Les organismes francophones prêts à collaborer avec le nouveau ministre des Langues officielles

La curiosité est de mise, pour les organismes francophones du Canada. Le nouveau ministre des Langues officielles va-t-il conjuguer avec son autre ministère, l'Emploi et le Développement de la main-d'œuvre? Source: Twitter/ Randy Boissonnault

OTTAWA – Le premier ministre Trudeau a redistribué les cartes du jeu après un grand remaniement de son cabinet des ministres ce mercredi. Parmi les changements, de nouveaux ministres attirent l’attention des organismes porte-paroles de la francophonie à travers le pays. 

Le ministre des Langues officielles, Randy Boissonnault sera sans nul doute un interlocuteur privilégié par tous les organismes francophones des provinces et territoires. Mais il ne faudra pas oublier l’importance d’autres ministres pour la mise en application de la nouvelle Loi sur les langues officielles. 

Pour Yves-Gérard Méhou-Lokole vice-président de la Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA) du Canada, « Randy Boissonnault n’est pas un inconnu de la FCFA dans la mesure où quand même, c’est une personnalité qui a été, avant son action en politique, active au niveau de la francophonie albertaine, impliqué notamment au campus Saint-Jean comme étudiant et militant ».

D’après le vice-président, Randy Boissonnault a également fait partie des consultations du patrimoine canadien sur l’avenir de la francophonie. « Nous sommes donc contents de le retrouver », a-t-il ajouté.

Yves-Gérard Méhou-Loko, vice-président de la Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA) du Canada. Gracieuseté

La FCFA tient également à souligner le travail de la ministre Petitpas Taylor, qui a été une alliée et l’artisane de la nouvelle Loi sur les langues officielles.

La mise en œuvre des langues officielles et des autres dossiers 

« On va travailler avec Mme Anand qui est la nouvelle présidente du Conseil du Trésor, puis évidemment s’assurer que les ministères et agents environnementaux soient au fait des nouveautés de la Loi sur les langues officielles et surtout qu’on puisse la mettre en œuvre le plus rapidement possible avec les règlements afférents », indique M. Méhou-Loko.

Pour le porte-parole de l’organisme, l’ensemble du dossier de l’immigration francophone fait aussi partie des sujets d’intérêt pour l’organisme. 

« Nous allons travailler avec le ministre Marc Miller, le nouveau ministre de l’Immigration, sur l’atteinte et le développement de cibles ambitieuses. Sean Fraser a fait un beau travail puisqu’on a finalement atteint les cibles pour la première fois l’an dernier. Aujourd’hui, le 4,4 % n’est plus suffisant. »

Émile Gallant, président de SAF’Île, l’organisme porte-parole des francophones sur l’Île-du-Prince-Édouard. Gracieuseté

Émile Gallant, président de la Société acadienne et francophone de l’Île-du-Prince-Édouard (SAF’Île), quant à lui, se dit impatient de collaborer avec Randy Boissonnault, « dont l’expérience en tant que fier Franco-Albertain lui permettra de poursuivre les efforts concernant les langues officielles ».

Claudette Gleeson, membre de conseil d’administration de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, s’intéresse aussi à l’autre portefeuille du ministre des Langues officielles, soit l’Emploi et le Développement de la main-d’œuvre. 

« En Ontario, nous avons un grand défi de pénurie de main-d’œuvre. Je pense que ça va être vraiment un bon jumelage », espère-t-elle.

« On espère aussi qu’il va se rapprocher du nouveau ministre de l’Immigration, parce qu’on veut vraiment s’assurer de la cible en immigration francophone, qui est aussi un dossier très important en Ontario ainsi que dans le reste du Canada. »

Garantir l’épanouissement de la francophonie

« Mona Fortier a été une alliée et a travaillé très fort aux côtés de Ginette Petitpas Taylor et Marie-France Lalonde, notamment sur la nouvelle mouture de cette Loi sur les langues officielles. C’est une déception de la voir quitter (le Conseil) », ajoute Yves-Gérard Méhou-Loko.

Garantir les objectifs sera possible grâce à un travail latéral entre ces ministres, pense-t-il. Que ce soit, M. Boissonnault, M. Miller, Mme Anand, mais aussi la nouvelle ministre du Patrimoine canadien, Mme St-Onge, une collaboration sera nécessaire pour « atteindre les objectifs et la préservation des acquis des francophones et bien entendu une bonification de nos droits linguistiques et culturels ». 

Pour la FCFA, ce qui est important c’est que la totalité des partis politiques « comprenne les enjeux de la francophonie et s’en imprègne ».

Dans ce sens, Marie-Nicole Dubois, présidente par intérim de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB), dit avoir hâte à l’idée d’échanger avec M. Boissonnault, d’autant plus « qu’il comprend les enjeux des petites communautés francophones minoritaires ».

« C’est aussi notre voisin l’Alberta et ça devrait être un allié pour nous », croit-elle.

Marie-Nicole Dubois, présidente par intérim de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB). Gracieuseté

Pour la présidente la plus à l’ouest du pays, l’espoir est de mise. Mme Dubois se souvient de la visite de Mme Petitpas Taylor à Victoria suite au financement de la Maison de la francophonie. 

« On espère pouvoir travailler aussi bien avec M. Boissonnault, comme nous avions eu la chance de la faire avec Mme Petitpas Taylor », souhaite-t-elle. 

Avant d’ajouter : « On est curieux de voir la complicité entre les deux ministères de son portefeuille. Nous avons le même ministre pour les langues officielles et pour notre dossier sur l’emploi. »