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Santé en français : l’Ontario se dote d’un nouveau centre de planification 

L’Hôpital Montfort est l'un des partenaires du nouveau centre de planification. Archives ONFR

Un nouveau Centre de planification des services de santé en français verra le jour en Ontario dès le 1er septembre 2025. Né d’un partenariat entre la province, l’Hôpital Montfort et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, ce centre vise à centraliser et moderniser la planification des soins en français.

L’annonce a été faite ce jeudi par le ministère de la Santé de l’Ontario. Ce centre établi à Ottawa aura le mandat de moderniser et d’améliorer les services et les résultats en santé pour les francophones de la province.

Il sera chargé de la planification, des politiques, des programmes, du financement et de la gestion des ressources. 

Il remplacera ainsi les six entités existantes de planification des services de santé en français, ce qui permettra « de minimiser les dédoublements et de réduire les fardeaux administratifs », explique Santé Ontario.

En effet, en Ontario, il existe déjà 6 entités de planification régionale des services en français (Nord, Sud, Est, Sud‑Ouest, Centre,…). L’idée est de passer d’un modèle régional fragmenté à un centre plus intégré.

Le modèle des entités remonte à une réforme datant de 2006, basée sur les Réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS). Alors que ces réseaux ont changé, voire disparu, le modèle n’a pas évolué depuis. « L’objectif de ce nouveau centre est d’évoluer vers une planification centralisée par Santé Ontario, tout en assurant une voix forte aux francophones », explique une source bien informée au sein de la province. Selon elle, les employés des précédentes entités seront transférés vers le nouveau centre, aussi il ne sera pas question de coupes budgétaires, assure-t-on.

Dans ce sens, un investissement annuel de 3,85 millions de dollars pour la planification des services de santé en français sera maintenu durant la mise en œuvre du centre.

« On espère même que certaines efficacités permettront de réallouer des ressources ailleurs », confie la même source. 

Pour ce qui est de la gouvernance de ce nouveau centre, les conseils d’administration (CA) des anciennes entités, formés de membres de la communauté, seront dissous, mais un conseil d’administration transitoire sera mis en place pour un délai maximum d’un an. 

Il comprendra notamment Lise Bourgeois, ancienne PDG de La Cité, Florence Ngenzebuhoro, ancienne PDG du Centre francophone du Grand Toronto, et Angèle Brunelle, directrice générale de l’Accueil francophone de Thunder Bay. Il y aura aussi des représentants de l’Hôpital Montfort et de l’AFO.

Dans l’absolu, un CA permanent de 11 membres sera instauré. Il sera composé de deux membres issus de l’hôpital Montfort, deux de l’AFO, cinq membres communautaires et deux nommés par le gouvernement. L’objectif est d’avoir une gouvernance solide, enracinée dans la francophonie, explique-t-on.

« Conçu par et pour les francophones, ce centre contribuera à répondre à leurs besoins en matière de soins pour les années à venir », a affirmé Sylvia Jones, vice-première ministre et ministre de la Santé, soulignant que cette initiative devrait bénéficier à plus de 650 000 francophones et 1,5 million de personnes bilingues vivant en Ontario.

Pour Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones, « ce nouveau centre pose les bases d’un meilleur accès aux soins de santé en français pour les générations futures ».

Fabien Hébert, président de l’AFO, a de son côté salué « l’engagement proactif de la province et l’opportunité de co-construire un modèle novateur ». 

« Cette annonce confirme la volonté du gouvernement d’assurer la prestation de services de santé de haute qualité en français à travers l’Ontario », a-t-il souligné. 

Pour sa part, Marie-Josée Martel, présidente du conseil d’administration de Montfort, s’est félicitée de « cette nouvelle initiative, qui s’inscrit dans notre mandat provincial à titre d’hôpital universitaire francophone de l’Ontario ». 

« C’est une journée historique qui marque le renforcement des responsabilités provinciales des partenaires de la santé en matière de services de santé en français », a-t-elle relevé.

Il existe 27 régions désignées en Ontario où les services gouvernementaux doivent être offerts en français et où vit 80 % de la population francophone de la province.

Aussi, afin d’améliorer l’accès au soin des francophones, la province envisage de renforcer dans les prochains mois le Conseil consultatif des services de santé en français.