5 à 11 ans : le portail de vaccination ontarien prêt en « début de semaine prochaine »
La vaccination des enfants de 5 à 11 ans en Ontario pourrait commencer d’ici quelques jours, alors que la prise de rendez-vous devrait aller de l’avant dès le début de la semaine prochaine. Cette annonce survient à la suite de celle de Santé Canada qui a confirmé, ce vendredi, autoriser la vaccination de ce groupe d’âge. Une étape clé pour un retour le plus possible vers la normale, selon des experts.
« L’approbation par Santé Canada du vaccin pédiatrique de Pfizer pour les 5 à 11 ans est une nouvelle encourageante pour la santé et le bien-être des enfants de toute la province, d’autant que de plus en plus de gens restent à l’intérieur et se réunissent en famille pendant les mois plus froids de l’hiver », a indiqué la ministre de la Santé Christine Elliott par voie de communiqué.
La province affirme être prête à injecter des doses dès leur arrivée, mais précise qu’elle ne sait pas encore quand et combien de doses du vaccin Pfizer-BioNTech elle recevra de la part du fédéral. Plus tard vendredi après-midi, le fédéral a dit qu’il recevra les premiers vaccins dimanche et que les 2,9 millions de doses nécessaires devraient arriver au Canada d’ici la fin de la semaine prochaine.
La stratégie de vaccination sera élaborée par chacune des 34 unités de santé de l’Ontario et non à l’échelle provinciale. La vaccination devrait se dérouler dans les écoles, en pharmacie et dans les cliniques médicales. Par exemple, la ville d’Ottawa prévoit ouvrir 73 cliniques temporaires dans les écoles après les heures de classe. Des centres de vaccination de masse seront aussi ouverts.
« Les 5 à 11 ans, c’est l’étape clé », avance le virologue et immunologiste Alain Simard.
« On ne va jamais retourner à la façon dont on vivait avant la pandémie sans la vaccination des enfants. Je pense qu’on va vivre avec ce virus pendant un bon bout de temps. C’est juste une question de combien de cas on va avoir et la façon dont on va pouvoir les contrôler. Si on est capable de faire, on va pouvoir retourner presque à la normale, mais on ne pourra pas le faire si on n’a pas un bon taux de vaccination chez les enfants », explique le membre de l’École de médecine du Nord de l’Ontario.
Vacciner pour éviter une transmission
La province précise qu’elle offrira aussi un service de consultations avec les parents qui auraient des questions concernant la vaccination. Pour la Dre Valérie Sales, spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital de Markham-Stouffville, il est important de vacciner les plus jeunes.
« C’est vrai qu’on voit moins de maladies graves et d’hospitalisations chez les enfants, mais avec le variant Delta, on a vu plus d’adaptations du virus dans ces groupes d’âge. Aux États-Unis, ils ont eu quand même beaucoup de cas et d’hospitalisations chez les enfants, car ils ont fait moins attention, mais aussi parce que ce variant affecte beaucoup plus les enfants. »
D’après la docteure Sales, plus on laisse le virus se promener chez les enfants, plus il y a de chances que d’autres mutations du virus se développent. Ces nouvelles mutations pourraient notamment contaminer plus facilement les plus jeunes.
« Plus on a d’enfants infectés, plus le nombre absolu d’enfants avec des formes graves ou la COVID-19 longue va augmenter même si le taux d’enfants très malades sera très faible. »
Selon le Dr Simard, un taux de vaccination chez les 5 à 11 ans au même niveau que les adultes sera nécessaire.
« Même si on avait 100% des adultes vaccinés, et beaucoup moins chez les enfants, il y aurait quand même un problème. Le virus pourrait se promener à l’intérieur de la communauté des enfants par l’entremise des écoles et des activités sportives. L’idéal serait d’avoir 80 à 85 % des enfants vaccinés comme chez les adultes. »
Effets secondaires moindres
Pour les parents qui s’inquièteraient des effets secondaires, le Dr Simard rappelle que les enfants sont les mieux protégés pour faire face à ceux-ci.
« Ce que l’étude a démontré est que s’ils étaient déjà minimes chez les adultes, ils sont encore vraiment beaucoup moins sévères et nombreux chez les enfants. Ça pourrait s’expliquer par le fait qu’ils ont juste un tiers de la dose, mais aussi parce que la réponse immunitaire des enfants est différente que celle des adultes. D’ordinaire, ils vont réagir moins sévèrement, donc la sécurité est encore meilleure chez les enfants que les adultes. »
L’intervalle autorisé entre la première et la seconde dose est de 21 jours, mais le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) recommande un intervalle de deux mois.
« On sait qu’un écart plus grand entre la première et seconde dose de deux à trois mois donne une meilleure réponse immunitaire. À ce moment, ça l’offre une prolongation de la protection dans le temps. Comme les enfants ne sont pas trop malades et qu’une dose offre une bonne réponse immunitaire après un mois, on est capable d’attendre un peu plus longtemps avant de donner la seconde dose », explique la Dre Sales.
Si certains enfants peuvent redouter le vaccin notamment avec la peur de l’aiguille, cette dernière souligne que la dose est trois fois plus petite que chez les adultes.
« C’est une dose très très petite. C’est un petit volume avec une petite aiguille alors on peut faire pratiquer l’enfant à relaxer son bras de l’enfant et lui raconter des histoires pendant qu’on nettoie son bras ou qu’on implante l’aiguille. En général, on arrive à bien les distraire et ils ne sentent presque rien. Ce n’est parfois plus une question de contrôler les nerfs des parents pour ne pas faire peur aux enfants. »
Ce texte a été mis à jour à 13h57.