Le cinéma ByTowne met la clé sous la porte
OTTAWA – Les cinéphiles perdent l’un des derniers espaces de diffusion de films en français à Ottawa. Le cinéma ByTowne fermera ses portes le 31 décembre.
Situé au centre-ville d’Ottawa sur la rue Rideau, le cinéma offre depuis 70 ans une vaste palette de films internationaux et indépendants.
« Le cinéma perd de l’argent chaque jour depuis que la pandémie a frappé. Même lorsque nous avons été autorisés à être ouverts, le public s’est considérablement réduit », explique Bruce White, le propriétaire du cinéma, par voie de communiqué.
Et de poursuivre : « Le ByTowne a une base de clients fantastiques, mais de nombreux ByTowners (sic) ne viennent tout simplement pas ces jours-ci. (…) Beaucoup ne veulent tout simplement pas faire un voyage non essentiel au cinéma. »
Des mois de fermeture en 2020
La pandémie de COVID-19 a eu des conséquences désastreuses pour l’institution ottavienne.
« Depuis que la pandémie a frappé, les distributeurs ont également dû prendre des décisions commerciales. Ils ont vendu certains titres à des services de streaming, évitant ainsi les frais de marketing liés à leur diffusion dans quelques cinémas à places limitées », ajoute M. White.
Le cinéma ByTowne a vécu une année 2020 très difficile. À la première vague de la pandémie synonyme de fermeture de plus de trois mois, avait succédé une nouvelle fermeture de 28 jours à partir d’octobre en raison de l’augmentation du nombre de cas quotidiens de COVID-19 à Ottawa.
La réouverture du lieu, le 7 novembre, n’a finalement pas pu permettre au cinéma de sortir de la zone rouge.
Beaucoup de réactions
Sur Facebook, la fermeture annoncée du cinéma a provoqué une vague de messages de tristesse.
« Je suis extrêmement attristée par cette nouvelle. Le ByTowne est un point d’ancrage pour moi depuis que j’ai déménagé à Ottawa. Cela me manquera énormément. Merci pour tout ce que vous avez fait, pour moi et pour cette ville », écrit Fannie St-Pierre Tanguay.
« Je veux dire merci au cinéma d’avoir fourni aux jeunes adultes gays des films LGBTQ2 avant que les salles grand public n’osent. Ce sont des souvenirs innombrables, et une grande joie », renchérit Robert Ashton.
« Juste pour que vous le sachiez, il y a environ quatre ans, j’étais assez malade. Après avoir été libéré d’un séjour d’un mois à l’hôpital, le ByTowne a été un lieu de prédilection pour moi pendant les deux mois de convalescence suivants. Le cinéma était une grande source de réconfort pour moi. Tu nous manqueras », s’émeut Kevin Nixon.