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Crédit image: Stéphane Bédard

OTTAWA — La ministre Pascale St-Onge a révélé jeudi son projet de transformation de Radio-Canada/CBC : la fin des revenus publicitaires, une augmentation de son financement et une plus grande séparation entre les deux secteurs de l’entité sont au menu de sa proposition pour la société d’État.

La ministre de Patrimoine canadien a annoncé les changements qu’elle aimerait effectuer à Loi sur la radiodiffusion pour ainsi y modifier le mandat de Radio-Canada/CBC.

« Même si c’est déjà clair dans la loi que les services français et anglais sont indépendants », la ministre veut « quand même, s’assurer de renforcer » la distinction entre les deux entités. Pour ce faire, elle propose la création d’un comité francophone et d’un anglophone, au lieu d’un seul actuellement, pour notamment revoir de quelle façon la société d’État remplit son mandat auprès des communautés linguistiques en milieu minoritaire », a-t-elle indiqué lors d’une conférence de presse à Ottawa, jeudi matin.

« Il faut que ça soit deux comités distincts si on veut être sérieux pour s’assurer que la programmation de langue française demeure indépendante de celle de langue anglaise », a affirmé celle qui a aussi annoncé qu’elle ne serait pas candidate à la prochaine élection, car elle est devenue maman récemment.

Pascale St-Onge
La ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, est chargée de revoir le mandat de Radio-Canada. Photo : Stéphane Bédard

Parmi les autres propositions : empêcher le radiodiffuseur de présenter de la publicité pendant ses émissions de nouvelles, d’information et d’affaires publiques en plus de lui interdire d’offrir des abonnements payants. Elle préconise aussi que les prochains présidents soient sélectionnés par le Conseil d’administration du télédiffuseur public plutôt que par le gouvernement pour « éviter la perception que la présidente serait redevable à un gouvernement ».

Pascale St-Onge propose aussi d’augmenter le financement, arguant que le Canada devrait se rapprocher d’un financement par habitant des autres pays du G7 ayant un diffuseur public, la moyenne étant de 62,20 $ par habitant. Ottawa finance Radio-Canada/CBC à la hauteur de 1,4 milliard par année, soit 33,66 $ par habitant en moyenne.

Toutes ces modifications sont toutefois vouées à mourir au feuilleton, car tout indique que le gouvernement sera renversé à la première occasion. Le Parlement est actuellement prorogé et doit revenir le 24 mars, mais des élections fédérales pourraient être déclenchées dans les jours suivant l’élection du nouveau chef libéral, le 9 mars.

Si elle se dit consciente de cette réalité, Pascale St-Onge s’attend à ce que le prochain chef libéral modifie la Loi sur la radiodiffusion. Son plan de modernisation de Radio-Canada/CBC était prêt depuis quelques temps, mais n’a pas pu être déposé au Parlement à l’automne dernier en raison du dysfonctionnement à la Chambre des communes, a-t-elle expliqué.

En conférence de presse jeudi, le chef conservateur Pierre Poilievre, qui promet de fermer la CBC, mais de maintenir Radio-Canada, a souligné qu’on « gaspillait de l’argent sur beaucoup de choses (au Canada), CBC par exemple, que presque personne ne regarde la télévision de CBC ».