
Papineau-Cameron accueille sa première grande compétition de camions lourds

PAPINEAU-CAMERON – La municipalité de Papineau-Cameron, dans le Nord de l’Ontario, accueille de vendredi à dimanche, la toute première édition du Thunder Semi Valley Festival. Courses de camions lourds, ambiance festive, spectacles musicaux et espoirs touristiques : pour les organisateurs comme pour la municipalité, ce tout nouvel événement pourrait bien devenir un moteur économique majeur pour la région.
L’idée est née dans l’élan du Rodéo du camion, événement emblématique du Témiscamingue québécois, qui n’a pas survécu à la pandémie.
« Après sa fin, on n’avait plus de montée en côte dans la région. Gary Anderson, notre patron, a voulu combler ce vide », explique Shelbie Wagner, spécialiste en marketing pour le festival.
« On a repris le style, l’atmosphère et le déroulement du Rodéo, mais on a créé quelque chose de nouveau ici à Papineau », poursuit la francophone. Le festival s’est monté en moins de neuf mois sur l’ancien terrain industriel de Tembeck, devenu le Smoke N Spurs.
Le comité organisateur souhaite refléter l’esprit ultra local du festival : « On est tous de Papineau. On vit à deux ou trois minutes du site. Ce festival, c’est un projet local, monté par et pour la communauté ».
Le cœur de l’événement : des courses de camions lourds en montée, réparties sur trois jours. Parmi les nouveautés, le grudge match, où des participants de différentes classes peuvent s’affronter dans des duels improvisés, « juste pour le fun ».
Mais le Thunder Semi Valley Festival, c’est aussi de la musique. « On aura trois artistes le vendredi et trois le samedi », indique-t-elle. Des groupes musicaux comme The Unknown, Toe Jam Tequila, The Wounded Sons ou encore Ryan Jesse se produiront sur scène vendredi et samedi soir : « On voulait que les gens puissent rester sur le site après les courses, danser, se relaxer, partager. »
Jusqu’à 5000 visiteurs attendus
L’organisation espère accueillir entre 4000 et 5000 personnes dans ce petit canton de moins de 1000 habitants, situé tout près de Mattawa. Pour anticiper l’achalandage, le site offre 1000 emplacements pour les roulottes.
Le maire de Papineau-Cameron, Robert Corriveau, croit fermement au potentiel de l’événement.
« On veut être reconnus comme une place spéciale pour les courses de camions, affirme ce Franco-Ontarien bien connu de la région. Ce genre de festival, c’est bon pour le tourisme, pour faire connaître notre coin, pour stimuler l’économie. »
Papineau-Cameron est l’un des principaux commanditaires, aux côtés de l’entreprise GinCor Werx.
« On s’est aperçu qu’avec ce genre d’événements, il y a même des gens qui finissent par s’installer ici, surtout des retraités qui découvrent la région », déclare celui qui est maire de la municipalité depuis 34 ans.
Une forte empreinte francophone
Dans une région avec une certaine présence francophone, le festival attire naturellement une clientèle bilingue. « À Papineau, je dirais que 90 % des résidents sont francophones. Tous des Bélanger, des Lamothe, des Boulanger! À Cameron c’est plus du 50/50 », lance le maire.
Mme Wagner renchérit : « Plus de la moitié de nos 85 coureurs viennent du Québec. On en a de la Beauce, de l’Abitibi, du Témiscamingue… et même quelques-uns des États-Unis et de Suisse. »
Consciente de cette réalité, l’organisation a mis en place un minimum de services bilingues.
« Les brochures sont en anglais, mais avec un code QR pour accéder à la version française. Moi-même et plusieurs personnes sur place parlons français et les annonces seront dans les deux langues », explique Shelby.
Le maire reconnaît que davantage pourrait être fait dans les prochaines éditions : « C’est une première. On apprend. Mais avec autant de francophones présents, c’est certain qu’il faudra mieux intégrer cette dimension à l’avenir. »
Un pari touristique à long terme
Le Thunder Semi Valley Festival s’ajoute aux efforts de la municipalité pour diversifier son offre touristique. Papineau-Cameron compte déjà une pente de ski, un terrain de golf, des sentiers de VTT… et, depuis l’an dernier, le festival Smoking Spurs, qui mêle compétitions de chevaux, de camions et de VTT dans la boue.
« L’an passé, pour Smoking Spurs, les tablettes des magasins étaient vides dès le samedi matin. C’était plein de campeurs et la ville bougeait, se rappelle M. Corriveau. Ce sera pareil, voire plus gros, avec les camions. »
Avec le soutien de la Fédération canadienne des courses de camions lourds du Québec (FCCLQ), l’événement est déjà inscrit dans une perspective de rendez-vous annuel, chaque début août.
« On veut que ce soit un événement récurrent, une tradition », conclut Shelbie Wagner. Cette année, c’est la première. Mais l’an prochain, ce sera encore meilleur. »