Une application pour promouvoir le tourisme francophone dans le Nord

La rivière de Kapuskasing. Crédit image: Marc Guitard.

Privés des touristes américains pour une deuxième saison de suite, les organisations touristiques ont dû se réinventer cette année dans le but d’attirer les visiteurs. C’est le cas de l’organisme Destination Nord de l’Ontario qui, pour ce faire, a récemment lancé une campagne vouée à promouvoir le tourisme francophone dans le Nord de l’Ontario.

Connaître l’histoire francophone de Sudbury, le début de la période française à Thunder Bay ou encore les particularités historiques qui ont fait de Kapuskasing et Hearst des villes à majorité francophone, c’est ce que propose Destination Nord de l’Ontario via l’application BaladoDécouverte. Cet outil qui propose des endroits à visiter, notamment en Ontario et au Québec, contient désormais dans son répertoire des villes du Nord de l’Ontario, et ce, pendant les quatre saisons.

« On a travaillé avec différentes communautés partout dans le Nord de l’Ontario pour développer des circuits thématiques. Il y a un thème pour chaque communauté. Certains sont plus historiques, d’autres sont plus patrimoniaux, d’autres sont sur la francophonie même. Tout dépend vraiment de chaque ville », explique Marla Tremblay de Destination Nord de l’Ontario.

Pour celle-ci, la forte concentration de francophones dans le Nord de l’Ontario est souvent quelque chose d’inconnu pour les gens n’y vivent pas et même pour ceux qui y vivent. Cette application permet ainsi d’éduquer les gens sur les racines francophones le long des Routes 11 et 17.

Thunder Bay et la période française sur l’application BaladoDécouverte. Crédit image : ONFR+

« On leur dit : »On a une culture ici que vous ne connaissez peut-être pas. Que vous soyez francophones, anglophones, peu importe, venez découvrir les atouts que l’on offre dans le Nord » (…). On apprend beaucoup de faits historiques qu’on n’aurait pas su normalement », ajoute Mme Tremblay.

Pour cette dernière, il ne fait pas de doute que le tourisme à saveur francophone dans le Nord est singulier par rapport à d’autres régions francophones de la province ou du pays.

« On est quand même franco-ontarien. On a une fierté un peu différente. Tout le monde a un peu ses propres expressions et parfois ce sont des anglicismes qui sont un peu francisés. C’est notre façon d’être et de parler. Les gens savent qu’on vient d’ici. Il y a quand même un certain historique. »

Deuxième année locale de suite

La situation n’est pas facile avec la COVID-19 pour le tourisme dans le Nord de l’Ontario qui dépend beaucoup des campeurs et des camps de chasse et pêche pour pouvoir se maintenir la tête au-dessus de l’eau.

« Avec la COVID-19, ça a engendré des retards au niveau du tourisme. Notre nouvelle campagne est vraiment locale. On dit aux gens d’aller visiter leur propre coin du monde. On voit aussi une chance pour les résidents locaux d’en savoir plus sur leur place et de créer une certaine fierté. »

Le Nord est normalement populaire auprès des gens au Sud de la frontière, mais la prolongation de la fermeture de celle-ci force le milieu touristique à se réinventer en se tournant vers un deuxième été de suite avec du tourisme plus local.

« Il y a un effet avec les Américains qui ne peuvent pas venir alors c’est sûr qu’on veut faire découvrir le Nord aux Ontariens », admet sans équivoque Mme Tremblay.

Parmi les découvertes historiques, l’ancien camp de prisonniers de Kapuskasing, le Grand feu de Haileybury en 1922 près de Temiskaming Shores ou encore la culture franco-ontarienne reliée à l’histoire du Règlement 17 à Sudbury.

« Ce n’est pas juste une liste d’attractions. C’est vraiment un circuit thématique (….). Ce n’est pas juste une application qui t’amène à un endroit. Thunder Bay est un bon exemple : on pourrait être en face d’une statue parlant de la traite de fourrures, mais là, l’application va embarquer en parlant d’Étienne Brûlé et de la traite de fourrure. »

L’organisme affirme déjà que les circuits sont déjà très populaires, et ce même si le tout n’est pas encore finalisé, notamment avec des suggestions hivernales.

« On regarde à en faire d’autres, car il y a beaucoup d’intérêts. »