« Je supporte tous les Ontariens », affirme Jack MacLaren
TORONTO – Après la controverse sur ces propos francophobes, le député Jack MacLaren affirme maintenant qu’il respecte les droits de « tous les Ontariens », y compris des francophones.
JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72
« Personne n’a trop de droits. Nous supportons tous les gens de cette province et il n’y a jamais eu de doute là-dessus », a lancé le député de Carleton-Mississippi Mills à la sortie de la période de questions, lundi 29 mai, au lendemain du scandale sur ces propos francophobes.
« Je supporte tous les Ontariens », a-t-il ajouté, sans pour autant spécifier s’il était en faveur des droits des Franco-ontariens.
Entouré du chef du Parti Trillium de l’Ontario, Bob Yaciuk, Jack MacLaren a affirmé qu’il souhaitait déjà quitté le PC de l’Ontario avant que le scandale n’éclate et que des démarches avaient déjà été entreprises dans cette voie.
Jack MacLaren affirme même qu’il avait même démissionné du caucus de son parti avant son expulsion par le chef Patrick Brown dimanche matin et qu’une conférence de presse était prévue pour le 30 mai afin de l’annoncer officiellement.
Selon Jack MacLaren, le PC de l’Ontario connaissait l’existence de la vidéo qui a mené à son expulsion et le nouveau député du Parti Trillium de l’Ontario dit ne pas comprendre pourquoi le chef a réagi de la sorte.
Jack MacLaren a été expulsé du caucus de son parti, dimanche 28 mai, après la publication d’une vidéo le montrant prononcer des propos contre les Franco-Ontariens de l’Est de la province.
Dans la vidéo, on retrouvait le député en train de discuter avec un homme s’identifiant comme étant un partisan du groupe Canadians for Language Fairness.
Jack MacLaren répondait alors qu’il n’a pas besoin d’être convaincu sur ce qui ne fonctionne pas avec le français dans l’Est ontarien.
« Il y a beaucoup de choses que nous ne pouvons pas dire avant l’élection sans quoi nous ne serons pas élus », avait-il alors ajouté.
Jack MacLaren a par la suite qu’il se joignait au Parti Trillium de l’Ontario, après « avoir parlé avec ces électeurs », dit-il.
Pour lui, son adhésion à cette nouvelle formulation politique permettra de voter librement, notamment sur des questions de conscience, comme la taxe du carbone.
Le matériel promotionnel pour le nouveau député du @TrilliumPartyON, @jackmaclaren1, déjà dans les couloirs de Queen’s Park #onfr #onpoli pic.twitter.com/TJjZemk7nV
— #ONfr (@ONfr_TFO) 29 mai 2017
Le député MacLaren ajoute que plusieurs des électeurs de sa circonscription de Carleton-Mississippi Mills ont été déçus par Patrick Brown et sa manière de gérer certains dossiers, comme celui de l’éducation sexuelle.
Jack MacLaren est catégorique, il ne démissionnera pas après cette controverse, puisque ces électeurs le supportent.
Jack MacLaren doit démissionner, croit une députée conservatrice
Patrick Brown n’était pas disponible lundi pour réagir à la controverse, mais la députée de Nepean-Carleton, Lisa MacLeod, n’a pas mâché ses mots envers son ancien collègue. Pour elle, Jack MacLaren n’a d’autre choix que de quitter son poste.
« Je crois qu’il devrait démissionner », a-t-elle indiqué au micro de #ONfr.
« Il devrait s’excuser envers les Franco-Ontariens, envers les femmes et envers ses électeurs », a-t-elle ajouté.
Mme MacLeod note qu’il est clair que le député de Carleton-Mississippi Mills n’a pas les intérêts de ses électeurs à cœur, mais plutôt les siens.
Elle a ajouté que le geste de Patrick Brown était le bon à poser, mais ce n’est pas avancé sur l’échéancier qui a mené à l’expulsion de M. MacLaren.
Lisa MacLeod a affirmé catégoriquement que son chef Patrick Brown ne partage pas les points de vue de Jack MacLaren.
« Les francophones de l’Est ontarien devraient savoir que notre chef Patrick Brown et moi-même travaillons très fort pour rebâtir la confiance perdue dans les années 90 », s’est-elle exclamée.
Des excuses exigées par Lalonde
Sans aller aussi loin que Lisa MacLeod, la ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, croit que Jack MacLaren devrait s’excuser auprès des Franco-Ontariens.
« Son commentaire sur la francophonie est ridicule. Pour moi, ça vient me chercher et c’est presque une insulte », insiste-t-elle.
Selon elle, les gestes de M. MacLaren en disent longs sur les valeurs de Patrick Brown.
Rappelons qu’en avril 2016, Jack MacLaren avait prononcé des commentaires sexistes envers une députée libérale. Le député de Carleton-Mississippi Mills devait d’ailleurs suivre une formation à la sensibilité à la suite de cette altercation.
À la même période, Jack MacLaren a dû présenter des excuses à son homologue fédérale, la libérale Karen McCrimmon, après lui avoir adressé une « blague » jugée sexiste lors d’une soirée de reconnaissance à laquelle les deux politiciens avaient participé dans leur circonscription.