Plus de 252 millions de dollars pour soutenir l’agroalimentaire

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OTTAWA – Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé un investissement de plus de 252 millions de dollars pour soutenir le secteur agroalimentaire, à travers trois dispositifs majeurs : un fonds d’urgence pour mieux les équiper, une initiative nationale de financement du bétail en réserve et un programme d’achat des aliments excédentaires.

Après une première aide de 50 000 $ débloquée à la mi-avril, le gouvernement fédéral a consenti à faire un geste supplémentaire en direction des agriculteurs, éleveurs et transformateurs de l’agroalimentaire, un secteur qui accumule les pertes financières liées au surplus de production qu’a engendré la pandémie, depuis deux mois.

Le plan d’aide de Justin Trudeau repose sur un investissement de plus de 252 millions de dollars, qui comprend un fonds d’urgence de 77,5 millions.

« Ça aidera les producteurs d’aliments à accéder à davantage d’équipements de protection individuelle, à s’adapter aux protocoles sanitaires et à automatiser ou à moderniser leurs installations, leurs processus et leurs opérations », a indiqué le premier ministre en conférence de presse, ce mardi.

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau a défendu son fonds d’urgence de 77,5 millions pour aider les producteurs à s’équiper. Capture écran ONFR+

Ottawa crée, par ailleurs, l’initiative nationale Agri-relance, dont le financement pourra atteindre 125 millions de dollars pour aider les producteurs de bovins et de porcs à gérer le bétail en réserve dans leurs fermes, en raison de la fermeture temporaire des usines de transformation des aliments.

Un programme d’achat des aliments excédentaires voit aussi le jour avec un fonds initial de 50 millions de dollars. Objectif : aider à redistribuer les aliments existants et invendus aux organisations alimentaires locales qui aident les plus vulnérables.

L’aide aux producteurs laitiers devant le Parlement

Le gouvernement fédéral projette enfin d’augmenter le plafond d’emprunt de la Commission canadienne du lait à hauteur de 200 millions de dollars. Mais pour concrétiser ce soutien, il faudra en passer par la case Parlement puisque le projet impose des changements législatifs.

Si le gouvernement minoritaire parvient à s’entendre avec l’opposition, cette aide attendue par les producteurs laitiers servira à soutenir leurs coûts liés à l’entreposage temporaire du fromage et du beurre pour éviter le gaspillage alimentaire.

Marie-Claude Bibeau, ministre fédérale de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. Capture écran ONFR+

Ottawa espère enfin trouver un terrain d’entente avec les provinces pour bonifier deux programmes existants : Agri-stabilité – pour faire passer les paiements provisoires de 50 % à 75 % – et Agri-protection – pour inclure la pénurie de main-d’œuvre comme risque admissible pour l’industrie horticole.

Les médecins hygiénistes régionaux critiqués par Ford

Le premier ministre ontarien a, pour sa part, pointé du doigt, lors de sa conférence de presse quotidienne, les médecins hygiénistes régionaux qui ne feraient pas tous leur travail correctement. Le nombre de tests culminant à 17 000 a chuté à 10 000 en deux jours.

« Je suis très déçu des résultats de certains médecins hygiénistes dans certaines régions, a critiqué Doug Ford. « Certains n’ont pas un bon rendement. Ces gens doivent être redevables. Je leur dit : redoublez vos efforts et faites les tests. Je vais les contacter pour savoir quelles sont leurs excuses. »

Le premier ministre Doug Ford a l’intention de demander des comptes aux médecins hygiénistes régionaux. Capture ONFR+

« Certains médecins hygiénistes n’ont pas un bon rendement – Doug Ford, premier ministre de l’Ontario

L’administrateur en chef de la Santé publique de l’Ontario, le Dr David Williams, a riposté un peu plus tard en journée, indiquant que le faible nombre de tests était lié à des causes diverses.

« Ce sont, dans certains cas, des problèmes de données. Il n’y a pas un système pour les saisir. Il faut s’attaquer à ce problème. (…) Mais ça peut aussi être lié à un manque d’équipement pour faire les tests. En revanche, s’ils ne font pas le travail, il faut qu’ils s’y mettent », a-t-il affirmé.

« On a un mandat de faire des rapports des tests que l’on fait », a pour sa part clarifié le Dr Paul Roumeliotis, médecin hygiéniste et chef du Bureau de santé publique de l’est de l’Ontario. « Certains bureaux de santé n’ont pas donné toutes les informations de manière quotidienne, car cela prend du temps. Les rapports ne sont pas soumis à chaque jour. »

Selon le premier ministre, la moitié des 34 médecins hygiénistes que comptent la province ne feraient pas assez de tests. Doug Ford a, au passage, loué le système plus centralisé de l’Alberta qui produirait de meilleurs résultats.

Un accès plus large à la santé mentale en Ontario

Obtenir du soutien en santé mentale devrait être plus simple pour des milliers d’Ontariens aux prises avec l’anxiété et la dépression. Le gouvernement a annoncé faciliter l’accès aux programmes de thérapie cognitivo-comportementale en ligne.

« En élargissant l’accès aux services de soutien en santé mentale, nous faisons savoir à tous ceux que la situation actuelle accable que nous sommes là pour les aider à faire face au stress, à l’isolement et à l’anxiété », a déclaré le premier ministre.

Cette annonce intervient à la suite du déblocage d’un fonds de 12 millions de dollars précédemment confirmé et appuyant les organismes de santé mentale dans l’embauche et la formation du personnel.

Les ministres Christine Elliott et Michael Tibollo ont détaillé les mesures de la province en matière de santé mentale. Capture écran ONFR+

Ce financement est aussi dirigé vers les travailleurs de la santé de première ligne aux prises avec l’épuisement professionnel ou un trouble de stress post-traumatique.

La province a également mis sur pied le Groupe d’intervention pour la santé mentale et la lutte contre les dépendances. Dirigé par le Centre d’excellence pour la santé mentale et la lutte contre les dépendances de Santé Ontario, il aura pour mission de réduire l’incidence de la pandémie sur l’accès aux services publics de santé mentale et de lutte contre les dépendances.

▶️ 387 cas et 61 décès de plus en Ontario
▶️ 18 310 cas au total ( 61 159 au Canada)
▶️ 1 361 décès en Ontario (3 915 au Canada)
▶️ 1 043 hospitalisés (223 en soins intensifs)
▶️ 352 714 tests en Ontario, dont 6 023 en attente de résultats