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Cornwall : refusé une fois, le projet d’école francophone revient sur la table

Construite en 1948, l’école La Citadelle incarne depuis 1973 la lutte pour une éducation francophone équitable à Cornwall. Gracieuseté

CORNWALL – Face au vieillissement des infrastructures de l’École secondaire catholique La Citadelle, la communauté francophone de Cornwall redouble d’efforts pour obtenir la construction d’un nouveau bâtiment.

Après un refus initial du gouvernement ontarien de financer la construction d’un nouveau bâtiment pour l’École secondaire catholique La Citadelle, le Conseil scolaire de district catholique de l’Est ontarien (CSDCEO) s’apprête à déposer durant ce mois de juillet une nouvelle demande de financement.

Le projet avait été soumis au ministère de l’Éducation de l’Ontario dans le cadre du programme d’immobilisations prioritaires 2024-2025. « En janvier 2025, le CSDCEO a reçu la confirmation du ministère de l’Éducation comme quoi le financement ne serait pas accordé, à ce point-ci, pour la réalisation de ce projet », a expliqué à ONFR Jean Lemay, président du CSDCEO.

« Le CSDCEO est toujours en discussion avec le ministère de l’Éducation et nous redéposerons le projet dans la prochaine ronde de demandes », assure-t-il.

Une histoire de revendication

Outre les initiatives du CSDCEO, le Comité 73, composé d’élèves, poursuit sa mobilisation, multipliant les actions et les rencontres en faveur de ce projet.

« Aujourd’hui, on poursuit le combat pour obtenir une école moderne et équitable », affirme Jacob Pilon, président du comité, qui incarne la relève militante pour l’éducation en français à Cornwall.

Il rappelle que l’histoire du Comité 73 est intimement liée à celle de l’école, qui accueille aujourd’hui environ 700 élèves de la 7e à la 12e année.

« On poursuit le combat pour une école francophonne équitable » – Jacob Pilon, président du Comité 73. Gracieuseté de Jacob Pilon

Selon lui, l’école a été construite en 1948 pour les élèves anglophones. Les francophones ont ensuite partagé les locaux pendant plusieurs années. « C’est en 1973 que les élèves francophones ont manifesté pour avoir leur propre école, ce qui a donné naissance à La Citadelle », raconte-t-il.

Aujourd’hui, le projet de construction d’un nouveau bâtiment reçoit un large soutien communautaire, y compris un appui ferme de la Ville de Cornwall.

« Je suis en faveur de cette nouvelle école. Le conseil municipal a voté une motion d’appui au projet », a affirmé le maire de Cornwall, Justin Towndale, en soulignant que l’école actuelle, très ancienne, ne constitue pas un environnement moderne pour les élèves.

Le coût estimé du nouveau bâtiment s’élèverait à environ 60 millions de dollars, estime-t-il. « C’est un investissement nécessaire pour les jeunes de notre région », soutient le maire.

Des installations dépassées

Jacob Pilon dresse un tableau précis des défis : « L’école est performante au niveau sportif, mais nos gymnases sont trop vieux pour accueillir des tournois. Côté artistique, notre grande production annuelle, le Citashow, n’a pas de lieu adapté pour les répétitions ou les représentations. Ces lacunes privent nos élèves d’occasions importantes. »

Pour Jean Lemay, le projet dépasse la simple construction d’un bâtiment. « Il s’agit d’offrir un environnement sécuritaire, inclusif, écosensible et adapté à l’épanouissement de nos élèves. Ce que nous demandons, c’est une école capable de répondre aux besoins de la communauté francophone de Cornwall. »

Le Comité 73 a récemment rencontré, parmi diverses autres personnalités, le député provincial Nolan Quinn, également ministre des Collèges et Universités.

« C’était une rencontre positive. Nous avons présenté les retombées d’un tel projet, notamment pour l’économie locale. M. Quinn s’est dit prêt à continuer les discussions », souligne Jacob Pilon.

Même espoir du côté du président du CSDCEO. « Nous sommes optimistes que nos besoins seront entendus par le ministère de l’Éducation, en respect des droits des francophones à recevoir une éducation équivalente à celle de la majorité linguistique. Présentement, l’état de nos infrastructures ne permet pas d’assurer cette équivalence. »

Une réponse du ministère de l’Éducation est attendue dans les prochains mois. En attendant, la communauté francophone de Cornwall entend maintenir la pression pour faire aboutir ce projet structurant.