
Hockey : une ère nouvelle s’ouvre pour les Maple Leafs, plus francophones que jamais

TORONTO – La saison 2025-2026 de la Ligue nationale de hockey s’amorce aujourd’hui pour les Maple Leafs de Toronto qui ouvrent leur saison face aux Canadiens de Montréal à l’aréna Scotiabank. L’équipe aborde ce nouveau chapitre avec une identité renouvelée : une formation plus francophone que jamais avec trois joueurs québécois, la fin de l’ère Mitch Marner, mais la même ambition inébranlable d’enfin soulever la Coupe Stanley. Pour la journaliste et analyste Cindy Caron, spécialiste des Leafs « l’impression qu’une page s’est tournée » est bien présente pour cette nouvelle saison.
L’été a marqué un tournant majeur pour les Maple Leafs de Toronto. Le départ de Mitch Marner, parti comme joueur autonome vers les Golden Knights de Vegas, a laissé un vide mais aussi un soulagement collectif.
« C’était une super grosse perte sur le plan du talent, mais il y avait beaucoup de toxicité autour de ce joueur-là, confie Cindy Caron. Son entourage était devenu une distraction, et ça avait créé des divisions dans le vestiaire. Je pense qu’en général, tout le monde était content de passer à autre chose. L’ère Mitch Marner est terminée. »
Cette coupure nette a permis de clarifier le discours interne.
« L’état d’esprit est super bon, poursuit-elle. Les joueurs ont signé des contrats un peu au rabais, favorables à l’équipe. Ça montre qu’ils veulent bâtir quelque chose de collectif, pas seulement maximiser leur salaire. »
Dans une ville où la pression est constante, cette mentalité plus unifiée pourrait faire la différence : « On sent une nouvelle dynamique, une nouvelle vitesse, un souffle différent. Les partisans ont aussi tourné la page. »
Une équipe plus francophone que jamais
Pour la première fois depuis plusieurs années, les Maple Leafs comptent trois joueurs québécois dans leurs effectifs : Nicolas Roy, Simon Benoît et Samuel Blais.
« C’est une première depuis que je couvre l’équipe, souligne Cindy Caron. On a toujours eu un seul francophone dans l’organisation, parfois aucun. Là, ça fait une petite French connection, et c’est super cool. »
Nicolas Roy, acquis dans une signature-échange impliquant Marner, incarne bien ce virage vers des joueurs d’expérience et de caractère.
« Roy, c’est exactement le type de joueur que l’entraîneur en chef Craig Berube aime, explique-t-elle. C’est un grand centre, solide défensivement et offensivement, un gars avec du papier sablé, un joueur au style rude, abrasif, combatif. Il a gagné la Coupe avec Las Vegas, et ça, c’est précieux. »
Même son de cloche pour Samuel Blais, réclamé au ballottage à la dernière minute.
« Blais a gagné la Coupe avec Saint-Louis quand Berube était là-bas, rappelle Cindy Caron. Il a eu des hauts et des bas depuis, mais c’est le genre de profil qui peut ramener une énergie et une fierté de gagner. »
Quant à Simon Benoît, pilier défensif fiable, il revient d’un arrêt pour blessure et devrait retrouver un rôle clé dans la rotation.
La valeur de l’expérience des champions
Sous la direction précédente (Kyle Dubas et Brendan Shanahan), Toronto privilégiait les joueurs rapides et talentueux, sans forcément chercher ceux qui avaient déjà gagné. Une approche que Cindy Caron juge dépassée.
« Avant, ce n’était pas une priorité. Pourtant, on a vu que quand tu as un gars qui a déjà gagné la Coupe, il devient un mentor pour les jeunes. Avec Craig Berube, c’est complètement différent. C’est quelque chose qu’on recherche désormais dans l’ADN de l’équipe. Tu sais ce que ça prend pour gagner, et ça, tu ne peux pas l’inventer. Il faut l’avoir vécu pour le transmettre. »
Cette philosophie se reflète dans la construction du noyau torontois : un mélange d’élite offensive, de robustesse et d’expérience.
« Le but reste la Coupe Stanley. Ce groupe n’a plus le luxe du temps. »
Les clés de la saison : stabilité et alchimie
Pour espérer aller plus loin que les années précédentes, Toronto devra d’abord résoudre la question du filet.
« C’est toujours un point d’interrogation, note Cindy Caron. Anthony Stolarz et Joseph Woll sont là, mais Woll est en congé de l’équipe depuis deux semaines, sans date de retour. Stolarz revient d’une blessure subie en séries. Ça ajoute un peu d’incertitude. »
L’autre enjeu majeur sera la compatibilité entre les nouveaux venus et le noyau établi.
« Chaque été, il y a des départs et des arrivées, rappelle-t-elle. Ça prend toujours un peu de temps pour que l’alchimie s’installe. Mais si tout clique, avec Auston Matthews en santé, ce qui n’était pas le cas l’an dernier, Toronto a tout ce qu’il faut pour aller loin. »
Une voix francophone au cœur de Toronto
En parallèle de son analyse sportive, Cindy Caron continue d’être une figure essentielle de la couverture francophone des Leafs.
« Je couvre toujours l’équipe pour L’Express de Toronto, et je participe aussi à l’émission Dans le vestiaire de Nicolas Saint-Pierre, sur les ondes ottaviennes d’Unique FM, dit-elle. J’ai des chroniques sur BPM Sports à Montréal et Québec, et un peu avec CBC Sports aussi. C’est surtout de la radio, mais j’essaie de garder une présence écrite. »
Dans un marché médiatique anglophone, sa présence fait une réelle différence pour les amateurs francophones de hockey à Toronto.
« C’est important qu’il y ait une voix en français pour parler des Leafs. On a plus de joueurs francophones que jamais, c’est donc le bon moment pour que la communauté se reconnaisse dans cette équipe. »