Marie-France Lalonde dit adieu à la politique provinciale
ORLÉANS – L’ancienne ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Marie-France Lalonde sera la candidate pour le Parti libéral du Canada (PLC) dans Orléans, le 21 octobre. Elle a remporté, jeudi soir, une investiture contestée face à Khatera Akbari et Jean-Claude Dubuisson.
La députée provinciale d’Orléans a réussi son pari de se lancer dans l’arène fédérale. Le 21 octobre, elle tentera de conserver le siège libéral du député sortant, Andrew Leslie, qui avait annoncé le 1er mai dernier qu’il ne se représenterait pas aux prochaines élections.
« Je suis très excitée! C’est toujours difficile quand on se dispute entre nous, mais je suis fière de voir l’énergie aujourd’hui et tous les gens qui se sont mobilisés. Ce soir, c’est un vote de confiance envers notre leader, Justin Trudeau, et le mouvement libéral », a-t-elle commenté.
Mme Lalonde a remporté cette investiture face à la comptable agréée, femme d’affaires et également présidente de l’association fédérale libérale d’Orléans, Khatera Akbari, et face à l’avocat Jean-Claude Dubuisson.
En 2017, Mme Akbari avait déjà essayé de faire le saut en politique fédérale à l’investiture libérale dans Ottawa-Vanier, sans plus de succès puisqu’elle avait terminé deuxième sur huit candidats, derrière Mona Fortier.
Démission ce vendredi
Mme Lalonde quittera officiellement son poste de députée provinciale vendredi.
« Demain [vendredi], je vais officiellement donner ma démission pour devenir la candidate en titre », a-t-elle confirmé.
Élue lors des élections provinciales de 2014, Mme Lalonde avait progressivement franchi les étapes au sein du gouvernement de Kathleen Wynne pour devenir ministre des Services gouvernementaux et des Services aux consommateurs, en 2016, puis ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels, en 2017. L’élue franco-ontarienne avait également succédé à Madeleine Meilleur comme ministre déléguée aux Affaires francophones, en 2016.
Cette expérience, dit-elle, lui servira si elle est élue le 21 octobre, dit-elle.
« J’ai appris beaucoup au niveau provincial. C’est cinq ans de ma vie! À la porte, on me parle de la santé, du vieillissement de la population, des services à l’enfance… Toutes des choses sur lesquelles j’ai travaillé dans les dernières années. Je vais mettre cette expérience au profit du fédéral, même si j’ai encore des choses à apprendre. »
Son départ affaiblit encore un peu plus le Parti libéral de l’Ontario qui ne comptera plus que cinq députés, dont aucun élu franco-ontarien, à Queen’s Park.
« Quand j’ai pris cette décision en mai, je me suis excusée », dit Mme Lalonde. « Mais je pense qu’il y a d’excellentes personnes qui vont se positionner pour me remplacer et ce sera un honneur pour moi de les aider. »
Résultats contestés
Ils sont 2094 avoir exprimé leur vote lors de cette investiture, dont 28 ont été rejetés. Mais plusieurs membres du PLC sont sortis frustrés. Sans qu’il soit possible d’en connaître le nombre, certains n’ont tout simplement pas pu voter.
« Ma femme a pu voter, mais je n’ai pas pu. Nous avions fourni la même information! On m’a dit qu’il y avait un problème parce qu’ils n’avaient pas ma date de naissance dans le registre. J’avais mes cartes d’identité, ils pouvaient vérifier », témoigne Mohammad Raham.
Même chose pour Fakruz Zaman et Anwar Khan.
« Je suis très déçu. La démocratie n’a pas été respectée ce soir. Ce n’est pas correct. Il y a eu quelque chose pour empêcher certaines personnes de voter », estime le premier cité. M. Khan acquiesce : « J’avais dit à mon travail que je serais en retard parce que je voulais venir voter, mais je n’ai même pas pu. J’avais donné toute l’information nécessaire! »
Mme Akbari indique avoir déposé une réserve. Si elle ne veut pas polémiquer, elle trouve la situation difficile.
« Je suis déçue, pas parce qu’on n’a pas gagné, mais parce que plusieurs membres du parti n’ont pas eu la chance de pouvoir voter. Je sais qu’il y a beaucoup de monde qui a été frustré et déçu, ce soir. Je ne sais pas quel est le nombre, mais je sais que chaque minute, il y avait quelqu’un qui venait me parler. C’était difficile pour moi d’être ici. »
Se rassembler
La présidente de l’association libérale fédérale locale insiste toutefois qu’elle se rangera derrière Mme Lalonde.
« À la fin de la journée, on est tous libéraux. Je veux travailler pour notre chef et pour le Parti libéral, car je crois toujours en ces valeurs. »
Le député sortant d’Orléans, Andrew Leslie, a lancé le même message d’unité.
« Nous avons choisi une championne pour être sûrs qu’Orléans reste rouge. Marie-France Lalonde a l’expérience. Il est temps de se réunir ensemble comme une famille. »
Les libéraux en avance
Investie tardivement, Mme Lalonde va pouvoir donner un coup d’accélérateur à sa campagne électorale.
« Il y a trop de pancartes bleues dans la circonscription », a-t-elle lancé à ses partisans, avant de poursuivre devant la presse : « En politique, il n’y a rien de sûr, mais ce que j’ai ressenti aux portes tout l’été, c’est que je peux faire une différence. »
Même sans avoir de candidat jusqu’ici, le PLC semble partir avec une longueur d’avance dans Orléans. Selon le modèle statistique de projection électorale Qc125, les libéraux seraient en tête des intentions de vote devant le candidat du Parti conservateur du Canada (PCC) et transfuge libéral, David Bertschi.
Jacqueline Wiens, pour le Nouveau Parti démocratique, Michelle Petersen, pour le Parti vert du Canada et Roger Saint-Fleur, pour le Parti populaire du Canada, sont les trois autres candidats des principaux partis politiques fédéraux en lice pour le scrutin du 21 octobre.