliquer aux unités de santé publique desservant les populations de ces régions.

Fabien Hébert, président de l’AFO, espère que le budget mentionnera l’Université de Sudbury. Archives ONFR+

L’AFO souligne par ailleurs le flou qui entoure toujours les entités de planification de services de santé en français dans le nouveau système de santé lancé en 2019. Elle recommande sur cette question un alignement des régions des entités avec celles de Santé Ontario, une bonification de leurs budgets et qu’on leur confie le mandat de mettre en place d’une stratégie pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre.

Les deux rapports mettent en exergue la nécessité de collecter les données linguistiques de manière à mieux orienter les besoins changeants et à jumeler efficacement les patients aux médecins de famille parlant français.

Un responsable des services en français au sein de Santé Ontario

Afin de mettre en œuvre ces propositions, aucun besoin de changer des règlements ni de voter de nouveaux textes. La Loi de 2019 sur les soins interconnectés, la stratégie ontarienne sur les services en français, mais aussi la Loi sur les services en français et sa dernière mouture incluant l’Offre active offrent le cadre légal nécessaire.

« C’est une question d’équité, d’efficacité et d’efficience du système et de qualité de service » – Fabien Hébert

« Le gouvernement détient de bons leviers pour mettre de l’avant les recommandations que nous leur partageons », estime donc le président de l’AFO, Fabien Hébert. « La santé en français, c’est une question d’équité, d’efficacité et d’efficience du système et de qualité de service. »

Dans une seconde lettre adressée à Santé Ontario, son organisme recommande d’élaborer des cibles claires en matière de désignation sous la LSF. Santé Ontario devrait  identifier les fournisseurs et les tenir imputables.

L’AFO suggère à l’agence provinciale d’obliger les fournisseurs de services à collecter les données linguistiques afin d’améliorer la planification et la coordination des soins, mais aussi à se doter d’un poste de responsable des services en français se rapportant directement à la direction générale.

La désignation, « un outil important pour la communauté » dit Mulroney

Questionnée ce mardi à Queen’s Park par la députée progressiste-conservatrice Goldie Ghamari sur la simplification du processus de désignation des organismes sous la LSF, la ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney a mis en avant les dernières avancées en la matière.

« Nous avons modernisé le processus de désignation et nous ajouterons des fonctionnalités à la plateforme en ligne cette année, notamment en intégrant l’évaluation triennale des organismes. C’est un outil important pour la communauté », a indiqué en chambre Mme Mulroney.

Le gouvernement n’a pas encore actualisé la liste des organismes désignés sur laquelle s’appuie la Loi.

« Nous sommes convaincus que ces éléments (contenus dans les rapports) sont essentiels pour améliorer l’accès aux soins de santé en français pour les francophones de l’Ontario », insiste M. Hébert. « Nous croyons que la réalisation de ces recommandations pourra te permettre d’accéder plus facilement à des services de santé et de soins de longue durée en français. »