Affaires francophones: Lalonde succède à Meilleur

TORONTO – Elle s’était imposée au fil des mois comme la successeure désignée de Madeleine Meilleur. Marie-France Lalonde est dorénavant la nouvelle ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierrozFRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault
La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, en a fait l’annonce lors du remaniement ministériel à l’Assemblée législative, lundi 13 juin.
La députée d’Ottawa-Orléans occupera par ailleurs le ministère des Services gouvernementaux et du Service aux consommateurs, où elle prend la place de David Orazietti.
«Ce sont des grands souliers», a réagi la nouvelle ministre, peu après l’annonce. «Je suis fière que la première ministre me fasse confiance d’avancer les dossiers qu’elle (Madeleine Meilleur) avait débutés.»
Marie-France Lalonde, 45 ans, succède donc à Madeleine Meilleur qui avait créé la surprise, jeudi de la semaine dernière, en annonçant son retrait de la vie politique, après plus de 12 ans à la tête de l’Office des Affaires francophones.
Avant son entrée en politique, Mme Lalonde avait occupé les postes de directrice exécutive de la résidence Queenswood Villa, à Orléans, et de la résidence pour aînés Manoir Portobello.
Les élections provinciales de 2014 avaient constitué le premier fait d’armes pour cette femme d’affaires. Elle succédait alors à Phil NcNeely dans Ottawa-Orléans en battant le progressiste-conservateur, Andrew Lister, un candidat pourtant sérieux.
Marie-France Lalonde devenait la première francophone à occuper le comté d’Ottawa-Orléans depuis la retraite de Gilles Morin en 1999.
De l’arrière-ban à Queen’s Park, la nouvelle députée a pris rapidement du galon. Nommée adjointe parlementaire aux Affaires francophones et au Développement économique, elle passait whip en chef du gouvernement, en septembre 2015.
Dossiers francophones
«Cette nomination est une bonne nouvelle» a fait part à #ONfr, le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) Denis Vaillancourt. «Cela va dans la continuité. On sait que Mme Lalonde a beaucoup de contacts avec la communauté et qu’elle est consciente des dossiers.»
Parmi les dossiers toujours brûlants, malgré le départ Mme Meilleur: le projet d’une université franco-ontarienne, la désignation d’Oshawa en vertu de la Loi sur les services en français, ou encore la «refonte complète» de cette même loi comme l’a recommandé le commissaire aux services en français, François Boileau.
«On va travailler en collaboration avec lui, et rencontrer les échéanciers», affirme Mme Lalonde. «L’immigration est aussi un gros dossier. Nous avons une cible (5%), et nous voulons amener plus d’immigrants francophones.»
Marie-France Lalonde pourrait aussi être sollicitée sur un autre projet d’envergure pour les francophones: la désignation bilingue de la Ville d’Ottawa. D’autant que juillet 2017, date souhaitée pour voir l’idée se réaliser, approche à grands pas. Pour le moment, le gouvernement de l’Ontario continue de renvoyer la balle à la municipalité d’Ottawa.
«C’est une véritable alliée qui a une vision très claire des enjeux du développement économique francophone en Ontario», a quant à lui a partagé le RDÉE Ontario.
Native de l’Hôpital Montfort, la nouvelle ministre déléguée aux Affaires francophones a passé son enfance du côté de Gatineau. Diplômée de la polyvalente Nicolas-Gatineau, puis du Cégep de l’Outaouais, et enfin de l’Université d’Ottawa, elle a posé ses valises à Orléans en 2000.
Marie-France Lalonde est entre autres mère d’une fille de 21 ans.
Il s’agit de la septième ministre déléguée aux Affaires francophones après Bernard Grandmaître (1985-1989), Charles Beer (1989-1990), Gilles Pouliot (1990-1995), Noble Villeneuve (1995-1999), John Baird (1999-2003) et Madeleine Meilleur (2003-2016).