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Retrait des radars photo des zones scolaires : les conseils francophones s’alarment

L'un des radars photo installés à Toronto. Photo : La Presse canadienne/Sammy Kogan

C’est au tour des conseils francophones de s’inquiéter du retrait des radars photo dans les zones scolaires annoncé par Doug Ford. Dans une déclaration commune, l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO), l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) et leurs pendants anglophones demandent au premier ministre Ford de revenir sur sa position.

« Nous exprimons notre profonde inquiétude face à la proposition de la province d’éliminer les radars photo dans les zones de sécurité scolaires », ont déclaré l’ACÉPO, AFOCSC et leurs équivalents anglophones le Ontario Public School Boards’ Association (OPSBA) et l’Ontario Catholic School Trustees’ Association (OCSTA).

Le 25 septembre dernier, le premier ministre a annoncé qu’il comptait soumettre un projet de loi pour éliminer les radars photo, destinés à dissuader les conducteurs de commettre des excès de vitesse, celui-ci les qualifiant de cash grab, de machines à sous à d’autres termes.

« Ces dispositifs se sont révélés être l’un des outils les plus efficaces pour assurer la sécurité des enfants et des familles près des écoles. Des recherches menées par l’Hôpital SickKids et l’Université métropolitaine de Toronto ont démontré qu’ils ont permis de réduire la vitesse dans les zones de sécurité scolaires de près de 45 % », ont argumenté via communiqué les représentants des conseils scolaires.

« Les spécialistes en pédiatrie sont clairs : la vitesse est le facteur le plus déterminant dans la survie d’un enfant lors d’une collision. »

Ceux-ci disent partager les préoccupations exprimées par les conseils municipaux, les leaders communautaires, les experts en santé publique et les services de police concernant la perte possible de cet outil de sécurité essentiel. 

« Nous demandons au gouvernement provincial d’améliorer et de renforcer l’utilisation des radars photo, et non de l’éliminer. Nous exhortons la province à collaborer avec ceux qui connaissent le mieux leurs communautés, les municipalités locales, les conseils scolaires locaux, les services de police locaux et la santé publique locale. »

« La réponse est non », dit Ford

« À un moment où les gouvernements à tous les paliers devraient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour réduire les coûts et rendre la vie plus abordable, trop de municipalités utilisent les radars photo comme moyen de s’enrichir », s’était exprimé le premier ministre Doug Ford le jour de l’annonce de la mesure.

Le communiqué mentionnant que depuis 2019, plus de 700 radars photo municipaux ont été installés dans 40 municipalités de l’Ontario.

Le bureau du premier ministre a diffusé une réponse de Doug Ford à deux des maires qui lui ont demandé de reconsidérer sa décision, soit une vingtaine : « La réponse est non. Notre gouvernement bannit ce moyen d’enrichissement municipal une bonne fois pour toutes. »

Celui-ci a avancé que des mesures de sécurité alternatives seraient utilisées comme des carrefours giratoires, des dos d’âne, une meilleure signalisation et d’autres mesures de modération de la circulation dans les zones scolaires.

« Les radars photo ne sont pas une question de revenus, mais de sécurité. Ils sauvent des vies, et nous devons les améliorer, pas les abolir », a lui tranché le président de l’ACÉPO Denis Labelle.

« Dans nos communautés, la sécurité des élèves est une priorité absolue. Le gouvernement doit travailler avec nous pour renforcer ces outils, pas les éliminer », a ajouté Robert Demers, le président de l’AFOCSC.

La porte-parole du NPD pour le Solliciteur général et députée de St. Catharines, Jennie Stevens, a dénoncé la décision du premier ministre de retirer « une mesure de sécurité routière qui sauve des vies ».

En parallèle, le média Global News a révélé plus tôt cette semaine que des véhicules immatriculés au nom des ministres du gouvernement Ford ont reçu 23 contraventions pour excès de vitesse au cours des trois dernières années.