L’Ontario contraint les professionnels de santé à se faire vacciner
TORONTO – Qu’ils travaillent dans un hôpital, à domicile, dans un centre de santé communautaire ou dans un foyer de soins de longue durée, les membres de personnel soignant devront montrer la preuve, dès le 7 septembre, qu’ils ont effectué leur double vaccination contre la COVID-19, à moins d’avoir une raison médicale valable ou d’avoir passé une session d’information sur les risques encourus.
Le médecin-hygiéniste en chef de l’Ontario a rendu publique sa décision ce mardi : tout travailleur de la santé devra être vacciné début septembre. Les personnes qui ne fournissent pas de preuve de vaccination complète contre la COVID-19 seront soumises à des tests d’antigène réguliers, selon la même politique déjà en vigueur dans les foyers de soins de longue durée.
« En prenant des mesures supplémentaires dans les lieux à haut risque, nous protégerons davantage nos plus vulnérables, préserverons la capacité hospitalière et assurerons un bon fonctionnement de l’Ontario », a fait savoir la ministre de la Santé Christine Elliott.
Tests rapides et cliniques dans les écoles
De son côté, le ministère de l’Éducation va déployer des tests antigéniques rapides en provenance du gouvernement fédéral pour le personnel des écoles et des services de garde. Cette mesure vient en complémentarité avec l’installation de cliniques de vaccination volontaires au sein même des établissements scolaires, accessible au personnel comme aux élèves et à leur famille.
L’admissibilité au vaccin Pfizer sera, parallèlement, étendue aux enfants nés en 2009, tout comme le font déjà les provinces de l’Alberta et de la Colombie britannique. À partir de ce mercredi, tous les enfants âgés de 12 ans avant la fin de l’année seront éligibles à leur première dose.
La province cible d’autres lieux stratégiques jugés à haut risque : les établissements postsecondaires, les maisons de retraite, les refuges pour femmes, les programmes de jour pour adultes ayant une déficience intellectuelle et les centres de traitement pour enfants ayant des besoins spéciaux.
Une troisième dose pour les plus fragiles
« Plus de 81 des Ontariens ont eu leur première dose de vaccin et on a besoin encore de 400 000 doses pour atteindre notre cible de 75% de personnes entièrement vaccinées », a déclaré le Dr Moore en conférence de presse, soulignant « une incroyable accomplissement » qui ne doit pas faire oublier la menace du variant Delta, rendant incertain la situation, notamment la réouverture de la province et le retour sécuritaire en classe.
« On doit renforcer l’immunisation », en conclut-il, « car plus de 90% des échantillons des nouveaux cas appartiennent à la famille du variant Delta et nous voyons le nombre d’hospitalisation augmenter. » Un constat qui l’a amené à mettre sur pause le plan de réouverture de la province et à ouvrir la voie à une troisième dose pour les plus vulnérables. « C’est ce qu’on a besoin de faire pour protéger les Ontariens », a-t-il affirmé.
« Aucune personne non vaccinée ne devrait être dans une salle de classe avec nos enfants » – Andréa Horwath
Favorable à un vaccin obligatoire chez les travailleurs de la santé comme ceux de l’éducation, la chef de l’opposition officielle a qualifié cette annonce de « demi-mesure ».
« Aucune personne non vaccinée ne devrait fournir des soins de santé à nos plus vulnérables. Aucune personne non vaccinée ne devrait être dans une salle de classe avec nos enfants », s’est emportée André Horwath. « C’est complètement incroyable que le premier ministre ne voit pas cela comme une priorité, surtout quand nous savons que le nombre de cas augmente et que la quatrième vague est à nos portes. »