
Les retrouvailles culturelles Afrique-Caraïbes secouent la scène de l’Afro-Carib Fest

SCARBOROUGH – Toute la fin de semaine, tambours et chants ont résonné dans le Thomson Memorial Park à Scarborough, où la foule était au rendez-vous pour l’Afro-Carib Fest. Le plus grand festival afro-caribéen de la province se veut un trait d’union entre l’Afrique et les Caraïbes.
La fin de saison estivale dans le Grand Toronto a débouché sur cette grande célébration gratuite et ouverte à tous, qui a accueilli des milliers de participants issus de la diaspora et au-delà.
À mesure que l’ambiance musicale emplissait l’espace aux rythmes d’afrobeats et d’amapiano, la culture était célébrée sous toutes ses coutures, que ce soit à travers de spécialités typiques, d’expositions et de très attendus concerts et spectacles.
Environ 50 000 personnes étaient attendues, selon la directrice du festival, Madeline Nwokeji, dans ce festival placé sous le signe des retrouvailles entre deux mondes.
« Le festival tente chaque année de mélanger la diversité de la culture afro : celle d’Afrique et celle des Caraïbes, d’après Thierno Soumare, qui s’occupe de réunir les artistes pour l’événement. Ça nous permet à l’un d’en apprendre sur l’autre, car chacun s’est créé sa propre culture depuis qu’elles ont été séparées. »
Une forte présence francophone
Des artistes se produisant en français étaient au programme, tels que Cloclo Claudel, Leonie, Lionel Kizaba, Amadou Kienou ou encore Okavango African Orchestra.
Du côté des bénévoles présents sur le site, Sandrine Constance était venue prêter main forte durant ces deux jours. Cette étudiante mauricienne installée à Scarborough depuis deux ans affirme que sa participation à l’événement lui offre une forme de reconnaissance.
« Ça m’apporte une joie d’aider. Je me sens utile d’aider l’organisation. »

Thierno Soumare souligne que « ces bénévoles qui qui aident avec le cœur, juste parce qu’ils ont envie de nous soutenir, ça n’a pas de prix. »
Bien que le français soit présent entre les participants et l’organisation, l’étudiante aimerait que cette communauté soit désormais plus manifeste. « J’aurais aimé avoir plus de personnes comme moi qui parlent le français. »
« Toronto est un mélange de beaucoup de langues et d’ethnies qui font qu’on ne voit pas directement les francophones, mais si tu pars à la rencontre des gens tu verras qu’il y en a beaucoup, surtout dans ce festival », nuance M. Soumare.
« On a toujours honoré l’importance de la diversité ainsi que l’importance de la communauté francophone », confie Mme Nwokeji.
Coûts en hausse, financement en baisse
D’après la directrice du festival, les coûts pour organiser ces rendez-vous annuels augmentent, mais le soutien diminue. Thierno Soumare rejoint sa collaboratrice : « On aimerait avoir plus de fonds pour apporter plus de culture. Avoir des ouvertures de financement c’est notre objectif », appuie-t-il.
« J’aimerais vraiment pousser le soutien pour ce genre d’événements, car c’est un bonheur pour tout le monde, et ce festival aussi est un reflet de la diversité culturelle que nous avons ici en Ontario », conclut l’organisateur.