Réouverture de toutes les écoles ontariennes le 16 février
TORONTO – Dans un contexte d’accalmie épidémique, le gouvernement donne son feu vert à un retour en classe dans les écoles du Sud de la province encore fermées, dès lundi prochain. La mesure comprend les régions de Windsor-Essex et Hamilton, toujours en palier gris-confinement, mais exclut Toronto, Peel et York qui ne rouvriront qu’une semaine plus tard, le 16 février.
« L’Ontario est prêt à rouvrir ses écoles », a lancé en conférence de presse le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce. « On a prouvé aux parents qu’on pouvait revenir et qu’on pouvait le faire en toute sécurité. »
À l’appui de son propos : une courbe des cas revenue aux environs du millier de contaminations quotidiennes, un dégonflement des hospitalisations et un approvisionnement des écoles en tests rapides. « Mais si ça change et que la courbe va dans la mauvaise direction, on n’hésitera pas à revenir en arrière », a-t-il prévenu, se fondant sur les recommandations des experts en santé publique.
Après une réouverture graduelle, d’abord dans le Nord, puis dans certaines régions du Sud et, la semaine dernière, à Ottawa, dans l’Est et une partie du Sud-Ouest, c’est donc au tour des régions de Brant, Chatham-Kent, Durham, Haldimand-Norfolk, Halton, Hamilton, Huron Perth, Lambton, Niagara, Simcoe-Muskoka, Waterloo, Wellington-Dufferin-Guelph et Windsor-Essex County de rouvrir leurs établissements scolaires élémentaires et secondaires, dès le 8 février. Toronto, Peel et York emboîteront le pas de ces 13 régions le 16 février.
Le port du masque sera obligatoire dès la 1ère année, y compris en extérieur lorsque le respect de la distance physique n’est pas possible.
Cette annonce intervient après le déblocage, la semaine dernière, de 381 millions de dollars provenant du gouvernement fédéral dans le cadre du Fonds pour une rentrée scolaire sécuritaire, principalement pour améliorer les systèmes de ventilation et approvisionner les conseils scolaires en équipement de protection individuelle.
Un peu plus tôt, par la voix de sa porte-parole en éducation, Marit Stiles, le NPD a critiqué une réouverture des écoles sans investissement et sans mesures de sécurité suffisantes : « On a besoin de classes plus petites pour respecter les distances, d’autobus remplis à moitié, de congés payés pour que les parents puissent rester à la maison quand leurs enfants sont malades et de meilleures ventilations dans les salles », a martelé la députée néodémocrate de Davenport.
Des parents plutôt favorables, voire impatients
« C’est une très bonne nouvelle », réagit Thomas Châtaignier, papa d’une petite fille scolarisée à Hamilton. « J’aurais même aimé que ça arrive plus tôt car jongler entre travail et école à la maison était très difficile », confie-t-il, sans crainte par rapport à la transmission communautaire.
« Les supermarchés sont ouverts. Le risque n’est pas plus grand à l’école. Avec les gestes barrières et maintenant les tests rapides, je suis encore moins inquiet », ajoute-t-il, attaché à la socialisation et au bien-être psychologique de son enfant. Selon lui, les tests de masse seront une méthode efficace pour endiguer l’épidémie.
Ralentissement de la transmission… et de la vaccination
À ce jour, le gouvernement de l’Ontario a débloqué près de 1,3 milliard de dollars en ressources pour soutenir la réouverture des écoles, dont 381 millions de dollars en soutien initial provenant du gouvernement fédéral.
L’Ontario a recensé, ce mercredi, 1 172 nouveaux cas de COVID-19 et 67 décès, dépassant la barre des 6 300 morts depuis le début de la pandémie. Les régions de Toronto et Peel concentrent plus de la moitié des infections.
La moyenne des cas quotidiens suit une tendance baissière depuis le 11 janvier, de même que le nombre d’éclosions en foyers de soins de longue durée et le taux d’hospitalisation. Sur les 1 066 Ontariens hospitalisés, 336 ont été pris en charge par une unité de soins intensifs.
Sur le front de la vaccination, plus de 3 700 vaccins ont été administrés aujourd’hui, portant le total à près 350 000 doses injectées. La province pâtit toujours du manque de doses en provenance du fédéral.
Selon le Dr Williams, médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, le maintien des écoles ouvertes et sécuritaires dépendra en grande partie du comportement des Ontariens : « Nos efforts collectifs dans le le respect des mesures de santé publique, en plus des mesures de sécurité renforcées dans les écoles, aideront à garder les communautés saines et les élèves à apprendre aux côtés de leurs camarades de classe. »