Mise à jour économique : 16 millions de dollars pour moderniser la Loi sur les langues officielles
OTTAWA – Dans son énoncé économique dévoilé ce mardi, le gouvernement fédéral réserve 16 millions de dollars pour la modernisation de la Loi sur les langues officielles et prévoit un déficit de 145 milliards de dollars, en légère baisse par rapport au dernier budget en plus de réserver 4,5 $ milliards pour contrer l’arrivée du variant Omicron.
Ce 16 millions est notamment réservé, pour Patrimoine canadien, le secrétariat du Conseil du trésor, le commissaire aux langues officielles et Immigration Canada.
« En vue d’appuyer la mise en œuvre du projet de loi visant l’égalité réelle du français et de l’anglais et le renforcement de la Loi sur les langues officielles, une fois la sanction royale obtenue », est-il indiqué dans la mise à jour économique de la ministre des Finances Chrystia Freeland.
Dans le budget de 2020, le gouvernement avait alloué 6,4 millions de dollars à Patrimoine canadien et 2,3 millions au Conseil du Trésor du Canada sur deux ans, à compter de 2021-2022.
Au niveau des finances du fédéral, le ratio de la dette au PIB atteint 48 % cette année, soit plus élevé que prévu que lors du dernier exercice, qui était de 47,5 %. Originalement prévu à 154,7 $ milliards, le déficit est prévu pour 144,5 milliards de dollars et devrait fondre de plus de moitié en 2022-2023 à 58,4 $ milliards de dollars. Le gouvernement prévoit son plus bas déficit en 2026-2027 à 13$ milliards, mais n’envisage pas nécessairement un retour à l’équilibre budgétaire.
Pour le chef néo-démocrate Jagmeet Singh, les mesures annoncées par le gouvernement Trudeau ne sont pas suffisantes, surtout avec le variant Omicron.
« Il ne faut pas couper l’aide aux gens, il faut garder les programmes, il faut aider les gens si on est dans une telle situation et on est fort probablement dans cette nouvelle situation avec Omicron. »
Chez les conservateurs, le chef Erin O’Toole fustige les libéraux de présenter un plan qui ne « réduit pas les dépenses » lui qui demande aussi plus de solutions pour contrer la pénurie de main-d’œuvre.
« On doit avoir une relance économique dans chaque secteur de notre économie incluant l’énergie, le bois d’oeuvre et les secteurs des ressources naturelles. Il y a une crise de confiance dans le secteur privé maintenant et on doit avoir un agenda de prospérité. »
4,5 milliards de dollars pour Omicron
Le gouvernement met de côté 4,5 $ milliards pour l’année 2021-2022 pour la lutte contre le variant Omicron. On évoque notamment l’augmentation possible de recours aux programmes d’aide du gouvernement, plus particulièrement les mesures de soutien en cas de confinement, les tests de dépistage et les mesures à la frontière.
« Alors que nous nous préparons à la vague croissante attribuable au variant Omicron, nous savons que personne ne souhaite subir de nouveaux confinements. C’est pourquoi les vaccins, l’obligation de se faire vacciner, les doses de rappel, la ventilation et les tests rapides sont essentiels », avance la vice-première ministre.
Dans un scénario de relance plus lent dû notamment à ce variant, le gouvernement prévoit un déficit plus haut de 6 milliards de dollars.
Mesure pour les enseignants
Le fédéral propose de bonifier le crédit d’impôt pour les enseignants pour les fournitures scolaires. Passant de 15 à 25 % (maximum de 1 000 $), le crédit d’impôt concerne l’achat d’appareils électroniques et d’outils d’apprentissage à distance.
Ventilation dans les écoles
Le fédéral veut donner des crédits d’impôt aux entreprises qui vont avoir pris les moyens pour améliorer la qualité de l’air et la ventilation. Pour les achats entre 10 000 et 50 000 dollars, le gouvernement prévoit un crédit jusqu’à 25 %. Il en sera de même pour les écoles alors que les provinces et territoires recevront jusqu’à 100$ millions via le Fonds pour une rentrée scolaire sécuritaire. De l’argent sera aussi envoyé pour améliorer la ventilation pour des centres communautaires et les hôpitaux.
40 milliards de dollars en réparations
Le gouvernement offrira 40 milliards aux familles et enfants des Premières Nations pour les préjudices subis, notamment dans les pensionnats autochtones. Le gouvernement garde cet argent dans le cadre des négociations avec le Tribunal canadien des droits de la personne pour les compensations offertes pour tous les enfants qui auraient été retirés de leurs foyers avant 1991.
Garderies à 10 $
Le gouvernement met de côté 10 milliards de dollars pour une entente sur les garderies à 10 $ avec l’Ontario. Le fédéral prévoit dépenser 3 milliards dès cette année dans le cadre des ententes avec les provinces et territoires. Le tout devrait atteindre 7,7 milliards dans les années 2025, 2026 et 2027. Au total, cela coutera 30 milliards de dollars, comme l’avaient annoncé les libéraux durant la campagne électorale.
Immigration et rapatriement des Afghans
En immigration, le gouvernement déboursera 85 millions de dollars en 2022-2023 « afin de pouvoir traiter plus de demandes de résidence permanente et temporaire, et de réduire les délais de traitement dans des secteurs clés touchés par la pandémie ». L’objectif est de recevoir 411 000 immigrants.
« Cette mesure permettra au système d’immigration du Canada d’être en mesure de contribuer à l’atteinte d’objectifs du pays en ce qui concerne l’économie et la pénurie de main-d’œuvre », est-il écrit dans le document.
Dans le but d’accueillir 40 000 réfugiés afghans, le gouvernement entend injecter 1,3 milliard au cours des six prochaines années.
Les autres mesures
- Allègement de la dette pour les étudiants qui doivent rembourser la Prestation canadienne d’urgence
- Création d’un fonds d’aides pour les travailleurs du milieu des arts de 60 millions de dollars
- Prolongement du soutien du crédit aux entreprises jusqu’au 31 mars 2022.
- Prolongement de la déduction d’impôt de 500 $ pour 2021 et 2022 pour ceux travaillant à domicile.