Université de Sudbury : l’AFO demande une rencontre d’urgence avec la ministre Dunlop
SUDBURY – Quatre jours après l’annonce du refus du gouvernement ontarien de financer l’Université de Sudbury, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) demande une rencontre en urgence avec la ministre Jill Dunlop lundi matin.
L’AFO revient sur cette décision du ministère des Collèges et Universités (MCU) qu’elle qualifie désormais de « vague et imprécise ». L’organisme franco-ontarien dit qu’il « entend envisager tous les moyens nécessaires pour la renverser ».
Une rencontre d’urgence est aussi demandée avec la ministre Jill Dunlop pour obtenir des réponses aux « nombreuses questions » qui persistent autour de cette situation.
L’AFO en profite pour déplorer la manière dont la décision a été communiquée par le ministère : « La direction de l’Université de Sudbury n’a même pas eu le temps d’annoncer la nouvelle à son équipe et à son conseil de gouvernance avant qu’elle ne soit rendue publique par le gouvernement. »
Pour les acteurs principaux du projet, une réponse- plutôt positive- était plutôt attendue en automne prochain.
Selon l’AFO, « cette façon d’agir par le gouvernement représente un profond manque de respect à l’ensemble de la communauté franco-ontarienne ».
Pic à la Laurentienne
Fabien Hébert, président de l’AFO, n’hésite pas à rappeler l’épisode de la crise à l’Université Laurentienne qui a amené à la rupture de la fédération dont faisait partie l’Université de Sudbury. Selon lui, avec cette décision, « le gouvernement choisit le statu quo et récompense l’irresponsabilité financière de la Laurentian University ».
« Je suis profondément déçu que le même gouvernement qui a accepté que plusieurs dizaines de millions de dollars de fonds publics soient gaspillés, notamment auprès de firmes multinationales de consultants et d’avocats à 1 000 $ de l’heure, refuse pour des raisons nébuleuses d’investir 10 millions par année dans une université de langue française », pouvait-on lire.
Il rappelle au passage l’étude menée en mai dernier laquelle révélait des retombées économiques de près de 90 millions de dollars pour la région à maturité.
« Au début de la crise à la Laurentian University, la communauté franco-ontarienne s’est mobilisée pour proposer une solution saine et financièrement durable. Une solution qui proposait une modernisation de la programmation universitaire de langue française dans le moyen-Nord, ce que la Laurentian University n’est pas capable de faire. »
Le transfert de la programmation francophone de l’Université Laurentienne, largement touchée par les coupes de 2021, vers l’Université de Sudbury risque de revenir dans les discussions dans les prochains jours.
« Nous avons été des partenaires exemplaires auprès de toutes les parties prenantes, dont le ministère des Collèges et Universités (MCU). Nous nous attendions à la même chose du MCU », conclut M. Hébert.