Des collègues libéraux de Marc Miller se portent à sa défense
OTTAWA- Les collègues libéraux de Marc Miller se portent à la défense de celui-ci, estimant qu’il est le bon choix comme ministre aux Langues officielles. La nomination effectuée par Mark Carney lundi est remise en question notamment en raison des propos du nouveau ministre sur le déclin du français.
« Je suis un fan de Marc Miller, c’est un ami, je trouve que c’est un excellent ministre », a affirmé son prédécesseur Steven Guilbeault, qui a démissionné du cabinet la semaine dernière.
L’ancien ministre de l’Immigration et des Relations Couronne-Autochtones a fait son retour au sein du cabinet de Mark Carney lundi. En plus des Langues officielles, il a hérité des responsabilités liées à l’identité et la culture canadiennes.
« On a qu’à regarder les ministères où il est passé, notamment Services aux autochtones. C’est assez rare dans l’histoire qu’on ait vu les groupes autochtones s’attrister du départ d’un ministre et saluer son travail. Alors moi, j’ai entièrement confiance en [lui] », a poursuivi M. Guilbeault.
« M. Miller a toute ma confiance. C’est quelqu’un qui a le sort du français à cœur. Je pense qu’on partage ces objectifs-là avec Québec », soutient de son côté le ministre des Travaux publics, Joël Lightbound.
Les affirmations de Marc Miller mardi où il s’est dit « tanné » du débat autour de langue française au Québec ont fait réagir aux Communes avec le chef conservateur Pierre Poilievre et celui du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, qui ont critiqué cette nomination. Idem à Québec où le premier ministre François Legault a qualifié le nouveau venu de « honte » et ces propos de « conneries ». Marc Miller s’est dit blessé par ces propos en plus de les qualifier de « surprenants ».
« C’est bizarre, car j’ai fait partie d’un gouvernement qui a reconnu le déclin du français partout au Canada et au Québec et qui a modifié la Loi sur les langues officielles en conséquence. En plus de se doter d’un programme de 4,1 $ milliards de dollars (pour les langues officielles) et dans mon rôle précédent, j’ai doublé l’immigration francophone au Canada », a énuméré mercredi le ministre des Langues officielles.
« C’est beau parler, mais j’ai fait mes preuves, puis c’est des preuves qui parlent d’elles-mêmes », argumente-t-il, ajoutant ne pas vouloir « personnaliser » le débat.
Son arrivée dans cette fonction a notamment été saluée par la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) et en Ontario par l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO)
« Je suis très contente que M. Miller ait été nommé de nouveau au Cabinet. Il va faire un travail exceptionnel », a louangé lundi une autre ancienne ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor.
Marc Miller avait dû s’expliquer au lendemain de sa nomination sur sa position concernant le déclin du français au Québec. Il juge que certains indicateurs comme la « langue parlée à la maison » et « de façon statistique, au travail », démontrent un recul du français dans la province.
« Ce que je refuse, c’est ce catéchisme que veulent certains partis politiques pour dire que le français est en recul total », avait-il plaidé, mais ajoutant qu’il « faut faire un effort supplémentaire » pour protéger le français au pays.