Les Ontariens bientôt invités à tester une application de traçage des cas
Les Ontariens seront les premiers au pays à se faire offrir d’installer une application leur permettant éventuellement de savoir s’ils ont été en contact avec une personne infectée par le coronavirus. Les applications du genre ne font pas l’unanimité à travers la planète et ne sont efficaces que si téléchargées par une partie importante de la population.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a confirmé que l’application était actuellement en développement et qu’elle serait prochainement testée en Ontario.
« L’application sera nationale, ajustée pour chaque province qui s’implique. Une application pour tout le pays, même si on visite une autre province. La banque de données sera détenue par le gouvernement fédéral et va contenir seulement des codes anonymes, où il n’y aura aucune information personnelle. Le registre sécuritaire sera contrôlé par les services numériques canadiens », a expliqué le premier ministre Trudeau.
Si une personne détenant l’application est déclarée positive au coronavirus, la santé publique va être en mesure de lier ce résultat au téléphone afin d’envoyer des alertes aux personnes que l’individu contaminé aura croisées au cours des jours précédents, a expliqué M. Trudeau.
« Si la personne a été dans un café ou au gym, la santé publique n’aura plus à appeler le citoyen pour savoir où il a été », a indiqué le premier ministre.
Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, affirme que ce nouvel outil est un incontournable et invite tous les citoyens à télécharger l’application. « Téléchargez l’application, elle protège la confidentialité à 100 %! », a-t-il lancé lors de son point de presse, en après-midi.
« Il est indispensable d’évaluer correctement la situation afin de pouvoir la gérer efficacement. C’est pourquoi notre gouvernement n’a pas ménagé ses efforts dans le but de renforcer la capacité de l’Ontario en matière de dépistage, pour trouver et enrayer l’ennemi invisible auquel nous sommes confrontés. Aujourd’hui, notre stratégie de dépistage passe à la vitesse supérieure, et je tiens à remercier le gouvernement du Canada de renforcer nos effectifs sur le terrain et de rendre possible le lancement de cette application de traçage qui protégera à la fois la santé et la vie privée des gens de notre province et de tout le pays », a soutenu le premier ministre Ford.
Outil controversé
L’outil est controversé en raison des questions relatives à la vie privée. L’efficacité de ces applications est aussi remise en doute, en raison de leur popularité mitigée. Sans une adoption par une majorité de la population, il est difficile d’avoir un portrait juste de la propagation du virus dans la population, s’entendent des experts.
Justin Trudeau a défendu la technologie, affirmant que l’application canadienne sera plus efficace que celles adoptées ailleurs dans le monde.
Le premier ministre affirme que l’application a été développée en tenant compte des préoccupations du Commissariat à la vie privée.
« On n’a pas besoin de faire quoi que ce soit pour que l’application fonctionne. Si vous êtes déclaré positif, ils vont créer un code pour alerter les gens avec qui vous avez été à proximité », a-t-il martelé.
« C’est une application hyper simple et on sait que ce genre de chose simple, anonyme et volontaire, est quand même puissant pour rouvrir l’économie de façon sécuritaire », a-t-il ajouté.
Les nouvelles directives de la province à l’intention des bureaux de la santé publique pour limiter la propagation
- Communiquer avec les cas confirmés et les personnes avec qui ils ont eu des contacts rapprochés, dans les 24 heures suivant l’identification du cas;
- Demander aux personnes exposées de s’auto-isoler pour une période de 14 jours maximum;
- Assurer un suivi quotidien auprès des personnes exposées pendant toute la durée de leur confinement;
- Recommander que les personnes exposées se fassent tester, si cela est jugé approprié.