Un départ après quatre années « mouvementées » pour Rémi Sabourin

Rémi Sabourin s'adresse à l'Assemblée annuelle de l'AEFO. Crédit image: Rozenn Nicolle

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Rémi Sabourin est le président sortant de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) et était en poste depuis 2016.

LE CONTEXTE :

Le mandat de Rémi Sabourin à la tête de l’AEFO prend fin lundi. Il sera remplacé par Anne Vinet-Roy, l’ancienne présidente de l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF), pour un mandat de deux ans.

L’ENJEU :

M. Sabourin quitte après quatre années mouvementées et marquées par le premier mouvement de grève de l’histoire récente de l’AEFO, des coupures en éducation de la part du gouvernement Ford et le retour à l’école durant une pandémie mondiale. Il faut aussi ajouter la ratification de deux ententes de principes avec deux gouvernements différents.

« Quel bilan faites-vous de vos quatre dernières années à l’AEFO?

Plusieurs émotions aujourd’hui après quatre ans à la présidence, mais aussi 16 ans au conseil d’administration de l’AEFO. C’est émotionnel, mais quand je fais le bilan, tellement de choses se sont passées dans les quatre dernières années. J’ai eu la chance de participer activement au sein du syndicat à deux négociations. C’était aussi la première fois dans l’histoire récente de l’AEFO qu’on avait un mandat de grève générale. 

Y a-t-il un moment en particulier que vous retenez de vos deux mandats?

Oui. La première journée où les membres sont sortis en grève en masse sera la journée la plus importante de mon mandat et de l’histoire récente de l’AEFO, car c’est la journée où les membres ont vraiment pris contrôle de leur syndicat… Cette journée-là, ce sont les membres qui sont sortis et qui ont parlé haut et fort pour protéger leurs droits et les conditions d’apprentissage des élèves. Autant c’était stressant, la première journée de grève, c’était aussi le plus beau moment, car on parle souvent de faire la grève, mais ce n’était jamais arrivé dans l’histoire de l’AEFO. 

L’arrivée des progressistes-conservateurs, en 2018, aura marqué deux ans mouvementés dans le système de l’éducation, notamment en raison des nombreuses coupes du gouvernement de Doug Ford. Comment avez-vous vécu cette relation avec le ministre de l’Éducation Stephen Lecce et Doug Ford?

Ça a été beaucoup de confrontations. Avec les précédents gouvernements, même si l’on ne s’entendait pas toujours, l’idée de la discussion était de trouver des solutions à un problème, et ce même si on ne réussissait pas toujours. On voyait, par le passé, que les gouvernements voulaient notre avis pour avoir le pouls de nos membres. Mais ça a changé avec ce gouvernement, ça n’a pas cessé d’être des attaques même si on a essayé de travailler. Ça n’a pas toujours été facile. 

Vous avez eu plusieurs dossiers sur votre table dont un mandat de grève, une pandémie et deux négociations avec le gouvernement à gérer dans les quatre dernières années. Croyez-vous avoir été le président le plus occupé de l’histoire de l’AEFO?

Je vais laisser les autres décider à ma place. Mais je peux dire que l’AEFO a été énormément sollicitée, on a vraiment fait partie des débats et c’est important, car on est là pour représenter nos 12 000 membres. Chose certaine, les dernières années ont été énormément occupées. 

Vous cédez désormais votre place à Anne Vinet-Roy. Quels sont les dossiers chauds, selon vous, qu’elle devra surveiller?

Il est toujours question des relations avec le gouvernement. Les prochaines élections s’en viennent, alors il faut s’assurer de protéger le système d’éducation et s’assurer qu’il ne soit pas mis en arrière-scène. Il y a aussi le nouveau curriculum de mathématique et le gouvernement parle aussi de changer celui en science. Alors il faut essayer de participer aux discussions pour s’assurer que les membres soient consultés. 

Qu’est-ce que le futur réserve pour vous?

Je reste à l’AEFO. Dès demain je serai cadre en relations professionnelles au sein du syndicat. »