Première rentrée pour plusieurs enseignants franco-ontariens

Crédit image: Sarah Anne Lalonde

[TÉMOIGNAGES]

Pour plusieurs jeunes élèves, la rentrée scolaire 2018 correspond à leurs premiers pas sur les bancs de l’école. Mais pour certains enseignants aussi, cette rentrée sonne comme une première, celle d’un premier poste ou de nouvelles responsabilités. #ONfr a rencontré quatre d’entre eux.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Anik Hunda Siatan, directrice adjointe (École publique Jeunesse Active, Sturgeon Falls)

Nouvelle fonction, nouvelle école, nouvelle ville et surtout retour au Canada… Cette rentrée 2018 est marquée par le changement dans la carrière d’Anik Hunda Siatan. Nouvelle directrice adjointe de l’École publique Jeunesse Active, à Sturgeon Falls, elle partagera ce nouveau mandat avec celui de soutien en numératie auprès des enseignants.

« C’est mieux ainsi, car ça me permet de garder un contact avec les enseignants et les élèves. Et pour mon retour au Canada, c’est une bonne transition », explique-t-elle à #ONfr.

Car la nouvelle directrice adjointe au sein du Conseil scolaire public du Nord-Est (CSPNE), originaire de Sudbury, revient d’un séjour de sept ans en Chine où elle officiait comme enseignante en chimie, mathématiques et anglais dans une école privée de l’Ontario, à Wuqing.

« Quand je suis partie, je commençais ma carrière et ai eu cette opportunité. Je pensais rester pour un semestre et finalement, je suis restée sept ans! »

Elle en a profité pour poursuivre ses études à distance afin de parfaire ses compétences en direction.

« L’éducation est une seconde carrière pour moi. J’ai d’abord travaillé comme ingénieure en génie chimique. Mais ma compagnie avait des difficultés et j’ai décidé de me tourner vers l’enseignement, car j’avais beaucoup aimé faire du mentorat pendant mes études à l’Université d’Ottawa. »

Mariée et mère d’un enfant de deux ans, Mme Siatan a décidé de revenir au Canada à cause de la pollution qui règne en Chine. À la veille de la rentrée, elle ne réalise pas encore ce qui l’attend.

« Je réaliserai quand les élèves et les enseignants seront là. Mais je me sens prête! On a fait une retraite des directions du conseil et une journée pédagogique avec les enseignants. Je me sens épaulée. J’ai hâte de trouver ma place au sein de cette équipe. C’est très excitant! »

Sarah Anne Lalonde, enseignante (École secondaire catholique Le Relais, Alexandria)

À peine diplômée, Sarah Anne Lalonde, 24 ans, vit un rêve. Il ne lui a pas fallu attendre longtemps pour décrocher un premier poste d’enseignante.

« La vie est belle! Devenir enseignante a toujours été mon rêve. Quand on était jeune, qu’on jouait à l’école, j’étais toujours l’enseignante. J’ai ça en moi! »

Nerveuse pendant l’été, une fois son emploi trouvé au sein du Conseil scolaire de district catholique de l’Est ontarien (CSDCEO), elle a fait plusieurs jours d’insomnie. Mais la veille du grand jour, le 28 août, elle était beaucoup plus calme.

« J’ai bien dormi », sourit-elle. « Et quand je suis arrivée en classe le premier jour, j’étais confiante. C’est comme si j’étais née pour être enseignante! Les suppléances et les contrats que j’ai faits pendant mes études m’ont aidée, mais j’ai aussi préparé ma rentrée pendant l’été en étudiant le curriculum et en rencontrant d’autres enseignants plus expérimentés dans mon réseau pour me guider. »

Enseignante en 9e et 10e année en anglais, français et histoire à l’École secondaire catholique Le Relais, elle a fait passer un premier message à ses élèves.

« La première chose que j’ai écrite à l’écran, c’est que je ne serai pas que leur enseignante. Je serai aussi leur guide, leur mentor, leur fan numéro un. Je serai là pour les appuyer! »

Dominique Houle, enseignante (École élémentaire publique Mauril-Bélanger, Ottawa)

L’année de Dominique Houle risque d’être chargée. Enseignante d’anglais à l’École élémentaire publique Mauril-Bélanger, elle enseignera également les Arts de la 1ère à la 6e année.

Mardi dernier, elle a abordé cette première rentrée comme enseignante avec un peu de nervosité, mais aussi le plaisir de retrouver les visages connus de certains élèves qu’elle avait croisés en faisant de la suppléance dans cette même école au printemps dernier.

« Ça fait plaisir de revoir des élèves et qu’ils me reconnaissent. On sent qu’on a un impact dans leur vie. La veille de la rentrée, j’étais un peu nerveuse, mais le jour même, c’est très vite allé et je n’ai pas eu le temps d’y penser. »

Outre ses cours, Mme Houle devra trouver le temps de compléter son diplôme. Pénurie d’enseignants oblige, elle a été recrutée par le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) alors qu’il lui reste encore deux cours en ligne à compléter à l’Université d’Ottawa.

Diplômée en criminologie, la jeune femme de 29 ans, originaire d’Ottawa, a décidé de se diriger vers la carrière d’enseignant après avoir fait de l’assistanat à l’université.

« J’ai beaucoup aimé ça et je me suis découvert un don pour l’enseignement. Si bien que quand j’ai terminé ma maîtrise en criminologie, je me suis remise en question. Beaucoup de personnes dans ma famille sont dans l’enseignement et comme je suis très attirée par les arts, je me suis dit que je pourrais les enseigner à l’école. »

Elle reconnaît toutefois que la différence est importante entre aider des élèves d’université et gérer une salle de classe.

« Avec les enfants, il faut gagner leur confiance. Mais ce qui est formidable avec eux, c’est leur grande curiosité et leur créativité. »

Ravi Ramdhony, directeur (Collège Français, Toronto)

De directeur adjoint à directeur principal, il n’y avait qu’un pas à franchir. Et cette année, Ravi Ramdhony l’a franchi au Collège Français, à Toronto. Enseignant pendant neuf ans, il était le directeur adjoint de cette institution depuis deux ans.

« Pendant mes années d’enseignement, j’ai eu plusieurs dossiers à gérer en numératie, littératie, sur les tests de l’OQRE [Office de la qualité et de la responsabilité en éducation]. Le saut vers un poste de direction s’est donc fait naturellement. Ce qui me plaît là-dedans, c’est qu’on voit immédiatement l’impact des décisions qu’on prend et qu’on ne sait jamais à quoi ressemblera une journée. Il faut agir vite! On est au milieu du ministère, des enseignants, des élèves et des parents… Mais quand on parvient à rendre tout le monde heureux, c’est très valorisant. »

Avoir une expérience en salle de classe aide, poursuit M. Ramdhony.

« Il ne faut jamais oublier ce que c’est d’être enseignant, les défis, les responsabilités, les tâches… Des fois, ça me manque, car la direction, ça peut aussi être un peu ingrat et parce qu’on a moins de contacts directs avec les élèves. »

Pour cette première année à titre de directeur au sein du Conseil scolaire Viamonde, celui qui est originaire de l’Île Maurice et qui a fait ses études en Alberta, avant de rejoindre l’Ontario pour faire valoir son bilinguisme, se donne pour objectif d’harmoniser le système d’évaluation pour tous les enseignants et de poursuivre la mise en place du programme d’enseignement intermédiaire, un programme international de la 7e à la 10e année.

« J’ai hâte à la rentrée [le Collège Français fait sa rentrée le 4 septembre], de retrouver les enseignants, le personnel et les élèves et d’accueillir et d’accompagner les nouveaux! »