L’Ontario se retire du marché du carbone
TORONTO – Sitôt en action, le gouvernement de Doug Ford retirera l’Ontario du marché du carbone. Une promesse de longue date pour le premier ministre désigné.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
« J’ai promis aux Ontariennes et aux Ontariens de prendre des mesures immédiates pour éliminer la taxe sur le carbone et le système de plafonnement et d’échange des droits d’émission de GES, et de réduire le coût de l’essence », a fait part M. Ford par voie de communiqué, vendredi matin. « Aujourd’hui, je tiens à le confirmer : notre première mesure pour réduire les impôts en Ontario sera de nous débarrasser de cette taxe. »
En mars 2017, le gouvernement ontarien avait lancé sa première enchère pour les crédits du carbone permettant aux compagnies de la province qui polluent moins qu’une cible préétablie de vendre ou d’acheter de nouveaux droits d’émission.
Le gouvernement de Kathleen Wynne s’était ainsi joint au Québec et à la Californie pour assurer ce marché. Trois milliards de dollars auraient été depuis ainsi engrangés.
Doug Ford dit qu’il fournira « des règles claires pour assurer la dissolution ordonnée de ce programme ».
Durant sa campagne électorale, le chef du Parti progressiste-conservateur s’était non seulement opposé au marché du carbone, mais aussi à la taxe sur le carbone imposée par le première ministre du Canada, Justin Trudeau.
Cette taxe reste justement une pierre d’achoppement entre le nouveau gouvernement et son homologue fédéral. M. Ford entend communiquer au nouveau procureur général « des instructions précises afin qu’il utilise toutes les ressources à la disposition du gouvernement dans le but de contester l’autorité en vertu de laquelle le gouvernement fédéral impose arbitrairement une taxe sur le carbone aux familles ontariennes ».
Baisse du prix de l’essence
Le premier ministre désigné est sans surprise revenu sur la nécessité de la fin du marché du carbone pour assurer une baisse du prix de l’essence. M. Ford avait fait de cette diminution l’une de ses promesses phare de campagne.
« Éliminer la taxe sur le carbone et le système de plafonnement et d’échange des droits d’émission de GES, c’est la bonne chose à faire et c’est une mesure clé de notre plan visant à réduire le coût de l’essence à 10 cents le litre. »
L’assermentation du nouveau gouvernement est prévu le 29 juin.