Doug Ford. Crédit image : Stéphane Bédard
Doug Ford. Crédit image : Stéphane Bédard

TORONTO – Au lendemain de la démission du chef de cabinet du ministre du Logement Steve Clark, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) annonce l’ouverture d’une enquête sur le développement immobilier de la Ceinture de verdure, à la demande de la Police provinciale de l’Ontario (PPO). Une investigation qui fait suite au rapport de la vérificatrice générale de l’Ontario, Bonnie Lysyk, révélant de nombreuses irrégularités de la part du gouvernement.

La controverse du développement immobilier de la Ceinture de verdure, alimentée par les révélations du rapport de la vérificatrice générale Bonnie Lysyk, le 9 août dernier, a connu quelques rebondissements ces dernières 24 heures.

Le rapport, dont les conclusions révèlent des irrégularités, a notamment établi le traitement préférentiel de certains promoteurs immobiliers pour le retrait de 15 parcelles de la Ceinture de verdure, soit 7 400 acres, augmentant la valeur totale de plus de 8,3 milliards de dollars.

Hier soir, Ryan Amato, le chef de cabinet du ministre des Affaires municipales et du Logement Steve Clark, a soudainement donné sa démission ce qui était réclamé par tous les partis d’opposition depuis la publication du rapport de la vérificatrice générale.

Celui-ci aurait, entre autres, modifié les critères d’évaluation pour faciliter le retrait des terres de la Ceinture de verdure, dont 92% de la superficie auraient été désignées directement par trois promoteurs.

La cheffe du Nouveau Parti démocratique (NDP) Marit Stiles a réagi, déclarant « qu’il s’agit du strict minimum à faire pour l’un des abus de confiance du public les plus graves de l’histoire de l’Ontario ».

D’ajouter que le ministre Steve Clark doit à son tour démissionner, ce membre du personnel n’ayant manifestement pas agi seul.

Une opinion partagée par John Fraser, le chef par intérim du Parti libéral. « Il est simplement inconcevable qu’un seul membre du personnel soit à l’origine de ce projet de 8,3 milliards de dollars. »

« La vérité est que le ministre [Steve Clark] et le premier ministre ont soutenu ce projet du cabinet en toute connaissance de cause », ajoute-t-il.

L’opposition demande la démission du ministre Clark dans la foulée des événements autour de la Ceinture de verdure. Crédit image : Maxime Delaquis

De la police provinciale à la GRC

Alors qu’une plainte a déjà été transférée au bureau du Commissaire à l’intégrité de l’Ontario, notamment par rapport à l’usage du téléphone personnel du premier ministre Doug Ford pour des affaires gouvernementales, la police fédérale a pris les choses en main en décidant d’ouvrir une enquête, suite à une requête de la Police provinciale de l’Ontario (PPO).

« La GRC peut confirmer que nous avons reçu une demande de la PPO pour enquêter sur des irrégularités dans la disposition de la Ceinture de verdure entourant Toronto. Nous examinerons et évaluerons les informations reçues et prendrons les mesures appropriées si cela est jugé nécessaire », a corroboré par courriel un porte-parole de la police fédérale.

Le chef du Parti vert Mike Schreiner s’est dit « heureux d’apprendre que la GRC ouvrira une enquête sur le processus de corruption qui a permis à quelques spéculateurs fonciers riches et bien connectés d’encaisser 8,3 milliards de dollars sur le dos des Ontariens ordinaires ».

Les trois partis d’opposition réclament de façon unanime l’annulation des transactions immobilières et la restitution des terres à la Ceinture de verdure.