Les chantiers des Franco-Terreneuviens
LA GRAND’TERRE – La Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador (FFTNL) tenait son Assemblée générale annuelle (AGA), le samedi 5 novembre, à La Grand’Terre. L’occasion de faire le bilan de l’année écoulée et de réfléchir aux priorités de l’année à venir.
BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet
Immigration francophone, santé en français et éducation figureront encore une fois en bonne place des priorités de la FFTNL pour la prochaine année. Comme ce fut déjà le cas cette année, ces dossiers demeurent décisifs pour la vitalité et le développement de la petite communauté de 3 020 francophones.
« Nous avons eu quelques beaux accomplissements, comme lorsque la loi a été changée pour permettre d’utiliser le terme coopérative en français pour notre garderie francophone de Labrador City ou en ce qui concerne le projet de construction d’une deuxième école à St-Jean. Prochainement, nous devrions voir apparaître des plaques d’immatriculation en français », énumère la présidente de la FFTNL, Cyrilda Poirier. « La politique de services en français, mise en place il y a un an, commence à porter ses fruits, même si certaines de nos demandes prennent un peu plus de temps à être réalisées. »
Les relations avec le gouvernement de Dwight Ball, et son ministre responsable des Affaires francophones, Perry Trimper, restent au beau fixe, assure la présidente. Mais un an après l’élection des libéraux provinciaux, l’écoute n’est plus tout aussi active.
« Aujourd’hui, ils semblent moins disponibles et dans certains dossiers, nous trouvons que cela prend trop de temps, notamment sur la question d’une deuxième école à St-Jean que nous voudrions voir ouvrir en septembre 2017. La question de l’éducation et de nos infrastructures scolaires reste toujours une grande préoccupation », explique Mme Poirier, qui déplore également qu’au niveau fédéral, le Programme des langues officielles en éducation ne parvienne pas à réduire l’écart entre les écoles de langue française et celles de langue anglaise.
La FFTNL prévoit d’ailleurs rencontrer le ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance de Terre-Neuve et Labrador, Dale Kirby, sur ce dossier, afin de lui faire part de ses commentaires, contenus dans un mémoire qui sera remis au gouvernement fédéral.
Une communauté au travail
L’éducation ne sera pas uniquement la priorité de la FFTNL, mais de toute la communauté franco-terre-neuvienne cette année. Pilotée par l’organisme porte-parole des Franco-Terreneuviens, une étude pour faire un état des lieux de la communauté et évaluer la mission de ses organismes et leurs priorités a été menée par une entreprise indépendante ces derniers mois.
Rendu public lors de l’AGA, l’exercice comporte un grand nombre de recommandations qui doivent permettre de gagner en efficacité.
« Il s’agit d’une étude approfondie et indépendante qui doit nous permettre de mieux travailler ensemble, d’optimiser nos ressources et de cibler nos priorités », explique Mireille Thomas, membre du comité chargé d’accompagner la firme Synergie.
L’éducation, au-delà du milieu scolaire, pour les enfants comme pour les familles, a été définie comme prioritaire, donc, tout comme l’utilisation et la bonne connaissance des services en français disponibles et une stratégie cohérente de démarchage du gouvernement.
« Il est important d’avoir un seul porte-parole pour s’adresser au gouvernement pour être plus efficace », explique Mme Thomas.
L’étude doit servir de base de travail à la FFTNL, aux organismes régionaux et à toute la communauté.
« C’est important d’avoir ce genre de conversations et de réfléchir à des manières optimales de fonctionner », appuie Mme Poirier qui souligne que l’enjeu est d’autant plus important que le financement de Patrimoine canadien aux organismes francophones en milieu minoritaire n’a pas évolué depuis 2004.
Prévoir l’avenir
L’AGA de la FFTNL a vu la reconduction de Sophie Thibodeau au poste de vice-présidente pour un nouveau mandat de deux ans. L’an prochain, ce sera au tour de la présidence de faire l’objet d’une élection. Mme Poirier, qui entame la dernière année de son second mandat à titre de présidente de la FFTNL, ne le cache pas, elle ne devrait pas se représenter l’an prochain. La question de sa succession sera donc, elle aussi, au centre de l’attention de l’organisme.
« Pour tous les organismes comme le nôtre à travers le Canada, c’est difficile de trouver des candidats. Pour une personne qui travaille, c’est quasiment impossible. Entre les rencontres, les multiples sollicitations… Ça prend quelqu’un qui est à la retraite, mais ce n’est pas toujours évident de trouver une personne prête à consacrer autant de temps. Nous avons un an pour y travailler. »