
Premier coup de patin pour l’équipe de hockey mineur francophone de Sudbury

SUDBURY – Le Grand Sudbury accueille la toute première équipe de hockey mineur entièrement en français pour les enfants de plus de 7 ans du Nord ontarien. ONFR s’est rendu à sa pratique, dimanche matin à l’aréna communautaire de Garson, pour recueillir les impressions des parents et des organisateurs.
Une fébrilité tangible régnait sur la glace et dans les gradins ce dimanche matin à l’aréna George Armstrong de Garson, entre l’excitation des enfants découvrant leur nouvelle équipe et l’enthousiasme des parents assistant à cette première rencontre.
« Tout l’été, mon fils était très excité de revenir sur la glace. Il voulait retrouver des amis et rencontrer d’autres jeunes de la communauté », raconte Mélanie Diotte, mère de trois garçons, dont l’un participe à cette première pratique.

Pour cette mère de trois jeunes enfants passionnés de la joute sur glace, l’arrivée de cette nouvelle association est un soulagement. « Comme famille francophone, on voulait soutenir le français et rester immergés dans la langue le plus possible. Quand on a vu l’affiche pour une équipe en français, on s’y est tout de suite intéressés. C’est exactement le type d’expérience qu’on voulait pour nos enfants », confie-t-elle, le chronomètre à la main.
Également installé sur les gradins, Jerry Giannopoulos, père d’un joueur, souligne l’importance symbolique du projet pour sa famille.
« Nous sommes ravis de faire partie de la toute première équipe de hockey en français de la ligue mineur de hockey de Sudbury, et peut-être même de la première en Ontario », confie-t-il enthousiaste.
« Bien que je parle anglais, mon fils a des racines francophones du côté de ma femme, et c’est une occasion très significative pour lui de représenter notre communauté francophone ici à Sudbury. Je crois vraiment que c’est le commencement de nombreuses générations d’équipes franco-ontariennes de hockey. »

Une certaine demande
Cette Association du sport jeunesse du Nord-Est de l’Ontario (ASJNEO) est un projet pilote d’un an autorisé par l’Association de hockey du Nord de l’Ontario (NOHA).
À Sudbury, le programme Dragons du Nord offre déjà une initiation au hockey en français pour les enfants de moins de 7 ans, mais il ne permet pas de poursuivre l’apprentissage du sport au-delà de cet âge.
Selon Dhiren Chohan, président du conseil d’administration, c’est pour répondre à ce besoin que l’association a été créée.

« On voulait offrir aux enfants de Sudbury une occasion de jouer et de socialiser en français sur la glace, explique-t-il. Il y avait clairement une demande, et ce programme comble une lacune pour les jeunes francophones qui voulaient poursuivre le hockey après les Dragons du Nord. »
Pour Martin Lajeunesse, secrétaire du conseil d’administration et parent d’un joueur, ce programme – qui n’en est encore qu’à ses débuts – est aussi une question d’accessibilité.
« Le hockey n’est pas financé par des fonds publics, ce sont les familles qui paient les frais d’inscription. Notre plus grande dépense, c’est la location des temps de glace. On veut garder les frais abordables, mais suffisants pour équilibrer le budget. »

« Il y a l’école, il y a la maison, mais là, c’est une occasion de faire du sport et de socialiser avec d’autres enfants francophones à l’extérieur », pense M. Lajeunesse qui précise que le lancement de l’organisme à quelques jours du 50e du drapeau franco-ontarien est un heureux hasard.
Des ajustements
La saison devrait se dérouler d’octobre à avril, avec des séances encadrées par quatre entraîneurs bénévoles.
Le programme s’adresse aux enfants de 7 à 12 ans qui savent déjà patiner et souhaitent poursuivre leur apprentissage dans un environnement francophone, mais il n’y a pas de limite d’âge stricte, précisent les organisateurs.
Pour l’instant, une vingtaine d’enfants sont inscrits, un chiffre qui devrait évoluer au fur et à mesure que le programme gagne en visibilité selon l’organisation.
Les fondateurs espèrent que ce premier programme sera suivi d’autres initiatives et servira de modèle pour d’autres communautés francophones de l’Ontario.

Même si certains commentaires sur les réseaux sociaux ont critiqué la nécessité d’une équipe exclusivement francophone, les organisateurs insistent sur le fait qu’il s’agit simplement d’offrir une option supplémentaire pour les familles.
« On comprend qu’il existe déjà d’autres associations sportives, mais nous voulions créer un espace où les enfants peuvent évoluer entièrement en français. C’est un complément, pas une alternative exclusive », justifie Dhiren Chohan.
Pour l’instant, il n’y a pas encore d’horaire et de lieu défini pour la saison, des discussions avec la Ville sont encore en cours.