
TFO, pour tous les Franco-Canadiens

SUDBURY – TFO a profité de la présence de nombreux Franco-Ontariens à Sudbury mercredi soir pour lancer sa saison 2025-2026, à la veille du Jour des Franco-Ontariens et du 50e anniversaire du drapeau. C’est à la Place des arts du Grand Sudbury que s’est déroulée la soirée animée par deux vedettes de la chaîne cette saison : Evelyne Roy-Molgat et Barbada.
TFO. C’est pour moi. Pour toi. Pour nous! C’est le nouveau slogan adopté par le diffuseur public franco-ontarien, qui souhaite rassembler les jeunes et leurs adultes autour de contenus éducatifs et divertissants.
La programmation a été pensée en fonction de quatre grands axes : le contenu ludo-éducatif, la jeunesse en action, le contenu qui nous parle et nous rassemble et le 50e anniversaire du drapeau franco-ontarien.
Pour souligner cette nouvelle saison, plusieurs dignitaires ont fait le déplacement comme la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney, la sous-ministre aux affaires francophones, Roda Muse, ou encore la lieutenante-gouverneure franco-ontarienne Edith Dumont.
Dans son allocution, la ministre Mulroney a d’ailleurs salué la mission de du radiodiffuseur public : « Vous êtes une fabrique culturelle incomparable, un écrain de créativité indispensable. Ensemble, nous faisons rayonner le français, nous facilitons l’apprentissage et nous bâtissons un avenir francophone, audacieux, inclusif et durable. »
Plusieurs panels de discussions ont ponctué la soirée, mettant en lumière les coulisses des émissions et le rôle des acteurs clés qui les ont propulsé.
Une vingtaine de productions originales
Les jeunes de cinq ans et moins pourront continuer de bouger avec la troisième saison de Mini-Yoga (la moitié des épisodes sont déjà en ligne) et de s’éduquer sur des thèmes importants du quotidien avec la deuxième saison de Camp Kazoo (hiver 2026), deux productions originales internes de TFO.
La deuxième saison de Féeli Tout continuera de transmettre l’amour de la lecture, dès le 1er octobre. Celle des Jeux de la Fontaine fera cette fois découvrir les sports olympiques d’hiver, toujours avec les drolatiques animaux-athlètes.
Pour sa part, la série coproduite par la boîte franco-manitobaine Zoot Pictures Les copains, qui suit les aventures d’une jeune autochtone, verra ses saisons deux (déjà en ligne) et trois (au printemps) être déployées cette année.
Un autre camp s’ajoute à TFO en 2025. Produit par la boîte Prestigo, Camp penses-tu? souhaite développer la pensée critique des enfants et leur donner leurs premiers outils d’accès à la philosophie. La série se présente un peu comme la petite sœur de PhiloPhilo, qui visait les préadolescents et dont les quatre saisons sont disponibles sur le site de TFO.
Cette fois, la série s’adresse officiellement aux 6-8 ans, mais risque de rejoindre un public un peu plus jeune. Camp penses-tu? alterne entre des scènes de fiction, où des enfants dans un camp de vacances vont vivre différentes situations les amenant à se questionner sur différents thèmes du quotidien, et des scènes où des jeunes franco-ontariens jouent et discutent sur les mêmes thèmes.
Ces derniers sont accompagnés par l’animateur et humoriste Jonathan Dion, qui joue un peu le rôle de moniteur de camp de jour, faisant écho à Papaye (Florence Lacombe-Soucy) et Spag (Clifford Leduc-Vaillancourt).

Les préadolescents peuvent découvrir dès maintenant des séries destinées à les inspirer. Rebelles dresse le portrait de sept femmes canadiennes audacieuses. Le premier épisode, déjà en ligne, raconte l’histoire des sœurs Béatrice et Diane Desloges, qui ont mené la bataille des épingles à chapeaux en 1916.
Les séries documentaires Startup (déjà en ligne) et Champions (hiver 2026) mettent respectivement en valeur de jeunes entrepreneurs et de jeunes champions sportifs issus de la francophonie canadienne.
« Les ados se voient dans l’écran, ils se reconnaissent dans les histoires et réalisent que ce sont des francophones comme eux. On a choisi des jeunes de milieux très différents – familles haïtiennes, iraniennes, franco-ontariennes, franco-manitobaines – et ça montre que tu n’as pas besoin d’un français parfait pour faire partie de cette diversité », a confié la réalisatrice de Champions, Mylène Simard.
En fiction, Bana Konesans aborde les thèmes du patrimoine afrodescendant et de la transmission intergénérationnelle grâce à l’histoire de Sarah-Akéli et Max, qui découvrent une cave magique dans le sous-sol de leur grand-mère.
YAO, l’artiste franco-ontarien d’Ottawa, a présenté la série – dont il est à l’origine – qu’il espère pouvoir permettre non seulement aux jeunes issus de l’immigration africaine de mieux comprendre leur héritage, mais aussi aux autres de disposer d’outils pour en parler de manière constructive et inclusive.
« Le dernier recensement montre que les sept principaux pays d’immigration francophone en Ontario sont en Afrique. Nos communautés changent à vue d’œil : ce sont nos collègues, nos professeurs, les élèves dans nos classes. Comprendre leur histoire, c’est essentiel pour mieux les accueillir », a-t-il lancé suivi d’applaudissements de l’assistance.
TFO, aussi pour les adolescents et les adultes
Les plus grands ont aussi droit à des séries documentaires originales, notamment avec la troisième saison de La faune connectée.
En nouveauté, la production interne de TFO L’histoire sans faim mélange la fiction, l’animation 2D et le documentaire pour faire découvrir « l’histoire dramatique de nos aliments. »
Dans Drag d’la tête aux pieds, Barbada et Sami Landry parcourent le Canada pour aller à la rencontre d’artistes de la drag. Barbada a profité de l’événement pour proposer une prestation de drag sur des musiques d’artistes franco-ontariennes.
Après son numéro, celle-ci a demandé au public s’il s’agissait de leur premier spectacle de drag, ce à quoi un bon nombre ont répondu par l’affirmative.
« C’est beaucoup mieux normalement, je vous rassure », a-t-elle rétorqué en plaisantant.

Dans Les apprentis, l’humoriste et animatrice Evelyne Roy-Molgat visite le plus grand concours de métiers spécialisés au Canada. En fiction, TFO ferme la boucle de Gang de hockey avec la troisième et ultime saison, disponible à l’hiver 2026.
Également disponible dès l’hiver, les capsules Ma vie avec l’IA « vulgarisent les impacts de l’intelligence artificielle sur l’information qu’on consomme. »
Pour les adultes, le long-métrage documentaire 1001 couronnes pour ma tête présente « l’histoire et de la culture africaine à travers le prisme de ses coiffures ».
L’idée du projet est née d’une expérience personnelle de la réalisatrice Habibata Ouarme : en cherchant des coiffures adaptées à ses cheveux naturels, elle découvre que certaines tresses ou chignons portaient autrefois une signification précise – statut social, situation matrimoniale, appartenance culturelle.
« Je me suis demandé pourquoi je n’avais jamais appris ça et j’ai voulu le partager au grand public », a-t-elle expliqué, voyant dans le documentaire une façon de célébrer la culture et la différence. Il sera en ligne le 27 octobre.
Le long-métrage franco-ontarien Et maintenant? raconte l’histoire de Vincent, un chansonnier qui reçoit un diagnostic de cancer de la langue. Le scénariste et réalisateur qui s’est présenté comme un franco-canadien, Jocelyn Forgues, a confié s’être inspiré de sa propre expérience : il a lui-même été diagnostiqué d’un cancer agressif il y a une douzaine d’années, dont il est depuis en rémission.
« J’ai écrit le film que moi j’aurais eu besoin de voir pour traverser cette épreuve. Si cette histoire peut aider quelqu’un d’autre, alors elle aura rempli sa mission », a-t-il lancé devant un public visiblement ému. Cette production d’ATO Média sera en primeur sur TFO en mars 2026.
Les 50 ans du drapeau franco-ontarien
Les enfants d’aujourd’hui ont accès aux cultures de partout à travers le monde, souvent dominées sur les grandes plateformes par les Américains et les Français. TFO veut stimuler le sentiment d’appartenance franco-ontarienne chez les jeunes vivant dans la province.
Le public a aussi pu découvrir la nouvelle chanson Lève ton drapeau écrite par Josée LeBlanc (Mini TFO) et composée par Rémy Perrin. Le vidéoclip a été tourné à Sudbury, avec la participation de plus de 180 enfants.
Le touchant documentaire Raconte-moi joue la corde de l’émotion, alors qu’il laisse la parole aux enfants franco-ontariens. Les participants, âgés de cinq à 11 ans, racontent ce qu’ils connaissent et comprennent de l’emblème franco-ontarien. Ils rencontrent la chroniqueuse sudburoise Isabelle Bourgeault-Tassé, fille d’Yves Tassé, l’un des co-créateurs du drapeau vert et blanc.
Celle-ci a rappelé, mercredi soir, que si les enfants connaissaient peu l’histoire du drapeau au départ, ils ont démontré une capacité étonnante à s’y attacher et à l’interpréter à leur manière.
« Les enfants avaient une innocence dans leurs questions que j’ai trouvée charmante et brillante. Quand l’un d’eux a demandé »qui a inventé les Franco-Ontariens », je me suis dit que c’était la meilleure question. Des historiens se la posent encore aujourd’hui », a-t-elle témoigné devant un public conquis.

L’animateur Stef Paquette s’occupe de raconter l’histoire du drapeau dans des mots que les jeunes téléspectateurs vont comprendre, et qui vont tout de même apprendre quelques informations aux parents. D’ailleurs, ces derniers non plus n’étaient pas nés en 1975, comme le fait remarquer l’un des jeunes participants.
Le documentaire de 22 minutes est ponctué de salutations provenant des écoles de partout en Ontario et de personnalités publiques franco-ontariennes : d’Improtéine à Luce Dufault, en passant par LeFLOFRANCO, Jean Marc Dalpé, Rachelle Élie, Katherine Levac, Céleste Lévis, Patrick Groulx, Chéli Sauvé-Castonguay et plusieurs autres.