La direction de L’Orléanais affiche sa confiance

ORLÉANS – Les francophones d’Orléans, l’un des quartiers de l’Est d’Ottawa, ont de nouveau un journal. Et le modèle est viable, estime sa direction, malgré les orages que traversent les médias.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

De là à faire mieux que L’Express d’Ottawa, contraint de mettre fin à sa version papier en juin 2015 avant de disparaître complétement? « De ce que j’ai compris, la publicité était chère dans L’Express », analyse Fred Sherwin, le propriétaire de L’Orléanais, au micro de #ONfr. « Le contenu de L’Express était trop dilué. Si je vis à Orléans, je ne veux pas avoir des histoires de Vanier, Kanata ou du centre-ville d’Ottawa. »

Et d’ajouter : « Quand L’Express a disparu, la communauté francophone a réalisé qu’elle avait besoin d’une voix forte. »

Après avoir amputé le journal de sa version papier, le groupe TC Média, propriétaire de l’hebdomadaire L’Express Ottawa, avait clairement misé sur les faits divers comme contenu du site internet restant. Avec pour conséquences de délaisser Orléans.

Il était d’ailleurs question de renouveau au Complexe funéraire Héritage, le jeudi 19 janvier en soirée, où une soixantaine de francophones ont pu lire la première édition du journal de 16 pages.

Si le défunt Express d’Ottawa se définissait comme « La voix des francophones d’Ottawa », L’Orléanais sera « la voix francophone d’Orléans ».

Le mensuel sera aussi distribué à Cumberland et à Navan. À long terme, M. Sherwin aimerait étendre la distribution à Sarsfied et Vars. Un total de 43 000 exemplaires sera distribué gratuitement à la fois dans certains points de dépôts, à l’instar des conseils scolaires ou encore du collège La Cité. L’autre partie sera encartée dans le bimensuel Orléans Star, le journal dont M. Sherwin est aussi le propriétaire.

« Il y a beaucoup de gens de 50 ans et plus qui sont encore attachés à la version papier », estime Louis Patry, président du comité éditorial de L’Orléanais. « On a donc vu qu’il y avait une demande. »

Quatre employés composent les deux journaux : deux vendeurs, un journaliste pour Orléans Star et un pigiste pour L’Orléanais.

La direction n’écarte pas l’idée d’étendre la publication à long terme sur une base bimensuelle. « Pour l’instant, nous n’avons pas les reins assez solides pour être présents aux deux semaines », croit M. Patry.

Lui-même résident d’Orléans, le président de l’Assemblée de la francophonie (AFO), Carol Jolin conclut : « Je suis extrêmement heureux que l’on ait quelque chose qui va parler de nous autres et faire connaître nos activités. »

Au dernier recensement de 2011,  36 425  résidents d’Orléans possédaient le français comme langue maternelle, soit une proportion d’environ 30 %.