Thomas Mulcair veut augmenter les droits des minorités linguistiques
TORONTO – Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, affirme qu’il travaillera à augmenter les droits des minorités linguistiques du pays s’il est élu premier ministre en octobre prochain. Il a déjà fait ses preuves en cette matière, dit-il, et invite donc les électeurs à juger ses réalisations passée.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg
« Ça fait partie de ma feuille de route. J’étais responsable de la révision de la traduction des lois au Manitoba. J’ai aussi combattu pour les droits linguistiques en Ontario quand j’étais directeur des affaires juridique d’Alliance Québec », a d’abord soutenu le chef du NPD lorsque questionné par #ONfr sur ses propositions à l’intention des francophones hors-Québec. Il participait, lundi 24 août, à un rassemblement partisan à Toronto.
Rappelons qu’Alliance Québec était un groupe formé dans les années 80 qui visait à défendre les droits des anglophones du Québec. Thomas Mulcair a été son directeur des affaires juridiques entre 1983 et 1985. En défendant les minorités anglophones du Québec, l’organisation a aussi permis aux francophones hors-Québec de faire des gains, a-t-il indiqué lundi.
« On a pris fait et cause pour les Franco-Ontariens et on a élargi la définition de l’article 23 de la Charte (Charte canadienne des droits et libertés) pour reconnaître les commissions scolaires et pas juste les écoles. C’est la même vision que je vais toujours avoir », a-t-il soutenu.
Le chef du NPD a poursuivi sur sa lancée en affirmant que le gouvernement canadien a un rôle crucial à jouer dans la protection des minorités linguistiques. « Je vais toujours essayer d’augmenter les droits des minorités linguistiques. Dans un pays où on se vante d’avoir deux langues officielles, il faut protéger les deux », a-t-il indiqué, sans préciser davantage les mesures que son parti mettrait de l’avant en cette matière. L’entourage du chef néo-démocrate a confirmé à #ONfr que des annonces seront faites sur ce sujet plus tard dans la campagne.
« le champion des langues officielles »
Justin Trudeau et Stephen Harper ne sont pas en mesure de défendre les francophones hors-Québec, selon la député néo-démocrate Peggy Nash (Parkdale—High Park).
Celle qui a étudié en littérature française à l’Université de Toronto affirme que son chef va accroître les droits des minorités linguistiques du pays. « Les Canadiens et les Canadiennes vont trouver un champion des langues officielles en la personne de Thomas Mulcair », a-t-elle affirmé en français à #ONfr.
Elle dit comprendre les frustrations des francophones qui n’ont pas assez de services dans leur langue un peu partout au Canada. Elle les invite à ne pas se laisser faire et à agir. « Il faut être toujours vigilent et faire des plaintes si on est pas servi dans notre langue lorsqu’on utilise les services nationaux. Il y a des lois sur les langues officielles notamment en ce qui touche Air Canada », a-t-elle soutenu.
Si le poids des francophones diminue dans certains secteurs de l’Ontario et du Canada, il demeure primordial de défendre la francophonie canadienne, selon elle. « C’est une culture et une langue très importante sur laquelle notre pays est basée. Il faut protéger cette histoire et protéger les droits des citoyens d’avoir les services dans les deux langues officielles », a-t-elle dit.
Les stratèges du NPD affirment que le parti a un « fort bilan » en matière de bilinguisme. #ONfr a voulu connaître les réalisations de la formation politique au cours des dernières années.
Le parti a répondu qu’il s’était battu pour que le centre de sauvetage de la garde-côte de Québec demeure ouvert (il offrait des services aux pêcheurs et plaisanciers francophones en détresse), pour la protection de Radio-Canada et l’embauche d’agents du Parlement bilingues. « C’est sans parler d’Yvon Godin qui a déposé, par trois fois, un projet de loi pour rendre obligatoire la compréhension des deux langues officielles pour toute nouvelle nomination de magistrats au plus haut tribunal du pays », a indiqué par courriel Marie-Christine Fiset, porte-parole du NPD.